Grande découverte [ Lloyd ]

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C’était un regard apeuré qui était posé dans celui sans vie d’une jeune femme… Elle devait avoir le même âge que lui ou un petit peu plus vieille… Et… Il venait… Il venait de lui prendre sa vie… Lentement, il retira sa main de la gorge de la fille portant une attention particulière aux bleus ayants les formes de ses doigts présents autour du cou de la femme. Sheldon se releva et rattacha ses pantalons sans perdre de vue le corps sans vie de la brunette… Il prit la fuite, comme un lâche. Il laissa le corps là et commença à courir dans la pénombre de cette nuit d’été.

Sheldon se réveilla… Encore… Il passa une main sur son front en sueur… Encore et toujours… Le même affreux cauchemar… Il revivait toujours cette nuit là… Celle où il avait tué… Il referma les yeux, tenta de reprendre le contrôle de sa respiration qui était beaucoup plus rapide que d’habitude. Le nouvel enseignant se redressa sur son divan, là où il avait fini par s’assoupir. Il prit le livre posé sur son ventre et le ferma avant de le mettre sur la table centrale du salon.

Il poussa un profond soupire, il n’était pas prêt de se rendormir et il n’était pas minuit encore. Ah! Il avait peut-être bien un moyen en fait pour dormir plus vite… Il devait se vider la tête un petit peu… Le grand homme se dirigea alors vers sa salle de classe où il y avait laissé un bocal en pierre bien spécial sur son bureau. Il l’avait payé bien cher, mais il avait bien fait, car ce bocal lui était beaucoup plus utile de ce qu’il avait pensé au début.

Un frisson lui traversa le corps lorsqu’il arriva dans sa salle de cours. Brrr! Ce n’était pas chaud! Qui avait laissé la fenêtre ouverte? Peu importe, il alla la fermer avant de prendre place sur la chaise devant son bureau. Il attira doucement le bocal vers lui et le fixa, un long moment sans bouger, le fond tout gris. D’une lenteur rare, il alla poser le bout de sa baguette sur sa tempe, il murmura quelque chose et tout en enleva la baguette, un filament argenté la suivit et il le laissa tomber dans le bocal. Il répéta ce manège à quelques reprises.

Déjà là, il se sentait l’esprit beaucoup plus léger, il se sentait plus calme, sa tête ne semblait plus vouloir exploser. Ce qui était une bonne chose. Il laissa ses pensées de côté pour porter plutôt son attention sur un bout de parchemin pas encore complété. Ah oui, la fameuse lettre qu’il avait commencée pour sa sœur… Sœur qui s’inquiétait, car il prenait beaucoup trop temps à lui répondre… Aussi bien la continuer pour le moment, il irait dormir plus tard…

Il trempa sa superbe plume dans l’encre et continua à écrire avec une certaine vitesse… Il lui écrit un bon 25 centimètres avant de bailler pour une première fois… Le grand brun continua légèrement, mais la fatigue finit par prendre le dessus. Il prit donc sa lettre et monta dans ses appartements. Sheldon ne prit même pas la peine de se rendre dans sa chambre et d’allongea sur son divan qui était tout aussi confortable.

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Ce n’était pas la première fois qu’il laissait quelque chose derrière lui par inadvertance parce qu’il n’y pensait plus, tout simplement. Mais c’était la première fois qu’on le vit si… désarmé face à une situation à laquelle il ne s’était surtout pas attendu ce soir là.

Les couloirs ne se montraient pas hostiles, envers lui. Au contraire, on aurait même presque pu jurer que les ombres se faufilaient pour ne pas avoir à le rencontrer en face. Le jeune adulte s’était ainsi glisser en dehors de sa salle commune, sans prendre la peine de demander l’avis de qui que ce soit. Bref, lorsqu’il atteignit enfin les dernières marches possible, lesquelles il ne pouvait pas non plus se rendre plus haut que la tour d’Astronomie, ou du moins, n’avait-il jamais essayé d’escalader l’école elle-même, ça ne se trouvait absolument pas dans ses intérêt premier, quoi. Il s’arrêta quelques secondes, quelques instants, en silence, devant la porte entrouverte, penchant la tête de manière à pouvoir voir un peu à l’intérieur. Il y toqua et attendit dans l’ambiance morne du château. Rien. N’y avait-il donc personne? Cela l’étonna.

