une ombre dans la nuit (intrigue secondaire)

Le couvre feu était passé depuis près d'une heure quand Lou sortit des toilettes de Mimi geignarde. La fantôme avait râlé au début, puis voyant que Lou ne risquait pas de l'interrompre, avait cessé de se plaindre, et avait même commencé à "discuter" avec la petite poufsouffle, petite présence silencieuse cachée au fond d'une cabine inondée. Pour l'occasion, elle s'était vêtue d'un jean, d'un T-shirt noir, d'une cape et de baskets confortable, munies de crampons. Elle avait caché ses cheveux sous un foulard (noir aussi) et fait très attention à ne porter aucun signe distinctif de sa maison. Dans un petit sac en toile qu'elle portait autour des épaules elle avait glissé divers objets tels que du poivre volé en cuisine, du fil de nylon, un couteau suisse, cadeau de sa tante, ou une poignée de cailloux à faire des ricochets. Toutes ces choses lui seraient utiles "au cas où", mais elle espérait bien ne pas se faire prendre.

En fait, tout avait commencé quelques jours plus tôt, en cours d'histoire. Pour ces cours, la fillette utilisait une plume à parlotte, afin de n'avoir, le soir qu'à relire ces leçons. Sauf que la dite plume avait transcrit autre chose: Les paroles de deux élèves, devant elle, à propos d'un étrange objet, permettant de faire de "grandes choses". Depuis qu'Anne Elodie l'avait recueillie, Lou Anne savait que la magie ne pouvait réparer ses cordes vocales, depuis trop longtemps sectionnées. Mais celà ne l'empêchait pas de chercher un moyen. L'espoir fait vivre, n'est-ce pas?

Alors quand elle avait découvert ça, elle avait très vite vu un avantage à en tirer. Elle avait donc commencer à écouter les conversation, faisant semblant de faire ses devoirs, ou d'écrire à Ellie. Et avait rapidement obtenu un certain nombre d'information. Sur la forme de l'objet, elle n'avait rien. Certains le voyaient selon ses notes comme un collier, d'autres comme une spère blanche... Ce qui était sure, c'est qu'il fallait passer par la bibliothèque, et plus particulièrement par la réserve pour espérer mettre la main dessus.

C'est ainsi qu'elle avait fini par préparer minutieusement une expédition nocturne. Pour commencer, il lui avait fallu esquiver les rondes des professeurs et des préfets. Dans le pire des cas, si elle était trouvée avant d'atteindre son but, elle aurait une chance de prétendre s'être perdue... Si elle tombait vraiment sur un idiot. Oh, bien sur, elle pouvait toujours utiliser ses armes (le poivre était une arme redoutable) mais autant les économiser... Fréquemment, elle s'était retournée, scrutant les ténèbres. Pour rien, mais prudence est mère de sureté. Elle n'avait pas allumée sa propre baguette, autant pour économiser sa magie que pour être plus discrète. Et puis, la lune, bien ronde, éclairait très bien le ciel.

Etonnement, elle arriva sans problème à la bibliothèque. Elle avait bien croisé un couple dans un couloir, mais vu qu'ils semblaient très occupé dans leur... exploration de la cavité buccale de l'autre... Elle doutait qu'ils l'aient vue. Surtout qu'elle avait rebroussé chemin, et pris un autre couloir. Et là, elle était arrivée dans les rayonnages de la bibliothèque.

Garde toi toujours une porte de sortie, une cachette, un lieu de repli, si tu ne veux pas être découverte.

Lou-Anne suivait le conseil à la lettre.Petite ombre parmi celle des rayonnages, elle inspectait les alentours de la réserve. Elle pouvait se cacher en plusieurs endroits, où peu pensaient à vérifier. Ici, en haut d'un rayonnage (encore qu'il faille l'atteindre) là, sous une table, entre les chaises... Là encore, dans un renfoncement du mur... Autant de cachettes certes simples et banales, mais existantes. Parfait. Elle n'avait plus qu'à s'approcher de la réserve.