Il poussa la porte et constata qu’effectivement, il n’y avait personne. Il ne savait pas si c’était vraiment dans les habitudes de son professeur de laisser ainsi les portes ouvertes à la moindre petite intrusion. Quoi qu’il en soit, au moins, se disait-il, il ne manquerait pas de se faire engueuler pour sa sortie des dortoirs, sans la moindre permission, qui plus était. Tant pis, maintenant qu’il y était, il n’allait pas non plus reculer sous prétexte qu’on pourrait l’accuser d’intention malsaine en s’infiltrant ainsi dans une salle de classe qui aurait due être fermée, à l’heure qu’il est.

Dès qu’il y mis les pieds, son attention fut aussitôt attiré par la faible lueur émanant d’un plat, d’un bocal ou il ne savait trop quoi exactement. Évidemment, il était curieux. Bien qu’il se disait qu’un prof d’Astronomie doit franchement être bizarre. Il n’osa pas s’avancer et préféra ignorer l’objet en question pour le moment. Trouver son satané bouquin avant tout, c’était sa priorité du moment.

Parlant du bouquin, il le trouva, exactement là où il l’avait laissé, dans la pénombre, dans la noirceur, sur la table, exactement là où il s’était trouvé durant la journée, un peu plus tôt. Il s’y dirigea d’un pas feutré, du pas du loup. Il n’y avait pas à dire, depuis la morsure, depuis que la malédiction de la bête nocturne l’avait empoisonné, il s’était bien améliorer, l’adoptant, la guidant comme il le pouvait, et l’approvisionnant comme il le pouvait aussi. Chose bien plus difficile à faire qu’à dire, en vérité. Mais il s’en sortait bien, n’est-ce pas? Maintenant, oui, bien que ce ne fut pas toujours ainsi. Bien aussi que, parfois, elle ressortait violemment, faisant surface dans son caractère particulièrement stoïque et blasé de toute chose.

Il attrapa finalement le bouquin et s’enligna pour filer de la avant quoi que ce soit d’autre, mais son regard fut de nouveau porte sur la petite lueur argenté. C’était plus fort que lui. Il le fallait. Aussi s’avança-t-il dans la pièce, serrant le bouquin contre lui. Il s’avança jusqu’à s’arrête devant le bureau du prof, sur lequel était justement posé le truc en question qu’il reconnu, une fois au dessus : une pensine. La curiosité pouvait se montré vraiment être un très mauvais défaut, parfois, mais… Il contourna donc le fameux bureau pour se retrouver derrière, déposa son bouquin et avança son visage vers la surface encore lisse et liquide.

Ce qu’il y trouva, lorsqu’il y émergea son visage? Il ne savait pas trop comment l’expliquer, exactement… Mais… Mais ce sentiment si rageur en lui qu’il avait pourtant délaisser quelques années plutôt revint le hanter à vitesse grand V. Mais… lorsqu’il s’y retira, quelques instant plus tard, et qu’il demeura là, derrière le bureau, le regard fixé sur la porte, devant lui, qu’il se refusait catégoriquement de lâcher… Un grandement émanait de lui à chacune de ses respirations, comme si, une fois de plus, il perdait contrôle et pédale sur l’animal en furie.

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Quelques minutes seulement après avoir posé sa tête sur le coussin et d’avoir fermé les yeux, Sheldon s’endormit. C’était rare les fois où il trouvait le sommeil aussi vite, il fallait bien qu’il profite de ses moments. Là, il était bien. Où il était exactement ? Il ne pouvait pas le dire, mais dormir sans atteindre le monde des rêves, ça ne lui arrivait pas souvent, mais lorsque ça arrivait s’en était presque jouissif.

Brusquement ses yeux s’ouvrirent. Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il l’avait tiré comme ça de son sommeil ? L’homme se redressa légèrement, regardant partout autour de lui, mais la salle était sombre. Il fallait bien s’en douter. Aucun élève n’était assez fou pour s’introduire dans les appartements d’un professeur et les mangemorts étaient beaucoup trop lâches pour monter les trois cent marches menant à la tour d’astronomie pour ensuite monter les sept autres marches menant dans les appartements de Sheldon Souray. Le professeur poussa un profond soupire avant de se laisser retomber sur le divan. Peut-être devrait-il en profiter pour se transférer dans son lit ? Il ne serait pas vraiment mieux, mais il aurait légèrement moins froid.