Tout un après-midi où elle aurait pu joué du piano. Mais non, voilà que tout cet après-midi là, Melya s’était tuée à la tache à faire ce maudit devoir de défense contre les forces du mal. Ou bien comme elle l’avait renommé le cours d’attaque à tout ce qui bouge de travers. La serdaigle s’était appliquée, elle avait fait de nombreuses recherches, elle avait travaillé son style d’écriture, avec minutie les mots du parchemin avaient été écrits. Autant de précaution pour un devoir. D’habitude, elle les faisait sans crainte, mais sans dédain. Mais celui-ci avait reçu une attention toute particulière. Et pour cause. Son professeur, le terrible, Carrow aimait à faire comprendre son désaccord avec les élèves de façon assez virulente. Et Melya n’avait aucune envie de connaitre le même sort que certains de ses camarades de classe. Elle n’était ni courageuse ni téméraire. Tant de travail pour un devoir, le jeu en valait la baguette. Et elle espérait que celle de Carrow reste encore le plus loin d’elle. Un instant, elle avait presque regretté Rogue. Lui au moins savait se faire entendre avec la violence des mots pas des gestes. Elle en aurait presque eut plus de respect s’il n’avait pas tué Dumbledore quelques mois auparavant.

Mais voilà en bonne tête de linotte qu’elle était, ce magnifique devoir, fruit de tant de labeur, fut oublié à la bibliothèque, lors de la fermeture de celle-ci. Melya trainant sur la fin fut presque mise dehors à coup de baguette par l’intraitable Mme Pince. Que pouvait-elle si elle n’avait pas vu le temps passée. Il y avait une telle tension à peine palpable dans le château et que tous semblaient avoir en soi, que Melya ne serait guère étonnée que certains se transforment en orage ou en tempête. Quoiqu’il en soit, Melya devait récupérer son devoir avant demain et avant de finir en marionnette démonstratrice de sortilège.

La septième année ressortit de sa tour bleue, le couvre feu était passé mais qu’importe. Avec un peu de chance, elle aurait le temps de faire l’aller-retour avant que le glas sonne et que Rusard la surprenne. Emmitouflée dans sa cape, elle avança à pas de loup. Elle n’était pas rassurée par cette aventure, mais là, il y avait urgence. Baguette à la main, bien serrée, elle s’engouffra dans les couloirs, regardant à droite et à gauche. Il n’y avait pas que Rusard qu’il fallait qu’elle évite. Il y avait la brigade remplie essentiellement de serpentards, surement ravis de faire baisser les points de serdaigle. Puis il y avait Miss Teigne. Melya adorait les chats, mais celle-ci avait un quelque chose de méprisable. Tel maitre, tel chat!

Déambulant, sur la pointe des pieds Melya arriva sans encombres à la bibliothèque. Elle ne rencontra qu’une ombre dont elle se cacha derrière une statue de pierre. Son cœur battait très fort que tout le château devait l’entendre et elle avait l’impression qu’il faisait une chaleur à faire fondre les murs. Sa main tremblait de trop. Non c’était sûr Melya ne recommencerait plus une telle expérience. Trop de stress, trop de pression pour la jeune fille dont la montée d’adrénaline ne sortait jamais autrement que par la musique jouée ou entendue.

Elle arriva devant la porte de la bibliothèque, où elle pensa qu’il serait bien plus judicieux d’éteindre sa baguette que de donner un indice bien visible de sa présence en ces lieux interdits. La serdaigle inspira une grande bouffée d’air. Depuis le début, elle se retenait presque de respirer, de peur que celle-ci aussi se fasse entendre.
Elle poussa la large porte qui grinça légèrement. Melya grimaça et sentit son cœur battre un coup plus fort. Sur la pointe des pieds, elle continua son escapade se faufilant entre les étagères, cherchant sa place de labeur. L’obscurité laissait place à un halo de lumière que la lune donnait. Une chance pour Melya, de cette façon, elle entre-apercevait là où elle mettait les pieds. Mais trop occupée à savoir où elle avait pu mettre son devoir, la septième année ne prenait guère garde à ce qui pouvait se trouver autour d’elle. Erreur de débutante. Elle arriva derrière une ombre, une masse dans laquelle elle butta. Surprise, elle ne put s’empêcher de laisser échapper un cri se raidissant sur place, lâchant sa baguette de ses mains mises en avant pour se protéger de ce qui au final se révélait être une personne. Mais dans la pénombre, Melya ne la distinguait pas, de plus elle était de dos. Ce qui la rassura c’est qu’elle n’était pas bien grande, donc il ne pouvait s’agir de Rusard. Elle bafouilla commençant un peu trop fort à son gout. Comme discrétion faudrait repasser.

"- Je..je ne faisais rien...de mal..."

Un grincement?! Mince, pas déjà! Elle n'avait même pas eu le temps de vérifier si la porte était crochetable! Bon, ben pas de choix. La demoiselle se retrancha entre deux allées, scrutant les ombres, à l'affut du moindre mouvement. Là! Un reflet fugace avait brillé. Par réflexe, elle se cacha un peu plus...et heura quelque chose. Et pas une étagère... Idiote qu'elle était! Elle aurait pu penser à vérifier ses arères non?! Si sa tante avait été encore de ce monde, elle aurait de bonnes raisons de lui passer un savon! Lou se dégagea vivement et se retourna, baguette dans une main, couteau suisse (avec la lame sortie) dans l'autre... Et se figea en voyant de qui il s'agissait. Une élève. Une élève de... Serdaigle? Ben purée, elle savait que les serdaigles étaient férus de savoir, mais fallait pas pousser!

La fillette cacha dans son dos la main tenant son couteau improvisé, et baissa sa baguette. Au moment ou la fille allait ouvrir la bouche, elle ramena son index sur la bouche en un chhht! impéptueux.

Est-ce que par hasard, cette fille pourrait vouloir entrer elle aussi dans la réserve? Vu les rumeurs qui bruissaient dans l'école, ce ne serait pas étonnant. Elle n'était pas la seule à tenter... Peut-être une des plus jeunes, mais qui ne tente rien n'a rien, de toutes façons... Enfin, pour le moment, inutile de se disperser... Mieux valait en revenir au principal.

Sa main désigna l'élève. Puis la bibliothèque, avant de dessiner un point d'interrogation en miroir, de façon à ce que son interlocutrice le voit dans le bon sens.

Elle ignorait si l'élève lui répondrait. Elle était plus âgée qu'elle, mais vu qu'elle avait été surprise... Sans parler des facteurs inconnus tels que le degré de méfiance de la demoiselle ou sa capacité à se reprendre...

De la réaction de l'élève risquait aussi de dépendre le comportement de Lou-Anne... Si elle s'avérait dangereuse, il faudrait trouver un moyen de la mettre hors de combat, et ça, s'était pas gagné...

Melya souffla de soulagement. Une jeune élève et non pas un membre de la brigade ou autre. Elle ne distinguait pas vraiment de qui il s'agissait, mais au moins les soucis s'écartaient encore un instant. Elle n'était pas du genre à juger les personnes sur leurs tailles, âges ou tout autre détail physique, bien loin de là. Mais la jeune fille face à elle ne semblait pas lui vouloir querelle.

Ses mains accolées à son cœur qui battait bien trop vite, la serdaigle se demanda bien ce qu'une si jeune fille faisait en ces lieux à cette heure-ci. Elle, elle venait pour un cas de force majeur, une raison de haute importance. Voir d'état. Mais une deuxième ou troisième année?

Peut être une escapade amoureuse ou bien un cache cache géant dans le château la nuit. Lors de sa quatrième année, des élèves de différentes maisons avaient tenté cette expérience, qui s'était échouée par une sacrée punition pour les captifs. Rusard avait vécu un des plus beaux jours de sa vie, c'était indéniable.

Ou bien venait-elle chaparder dans la réserve interdite. C'était pour certains élèves comme un rite de passage, une sorte d'expérience à faire pour devenir plus "adulte" ou pour entrer dans un groupe quelconque. Elle, elle n'était jamais entrée dans ce genre de groupe. On ne lui avait jamais demandé et elle n'avait jamais cherché non plus.

Melya revint de ses douces songeries, lorsque la jeune fille lui fit des signes. Elle semblait vouloir savoir ce qu'elle faisait là. La septième année haussa les épaules et murmura qu'elle était là pour venir rechercher son devoir oublié. Et lui refit le même geste.
Elle montra la jeune fille puis la bibliothèque et enfin un point d'interrogation à l'envers.

Un quoi?! Un déboire? Non... Un devoir! Un devoir oublié... Tsss C'était malin ça... La fillette eut un léger rire silencieux, discernable uniquement par le tressautement de ses épaules, avant que la fille ne lui retourne la question... Euh, pourquoi par signes, d'ailleurs? Elle était pas muette, l'autre! Ou alors, elle croyait qu'elle parlait par signes juste pour pas se faire chopper? Bah... Dans tous les cas, elle faisait mieux de ne pas parler à voix haute. On sait jamais.

Lou-Anne ne répondit à la question que par un sourire et un haussement d'épaule. Vu que l'élève n'était pas là pour la même chose, inutile de la renseigner... Il ne manquerait plus qu'elle se fasse une rivale!

Le problème, c'est que les grands, dès qu'ils discutent avec un plus petit ont toujours tendance à vouloir donner des ordres. Ou a vouloir en savoir plus... Par précaution, l'enfant fit un signe vague vers la réserve, avec un léger hochement d'épaules. Comme si c'était pas vraiment important...