Lâche… C’était comme ça qu’il se sentait en ce moment… Il n’avait pas envie de se lever. Tout ce qu’il voulait c’était de retrouver le sommeil qu’il venait de perdre. Ce qu’il aimerait aussi, à bien y penser, c’était de savoir ce qu’il l’avait réveillé… Mais bon, il était beaucoup trop sur ses gardes, autant endormi que réveillé, tout avait le don d’attirer son attention. C’était un avantage et un désavantage en même temps.

Sheldon changea de position sur la petite surface qu’était le divan. C’est alors que sa pensine lui revient en tête. Oh non ! Il l'avait complètement oublié de la monter. Il ne pouvait pas se permettre que quelqu’un tombe dessus en arrivant en classe plutôt demain matin. À contre cœur, l’enseignant de leva et marcha lentement, très lentement vers la porte de ses appartements. Il finit par l’ouvrir et se mit à descendre tout aussi lentement les escaliers. Souray arrêta brusquement lorsque son regard se posa sur une personne présente dans la classe, plus précisément derrière son bureau, à côté de son bocal à souvenir.

Sans s’en rendre compte, le grand brun avait retenu sa respiration à la vue de cet élève et avait déglutit avec peine… Là, il était mal… Vraiment mal… Est-ce que le jeune avait seulement eu le temps de voir quelque chose ? Allait-il le faire ? Sheldon était-il arrivé au bon moment ? Il resta planté un bon moment dans les marches, avant de dire d’une voix basse.

- Il y a toujours des souvenirs qu’on souhaite oublier.

C’était tout ce qu’il avait trouvé à dire… Quoi faire d’autre ? Engueuler l’élève parce qu’il était hors de salle commune ? Non, ce n’était pas du tout son genre, vraiment pas, au contraire. L’ancien garde du corps se mit à descendre doucement le reste des escaliers et avança lentement vers son bureau.

- On ne vous a jamais appris à ne pas fouiller dans les affaires d’autrui ? demanda-t-il d’une voix dangereusement sévère… Très différente de celle qu’il pouvait utiliser en classe. Posant ses mains sur le bureau, il se mit à la hauteur de l’élève pour croiser son regard… Mais la rage présente dans les yeux de l’adolescente faisait vraiment peur, Sheldon se redressa et recula d’un pas. Allait-il lui sauter dessus ou quoi ? Alors là… Tout laissait croire que monsieur Kaitos était vraiment au courant de quelque chose… Bon sang Sheldon ! Tu pourrais pas te ramasser des fois ? ><

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Silence. Le septième année ne faisait que ça : garder le silence fatidique, refoulant tout le reste pour n’en faire ressortir, au final, que toute la haine qu’il avait pu garder, contenu en lui, depuis sa plus horrible enfance. Peut-être que cet homme n’aurait simplement jamais dû s’approcher de lui. Peut-être aurait-il dû tourner les talons immédiatement lorsqu’il croisa le regard agressif du lycanthrope. C’était comme si… Comme s’il n’y avait rien d’autre qui comptait. Lui qui était réputé si indifférent, si calme, habituellement, perdait tout cela en un seul et unique regard. Peut-être aussi que le monsieur ici présent aurait mieux fait de se taire, pour ne pas aggraver son cas aux yeux de jeune homme? Oui, peut-être aurait-il mieux faire de refermer la porte pour l’enfermer dans la salle, en espérant qu’il ne la défonce pas.

Il se tut et Lloyd le vit se reculer de quelques pas, daignant comprendre ce que le jeune avait en tête à cet instant là. Oublier… Des souvenirs que l’on souhaite oublier, disait-il. Oui… Certes. Mais peut-être que si ces souvenirs n’avaient jamais eut lieu, la nécessité de les oublié n’existerait forcément pas. Et si c’est quelque chose de mal, mieux valait assumer complètement plutôt que d’oublier, non? C’était son avis… Il était d’avis qu’il allait assumer pleinement. Qu’il lui ferait ressentir la douleur. Sa propre douleur. Celle de l’humain, pas de la bête. Celle de l’enfant qui avait tout perdu par le passé, et qui, par preuve de toute les chances du monde, s’était reconstruit petit peu par petit peu. Il lui ferait voir ce que c’était que de devoir se reconstruire soi-même.