Ce qui était important, par contre, c'était de virer cette fille de ses pattes... Enfin, l'expression était mal choisie, vu le rapport de taille entre les deux mais bon. Passons.

La fillette se désigna, puis mima une poignée de main, avant de désigner ses yeux et la salle autour. Encore une fois, parce qu'elle doutait que son visage soit très visible (et ses sourcils avec), elle redessina un point d'interrogation. Plus vite l'élève aurait trouvé son truc plus vite elle pourrait espérer se remettre à ses recherches... Et si elle avait de la chance, elle pourrait même dormir un peu avant la prochaine journée. Enfin, inutile de s'avancer trop. Déjà parer au plus urgent.

[Post court, entre 2 concours... ^^"]

Un peu dans le flou à cause de l'obscurité et surement pas la non compréhension des signes, Melya était un peu perdue. Chose guère nouvelle, il arrivait bien souvent à la jeune fille d'être en décalage avec les autres. A ses propres dépends généralement. La serdaigle ne tenait jamais rigueur des résultats qui en découlaient. Question d'habitude.

Melya plissa les yeux et observa la jeune fillette qui se désigna. Elle mima ensuite une poignée de main, et désigna ses yeux. Et elle finit par un grand mouvement de bras circulaire.
La septième année fut surprise d'un tel enchainement de gestes. Elle venait de comprendre que la personne en face d'elle était Lou-Ann Memory, la jeune muette qui se trouvait dans la maison d'Helga Pouffsouffle. Quelle politesse. Melya ouvrit ses grands yeux noirs avant de se reprendre en excuse. En escapade nocturne, elle en avait oublié toute convention de base. Elle sentit une sorte de gêne montée en elle. Elle venait de se refaire mettre à sa place dans un domaine sur lequel elle était tatillon.
Elle s'avança et serra la main de Lou-Ann, en lui disant bonsoir. Pour le mouvement de bras, elle mit un temps d'arrêt avant de comprendre. La pouffsouffle venait juste se détendre dans la bibliothèque. Une amatrice de livres. Melya comprenait bien que le soir était une période bien plus propice à la lecture dans un calme serein. Même si la journée Mme Pince faisait régner l'ordre. Trop, on osait à peine lire ou toucher un livre. Apparemment, elle voulait que Melya l'aide à ouvrir la réserve interdite. Bien sur la serdaigle n'était guère pour l'intrusion en un lieu justement dit interdit. Mais ce soir, n'était-elle déjà pas en infraction? Pourquoi ne pas pousser le vice un peu plus loin. Puis elle était avec elle au cas... Remarque était-ce vraiment une marque de sureté? Pas sûr, mais Melya devait faire illusion.

Melya avança d'un pas vers la Réserve, et continua à chuchoter avec des signes montrant la réserve, puis elles deux.

"-Oui oui, je vais t'amener à la Réserve. Mais ça restera un secret...Llà elle mit son doigt sur sa bouche. Et elle reprit sa route vers la Réserve, baguette à la main, prête à user de sortilèges pour l'ouvrir.

Uh? Pourquoi elle lui serrait la main, l'autre?! Euh... Elle était pas sure d'avoir compris, là... Mais bon, elle hocha quand même la tête en plaçant sa main livre sur son coeur. Sa manière de dire bonjour. Après tout, autant répondre à la politesse, non? Par contre, le coup de "je vais t'aider à ouvrir la réserve"... Ok, il y avait eu une incompréhension, là... Bon, elle faisait quoi, maintenant? Visiblement, la serdaigle n'avait pas compris son but exact... Ou alors elle avait aussi un problème avec l'autorité... Haussant les épaules dans le dos de la serdaigle, la fillette entreprit de suivre son ainée.

Arrivée à la porte de la réserve, tandis que Melya examinait le/les sorts qui la maintenaient fermés, Lou-Anne vérifiait encore les alentours, cherchant ou placer d'éventuels pièges ou alarmes. La réserve était sans doute interdite pour une bonne raison, et il y avait de grandes chances que l'accès soit très bien protégé. Et vu qu'elle n'avait pas le droit de se faire prendre... Les dangers qui pouvaient faire que la réserve soit interdite lui semblaient presque accessoires. Peut-être parce qu'elle savait que la bibliothèque datait de Dumbledore, et qu'elle n'imaginait pas le directeur dont elle avait entendu tant de bien mettre sciemment des trucs dangereux dans une école? Elle n'avait pas encore visité la foret interdite plus si interdite, en même temps...