«Oui, on m’a appris… » commença-t-il enfin, abandonnant son mutisme, dans un grognement qu’il refoula tant bien que mal… «On m’appris à me mêler de ce qui ne me regardait pas! »

Et la force de la bête sauvage vient envahir le corps pourtant si fragile du jeune homme qui, rapidement, de gestes fluides, attrapa la chaise de bois derrière lui pour littéralement la lancer par-dessus le bureau, en direction de ce qui lui servait de professeur cette année. Aussitôt, il suivit le mouvement, se disant que la chaise distrayait, il fit fi du bureau à son tour et passa carrément par-dessus aussi. Il se précipita rapidement vers l’homme, sachant que ce dernier allait probablement esquiver la dernière attaque du jeune, Lloyd vint se positionné devant lui, désirant plus que tout au monde lui faire réaliser ce qu’il avait fait…

« Sauf que ça me regarde, voyez-vous?! Et je vous jure que vous allez y goûter si besoin est merde de verracrasse sans intérêt! Pourquoi vous ne vous êtes pas suicider, hein?! HEIN?! Ça m’en aurait soulagé le nécessiter à vous aider à cette tâche, pourriture bonne à rien! Saviez-vous seulement son prénom? Saviez-vous d’où elle venait? LA CONNAISSIEZ-VOUS?!»

Le poing du jeune homme ne se levait toujours pas. Tout ce qu’on pouvait remarquer était la différence dont il faisait preuve entre les fois où il avait rencontré l’homme, soit durant les cours, et maintenant. Il paraissait toujours pourtant si fatigué, si borné, si ennuyer de tout ce qui l’entourait, ne paraissant jamais s’intéresser à qui que soit ou quoi que ce soit. Il semblait complètement transformé, bien que ce n’était peut-être pas la chose la plus positive qui soit, cela le changeait bien d’agir de la sorte.

Au fond… Oui, au fond… Peut-être cela n’était-il pas un acte de colère, mais bien de détresse intérieur, qu’il avait gardé. Ho il y avait eut des gens pour l’aider, sauf qu’il n’avait jamais sortit le moindre mot sur son histoire. Les gens qui le côtoyaient n’en avaient eut que des hypothèses, rien de plus, rien de moins. Alors oui… Peut-être était-ce seulement une pure tristesse qui remontait à la surface et qu’il transformait momentanément à de l’agressivité.

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Il ne savait plus… Il ne savait plus quoi penser… Sans vraiment se l’avouer, il était légèrement effrayé de voir un adolescent dans sa salle de classe, plus précisément près de son bureau, à quelques centimètres de sa pensine. Il ne savait pas trop s’il devait s’approcher ou rester là, à quelques mètres du jeune Serpentard. Cependant, il voulait voir son regard, déchiffrer ses yeux, pour savoir s’il avait vraiment vu quelque chose, avant de gaffer et d’en dire plus de ce qu’il devrait.

Un silence des plus lourds suivit la première remarque de l’enseignant. C’est à ce moment que Sheldon se décida vraiment à s’approcher du jeune garçon. Que pouvait-il risquer, hen? Ce fut une colère quasi-anormale qu’il trouva dans les yeux de l’adolescent. Il recula légèrement, pas vraiment par peur, mais si l’adolescent décidait de vraiment lui sauter dessus, l’ancien garde du corps aurait un petit plus de temps pour réagir.

Il fut presque, j’ai bien écrit presque, rassuré de l’entendre parler… Des fois, les mots étaient beaucoup moins durs à supporter que le silence constant. On lui avait appris, vraiment? Hmm… Ça restait à prouver, mais Souray se retient de ce commentaire… Il ne savait pas pourquoi, mais quelque chose en lui, lui laissait croire que moins il en dirait, mieux ça serait. Levant légèrement la tête, il lança un regard plutôt neutre à l’adolescent… Il le laisserait reprendre la parole en premier ou encore faire la moindre action le premier.

Woah! Ses excellents réflexes le sauvèrent sur ce coup. Voyant quelques choses arriver à toute vitesse vers lui, il fit un pas vers l’arrière tout en tournant les épaules pour se retrouver le corps parallèle à ses pieds. De peu, il fallait l’avouer… Il l’avait raté de peu et c’était bien parce que le grand brun s’était déplacé à la toute dernière seconde, il poussa tout de même un soupire de soulagement. Sheldon tourna la tête pour constater que c’était sa chaise en bois qu’il avait passé proche de se prendre par la tête. Trois morceaux… Elle se trouvait en trois morceaux dans le fond de la grande classe plutôt vide.

Souray retourna la tête lorsqu’il sentit une soudaine présence près de lui. Le jeune garçon s’était drôlement approché et reprit la parole. L’homme soutenue son regard que quelques secondes… Préférant plutôt dévier les yeux vers le sol, yeux qu’il ferma aussi.

Le suicide? Pour dire vrai… Il y avait longtemps pensé… Surtout au cours de l’année suivant le meurtre. Après chaque cauchemar qu’il faisait, il souhaitait être effacé de ce monde… Mais, sa mort n’aurait complètement rien changé.

- Le mal était déjà fait… ça n’aurait rien changé, cracha-t-il d’une voix basse… Bon Ok! Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à dire, car sa mort aurait peut-être changé quelque chose dans la vie de ce garçon.

Les questions pièges suivirent… Son nom! Il le savait, oui… En fait, non… Elle lui avait dit, c’était ça qu’il savait… Lui qui n’oubliait jamais un nom habituellement, n’avait pas pu retenir celui de la femme qu’il avait tué… Pourquoi? Pourquoi? Parce qu’il avait été saoul et sous l’effet de l’alcool sa mémoire lui faisait défaut… Relevant les yeux vers l’adolescent, il lui fit « non » de la tête en réponse à ses deux premières questions. Pour le troisième, il préféra répondre de vive voix :

- Depuis quelques heures, mais… Son regard se durcit d’un coup. Mais vous la connaissiez-vous? Avez-vous la moindre de ce qu’elle était et de ce qu’elle faisait? Savez pourquoi ça c’est terminé comme cela?

Après un cours moment de silence, le grand homme rajouta en détournant encore une fois le regard vers le sol.

- C’est bien beau la vengeance… Mais venger une personne qui nous est inconnue, sert-il vraiment à quelque chose au final?

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Très drôle. Vraiment hilarant. Ce ne fut qu’à ce moment là qu’il réalisa à quel point il le haïssait vraiment et qu’il était prêt à lui arracher la tête de sur les épaules pour jouer au basket avec. Quel idiot, vraiment! Que croyait-il? Que Lloyd était un gamin idiot qui se préoccupait de la vie ou de la mort des autres? Vraiment? Le jeune homme était un serpentard. Pure et simple de caractère. Il n’en avait strictement rien à faire d’autrui, sauf, en certain cas, les gens se trouvaient à être proche de lui, alors là, oui, là c’était tout à fait différent.

Mais il aurait mieux fait de se taire, une fois de plus. Si le regard du louveteau s’était montré clément jusqu’à présent, ce ne fut plus vraiment le cas lorsque les pupilles se dilatèrent alors qu’il entendait dans sa tête le hurlement agaçant de la bête qui se remettait à le supplier de la laisser se défouler, se vider de son énergie dévastatrice. Il s’y refusa pour le moment, tout simplement parce qu’il savait ne pas être un animal, ou du moins tentait-il de s’en convaincre, un peu plus à chaque instant qui passait.

« Ce genre de question est futile, vous n’êtes même pas en position de m’en poser, professeur! »

C’était particulièrement étrange la manière dont il continuait de s’adresser à lui en tant qu’autorité au dessus de lui, malgré tout, malgré l’envie trop prononcer de lui arracher les yeux, là, tout de suite, et maintenant, sans autre forme de cérémonie, sans plus s’inquiéter du fait qu’il n’en avait absolument pas le droit. Rien à faire, rien à foutre. Rien ne comptait plus. Et le jeune homme, affichant les couleurs des vert et argent, se redressait, dos droit et fier, bien que l’expression de son visage semblait toujours aussi haineuse envers l’homme qui lui faisait face, il ne semblait pas vouloir démordre de son idée de départ.