Bref, donc la fillette observait les alentours, tout en jetant régulièrement des coups d'oeils vers sa condisciple (disciple, peut-être pas, mais con, si elles se faisaient prendre, elle en auraient l'air...), se remémorant les nombreuses discussions qu'elle avait eu avec sa tante. Se garder une porte de sortie... Y avait-il un autre accès à la réserve? Difficile à dire. Mais si elle piégeait les rayonnages alentours... Oui, un bon vieux système de fils au niveau des chevilles, ça devrait le faire!

Et hop, ni une nui deux, une puce qui sort son fil de nylon, et commence à tendre ses fils dans les allées...

Il fallait avouer que malgré les sueurs froides, les palpitations au cœur et la peur de se faire attraper par un des Carrows, Melya trouvait cette escapade bien plus amusantes qu'elle ne l'aurait imaginer.
Aller chercher un devoir, alors que le couvre feu était déjà passé, était déjà pour elle une expérience de l'extrême, mais ce n'était rien à côté de devoir se creuser les méninges, agiter ses petites cellules grises pour trouver et comprendre les sorts qui pouvaient protéger le sein sanctuaire du savoir. Là, ça relevait du défi. comme si la porte lui disait clairement "tu n'y arriveras pas". Il n'en fallait pas plus pour que l'intellect de la serdaigle soit titillé à son paroxysme. Les défis intelllects, il n'y avait que ça de vrai.

Et c'était ça qu'elle appréciait le plus dans le fait d'appartenir à la noble maison de Rowena Serdaigle. pour se permettre de rentrer dans sa tour, il fallait pouvoir résoudre une énigme. Melya aurait bien avouer que parfois cela était contraignant. Le soir bien fatigué ou bien quand une urgence se fait ressentir. Et c'était bien souvent là que la clé était la plus difficile à trouver. A croire que ce château se payait vraiment votre tête parfois.

Mais là, non, pas de payage de tête, juste un jeu de logique et de réflexion comme la serdaigle aimait à jouer. Baguette à la main, elle examinait avec attention la porte, jetant ça et là les sortilèges de détection qu'elle connaissait. Les premiers, elle put les enlever sans grandes difficultés pour une élève de cinquième année qui sortait son nez des sentiers balisés que proposait les programmes scolaires. Mais le dernier, il était tenace. Il semblait ne pas vouloir se révéler à elle. Melya avait bien une idée, mais si celle-ci se révélait concluante, elle n'avait pas le droit à l'erreur. Leur présence serait sans doute révélée et elle serait même prise au piège de ce sortilège.

Et quand on a une doute quel est le meilleur moyen de trouver une solution? Aller chercher bien sûr dans un livre et quelle chance, elle en avait tout un tas à sa disposition. La jeune brune se leva et couru vers le rayon sortilège. Elle n'allait pas laisser la jeune fille dans l'embarras maintenant qu'elle lui avait proposé son aide et encore moins perdre la face et la bataille devant une porte.
Malheureusement trop concentrée sur ses problèmes d'ouverture, Melya n'avait guère eut le temps de voir que la jeune Lou-Ann avait d'une certaine manière fermée derrière eux d'autres voies. En moins de temps qu'il ne faut pour dire quidditch, la septième année se retrouva à plat ventre, après avoir effectué un magnifique vol plané au dessus du néant. Un bruit sourd se fit entendre dans la pièce, ainsi qu'un râle de douleur.

Melya se releva de suite, ne comprenant guère trop ce qui venait de lui arriver. En se massant le coude endolori, elle regarda à droite et à gauche, rien à part des étagères de livres. Ce château était vraiment des plus surprenant.

[désolée du retard... Oral très raté est ma seule et unique excuse...]

Lou Anne était tranquillement en train d'accrocher le dernier fil de nylon quand une vibration sourde, assorti du bruit et d grommellement allant avec lui fit relever la tête... Et tirer la grimace. Outch. Elle avait pas du se rater, là... Heureusement, pas de bobo, en apparence du moins, vu que la demoiselle se redressa presque aussitôt.

Prenant bien soin d'enjamber le fil qu'elle venait de tendre, la fillette s'approcha de son ainée, sa main droite formant un symbole bien connu des plongeurs, le pouce et l'index se rejoignant en un petit "o", les trois doigts restant dressés, les sourcils levés pour marquer l'interrogation.

Est-ce que ça va?

Le fil de nylon tenait toujours, et il était aisé de comprendre ce qui c'était passé. La moue honteuse de la fillette indiquait bien sa culpabilité, et sitôt son aînée relevée, elle lui montra le piège, toujours intact par chance. Elle avait de grandes chances d'être questionnée à ce sujet, mais bon... Tournant le dos à la serdaigle (après tout, elle ne pouvait pas répondre à une question qu'elle n'entendait pas!), elle ré-enjamba le fil avant de s'approcher de la porte... En théorie, elle pouvait la crocheter, la serrure étant simple. En pratique... Elle doutait très fortement que la réserve soit fermée simplement à clef... Et vu que question sorts elle s'y connaissait peu...

[Ne t'en fais pas Lou-Ann, prends ton temps, y'a pas de soucis. Par contre, dommage pour ton exam. En espérant que tu puisses rattraper ailleurs.]


La douleur tambourinait toujours sur ses jambes. Que diable lui était-il donc arriver? Là, elle n'avait rien compris et rien vu venir. Melya mit un temps avant de rassembler ses esprits et de comprendre la cause de sa belle chute. Elle eut de la chance de ne pas être filmée à cette instant. La sorcière aurait pu gagner un prix dans l'une de ses émissions que les moldus adorent où les gens se font piéger ou bien chutent à en faire se décrocher la mâchoire à certains.

Mais pas le temps de tergiverser sur la chose. C'était pas sa première chute idiote et Melya se connaissait suffisamment pour savoir que cela ne serait surement pas la dernière.
La serdaigle distingua dans l'obscurité sa camarade d'infortune qui semblait lui demander si tout allait bien. Pour toute réponse elle lui sourit, avec une petite grimace. C'est là qu'elle comprit qui était le responsable de sa rencontre avec le sol. Un ingénieux fils tendu. Ni vu ni connu et hop l'opportun se voyait à terre. Malin. Lou-Ann aurait pu aller à Serpentard, pas de doute là dessus. Elle était même bien plus maline que certains. Melya s'était toujours posée la question à savoir où était cachée la ruse de certains des verts et bronze, surtout quand elle voyait devant elle Crabbe et Goyle. Le Choipeau devait avoir une sacrée sonde pour percevoir quoique se soit chez eux, autre que la stupidité.

Melya voulu demander à Lou-Ann d'où venait ses techniques d'espion à la pointe de la perfection, mais celle-ci repartait déjà vers la porte. Melya lui emboita vite le pas. Il lui fallait écarter un détail avant d'ouvrir la porte. Bien sûr, la serdaigle la suivit dans une danse un peu étrange, levant bien haut les pieds pour ne pas réitérer son expérience avec le sol. Une fois, mais pas deux. Elle passerait pour sur pour une idiote.

"-Attends!!" dit-elle par réflexe, avant de se positionner face à la pouffsouffle.

"-Je dois aller chercher quelque chose dans un livre pour entrer" ajouta Melya en mimant ses dires. Elle se montra avant de positionner ses mains l'une près de l'autre pour former un livre et ensuite de montrer la porte.Pour compléter tout ceci, la septième année lui fit signe de rester où elle était.
Melya se dirigea ensuite vers le rayon sortilège, en exécutant toujours sa danse étrange.

Quelques minutes plus tard, elle revint à la porte, un sourire aux lèvres.
"-C'est bon, j'ai la solution au dernier sort qui ferme la porte. C'est un peu complexe, mais ça devrait le faire." dit-elle avec le même signe qu'avait employé Lou-Ann pour savoir comment elle allait quelques instants auparavant.

"-Recule toi" suivit d'un signe de la main fut le seul bruit dans le silence nocturne de la bibliothèque.
Melya, baguette à la main, lança le sortilège de façon informulée. Pour une fois, elle espérait que ça fonctionne et que son étourderie ou sa peur de l'échec ne lui jouent pas encore de mauvais tour. En même temps, elle avait pu prendre son temps, et rien ne venait troubler sa concentration.
La serdaigle se mordit la lèvre en avançant sa main vers la poignée. De l'autre, elle serrait sa baguette. On se sait jamais, valait mieux l'avoir en main, au cas où.

Lou-Anne observa Melya avec surprise lorsque celle ci l'arrêta, puis avec un rire silencieu en comprenant ce qu'elle voulait. Elle n'avait pas l'intention d'y toucher, à la porte... mais pour rassurer la serdaigle, elle leva les mains bien en vue, avant de les croiser dans son dos, prenant la pose d'une petite fille bien sage. Et refit un sourire à la bleue et bronze, manière de la rassurer.

Pendant qu'elle cherchait dans les livres, Lou-Anne cherchait dans les rayonnages alentours d'autres cachettes. Au cas ou une alarme se déclencherait, qu'elles puissent fuir. Surtout qu'il faudrait probablement aider la serdaigle, a première vue pas douée pour la discrétion avant de se cacher elle même. Si Melya était prise, Lou-Anne ne voulait pas courir le risque d'être dénoncée (volontairement ou pas) par son aînée...

Lorsque cette dernière revint, elle avait trouvé une nouvelle cachette pour elle dans un rayonnage à moitié vide, en bas (c'est bien connu, les gens ne regardent pas ce qui n'est pas à leur hauteur) et pour sa condisciple un espace vide en haut d'une autre étagère, plus grand que le premier.

Obéissant, elle laissa le champs libre à Melya, croisant les doigts pour que sa marche, et retint son souffle quand elle posa la main sur la poignée. Ca marchait?! Elle n'entendait rien, est-ce que ça voulait dire qu'elles pouvaient entrer?




INTERVENTION MJ : La porte s'ouvre sans le moindre bruit, mais peut-être est-ce un piège ?

Un cliquetis se fit entendre signifiant que la porte de la réserve s'offrait à elles. Héhé!! Melya savait finalement se servir de sa baguette. Elle sentait comme une fierté, un sentiment de soulagement. La septième année n'était pas plus empotée qu'une autre.

Elle se retourna pour regarder Lou-Ann avec un grand sourire de contentement. Mais trêve de plaisanterie, il n'y avait pas de temps à perdre. Il pouvait à tout moment venir quelqu'un qui serait ravi de voir deux élèves hors de leurs lits à une heure pareil. Melya fit signe à la pouffsouffle de passer devant elle, après tout c'était à la jeune fit qui voulait y pénétrer pas Melya. Enfin si par curiosité. Qui ne rêverait pas de rentrer dans une grande bibliothèque remplie de livres des plus curieux, étranges et interdits? En quoi la culture pouvait-elle être interdite? Voilà bien une question qui taraudait la serdaigle. Peut-être la réponse serait derrière cette porte?

En tout cas, elle ne se fit pas prier pour entrer sur les pas de la jaune et grise. Melya n'avait pas assez d'yeux pour regarder tous les titres des livres, et sa tête tournait dans tous les sens à se la dévisser. Dommage que la pénombre n'aide pas à sa tâche d'apprentissage du savoir interdit. Mais une chose était sûr, maintenant qu'elle savait comment faire, elle pourrait revenir avec une lumière moins vive qu'un lumos pour se caler dans un coin et y lire tranquille.

La septième année laissa devant elle la jeune sorcière, elle n'avait pas besoin de jouer les curieuses, ça ne la regardait pas, puis elle les jouait elle même. Loin derrière, quasiment encore dans l'entrée, Melya se décida enfin à feuilleter un livre sur l'art noble des vieilles magie d'autrefois. Elle se sentait comme absorber par le livre. Ses yeux ne pouvaient plus quitter les pages jaunis par le temps. La serdaigle était comme avide de vouloir en savoir plus.

Lorsque le cliquetis annonçant l'ouverture de la porte se fit entendre, Lou-Anne eut un sourire victorieux, avant d'accepter l'invitation silencieuse de Melya et d'entrer en première dans la pièce, les sens en alerte. Elle ne détectait pas de flux magiques barrant l'entrée, mais cela ne signifiait rien. D'une part parce qu'elle n'avait qu'une connaissance théorique de ce genre de sorts d'alerte, rideaux de magies réagissant lorsque des personnes à l'empreinte magique non reconue les traversaient, d'autre part, parce qu'elle ne savait pas particulièrement bien ressentir les flux de magie. On avait tenté de le lui enseigner, sans succès. Normal, il s'agissait d'un truc que même les aurors n'arrivaient pas tous à faire! Enfin, bref..

Sitôt entrée, la serdaigle observait les livres avec l'air d'une enfant devant un sapin de noël, et s'interressa très vite à un ouvrage, faisant sourire la petite poufsouffle, qui laissa sa condisciple pour explorer la réserve, à la recherche, dans un premier temps de cachettes, au cas ou, et dans un second temps de l'endroit où un livre traitant d'un artefact puissant se trouvant à Poudlard?

La réserve ne disposait pas de tables ou de chaises, ce qui était relativement logique en un sens. Cependant, les étagères étaient assez larges pour qu'une personne se cache derrière. Evidemment, c'était pas la meilleure cachette, mais bon, c'était toujours mieux que rien... Maintenant, le livre. Voyons... Si elle était un livre sur un artefact magique, ou se cacherait-elle? Les légendes du monde sorciers? Les objets de magie noire? Elle scrutait les titres des livres, réfléchissant à chaque fois, ouvrant certains pour le feuilleter au hasard.

La caverne d'Ali Baba, voilà ce que cet endroit représentait pour l'amoureuse des livres qu'était Melya. Elle n'avait envie que d'une chose: lire le plus possible avant que fut venu le temps de repartir vers sa tour. La serdaigle n'avait aucune attention derrière cet acte, juste le simple amour des livre et le plaisir de la connaissance.

La septième année laissa la pouffsouffle vaquer à ses occupations. Même si la curiosité de savoir ce qu'une si jeune élève faisait là, Melya n'était pas pour autant du genre à trop en demander. Puis là, elle avait un gâteau alléchant à se mettre sous la bouche.

Melya arpenta un peu les étagères, ne lisant que les titres aux noms rêveurs. Elle laissa ses pieds la guider au gré des étagères, comme dans un monde parallèle, baigné par une douce aura de confiance.
La jeune brune sortit un livre qui était d'apparence anodine. Ce qu'elle lut, elle n'en comprit pas la moitié. Une écriture complexe et ancienne, mais plaisante un lire car emprunt de mystère. Melya se voyait 500ans en avant, en mage sorcière cherchant à résoudre l'énigme du fort du village sorcier de Mor'bath.

Intervention du MJ: Des livres tombent d'une étagères pendant que vous lisez, des bruits de pas résonnent dans le couloirs non loin d'ici, et une lumière approche... Cachez vous si vous tenez à la vie!

Afin de faire cesser les "actes de malveillance" commis par la "prétendue Armée de Dumbledore", le Professeur Rogue avait convoqué le personnel pour une réunion extraordinaire et demandé à tous ses collègues d'être vigilants, alertes... et surtout, d'effectuer des rondes régulières, la nuit dans les couloirs. En effet, c'était à ce moment que des mains invisibles traçaient les messages "insultants" sur les murs.

McGonagall avait alors décidé en son for intérieur d'exécuter ses patrouilles, mais de laisser courir les "fauteurs de trouble". On était mercredi, c'était son tour. Elle prenait les étages 3 à 5, tandis que Mme Bibine s'occupait des premiers niveaux, et Rusard et sa chatte des étages supérieurs. Rogue quant à lui supervisait les opérations et montait dans les tours, et descendait dans le parc.

La directrice de Gryffondor promenait doucement sa baguette allumée contre les murs, marchant au hasard dans les couloirs de Poudlard. Elle se trouvait en cet instant au troisième, dans une galerie d'armures. Soudain, elle entendit un bruit et se figea. Le bruit provenait d'un couloir attenant. Le Professeur se dissimula alors grâce à un sort de Désillusion et tourna à l'angle. C'était Neville Londubat, qui traçait contre le mur l'inscription "A bas Rogue le meurtrier" à l'aide d'une grosse craie rouge. Ayant terminé, il observa un instant son œuvre puis courut en direction de son dortoir. McGonagall réapparut au milieu du couloir, puis un sourire aux lèvres envoya des Patronus prévenir les autres patrouilles qu'elle avait entendu des bruits suspects en passant en dessous de la tour de Divination, qui était située à des kilomètres de la Tour de Gryffondor.

McGonagall descendit ensuite deux étages, sans idée particulière mais, passant près de la bibliothèque, elle entendit un grand bruit sourd. Quelqu'un était dans la bibliothèque. Minerva ouvrit le lourd battant de bois et se précipita dans la pièce. Elle heurta quelque chose d'élastique, tomba à la renverse. Heureusement, si elle n'était pas très agile physiquement, c'était une magicienne hors pair avec des réflexes à toute épreuve. Elle jeta un sortilège de Coussinage, et au lieu d'atterir sur le parquet brut descendit doucement jusqu'à terre. Puis elle claqua des doigts et toutes les lumières s'allumèrent, éclairant les rayonnages innombrables de la bibliothèque.

Poussant un long soupir, elle découvrit les fils de nylon qu'elle découpa de quelques coups de baguette, puis se releva, verrouilla la porte, y apposa en plus un sceau magique qui ne s'ouvrait qu'avec un sort bien précis et provoquait une alarme assourdissante s'il était brisé par la force, et s'avança dans les allées, l'air furieuse et fulminante, le chapeau de travers, drapée dans sa longue cape verte :

"C'est le Professeur McGonagall qui vous parle ! Revenez immédiatement à l'entrée de cette salle où vous aurez de sérieux ennuis, vous pouvez me croire !"

Sa voix claquait comme un coup de fouet, et elle était si furieuse qu'une petite gerbe d'étincelles rouges s'échappa de sa baguette dressée.