«Âge? Dix-sept ans. Maison? Serdaigle. Avait de très bonnes notes à l’école. Un peu rebelle, par contre, elle ne faisait que se ramasser retenues par-dessus retenues. Sang? Mêlé. Prénom? … Je croyais que vous le saviez, mais ce n’est pas le cas. Sophie. Nom? … » Il s’arrêta quelques secondes, fixant ses iris d’azur sur l’homme, toujours planté comme un crétin à se demander ce que le jeune venait faire dans cette histoire, forcément. «Nom…? Kaitos. »

Point. Il lui envoyait carrément le coup dans les dents en espérant les lui briser. Absurde? Risible comme réaction? Peut-être. En même temps, l’enfant qu’il avait été ne s’était jamais vraiment remis de la disparition de la fille. Elle était sortie de sa vie alors que lui était entrée dans la sienne quand elle avait sept ans. Dix ans plus tard, la situation s’inversait complètement, au plus grand désarroi du gamin fragile de l’époque. Lui avait sept ans, elle en avait dix-sept. Il était toujours dans sa vie sauf qu’elle avait décidé de sortir de la sienne. Un abandon? Parce qu’elle s’était sentie incapable de surmonter l’horreur? Peut-être. Ho, il savait qu’elle n’était qu’une petite teigne au regard aguicheur, mais… Mais le même sang coulait dans ses veines et il avait toujours autant l’impression que c’était à cause de lui qu’elle était partie, parce qu’elle ne supportait plus de voir agir leur paternel. En fait c’était même plutôt logique, lui-même serait probablement parti de la maison familiale s’il avait pu. Seul problème dans le choix qu’elle avait fait était de le laisser, lui derrière, pour ne pas revenir le chercher. Ou plutôt n’avait-elle jamais pu revenir.

« Vous en voulez encore ou c’est suffisant?! »

Étrange le fait qu’il ne bouge toujours pas, qu’il ne lui en colle pas une en pleine gueule. Étrange qu’il se montre si… comment dire… Presque diplomate, malgré le ton méprisable sur lequel il s’adressait à lui.

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Coucher! Il aurait tellement dû rester coucher ce soir là. Il aurait dû assumer ses actes une nuit de plus au lieu de se dépêcher à aller se vider la tête. Cependant il était trop tard et le secret qu'il gardait depuis dix longues années, venait d'arriver entre les mains de cet étudiant qui pouvait faire ce qu'il voulait avec le nouvel enseignant. D'abord, le faire renvoyer et ensuite il avait peut-être même la chance de l'envoyer faire un tour en prison pour cet acte interdit.

Sheldon regretta bien vite ses questions. À bien y croire, il avait sauté beaucoup trop vite aux conclusions en affirmant que sa victime était totalement inconnue au Serpentard. Mais peut-être disait-il n'importe quoi pour effrayer le professeur? En tout cas, si c'était le cas ça fonctionnait à merveille, car Souray était loin de dominer la situation et d'être rassuré.

Serdaigle... Dix-sept ans... Rebelle... Sophie... Oui! Il savait maintenant! Il savait pourquoi le fait d'être revenu dans cet école avait le don de réveiller son passé à travers les cauchemars quotidiens du grand bomme. Il l'avait rencontré à Poudlard... Maintenant, il s'en souvenait... Il l'avait croisé quelques fois en retenues, mais n'avait pas vraiment porté attention à la brunette qui ne l'intéressait pas vraiment en ce temps. Kaitos... Kaitos... Il leva subitement la tête... Non c'était une blague là? Voyons! Ce n'était tout simplement pas possible. Fermant les yeux, il revit le visage de la jeune femme et ce fut en recroisant le regard de garçon que la ressemblance le frappa! Sophie Kaitos! Lloyd Kaitos... Non... Non...

Le grand homme se passa une main quasi tremblante dans le visage. Tout s'expliquait maintenant... La réaction du gamin était plus que normal. Sheldon, lui, aurait déjà sauté sur l'assassin de sa sœur s'il avait été à la place du jeune garçon… Jeune garçon qui semblait en parfait contrôle de lui-même, ce qui était surprenant.

Sheldon poussa un profond soupire. Il ne pouvait pas perdre le contrôle de la situation… Ça faisait beaucoup trop longtemps que ce n’était pas arrivé… Ça ne devait pas se produire aujourd’hui. Il secoua légèrement la tête pour tenter de reprendre le contrôle de lui-même, serrant légèrement les mains pour les empêcher de trembler, il dit à l’adolescent d’une voix à la fois sévère, mais légèrement tremblante :

- Non, ça va aller… Que comptez-vous faire maintenant? Il fit une pause. Il savait la réponse. Ce n’était pas ça qu’il voulait savoir. Comment comptez-vous vous venger?

Car là oui… Il avait une certaine question de vengeance, maintenant que la situation s’était éclaircie pour le professeur. Vous savez quoi? Il n’était même pas sûr d’empêcher l’adolescent de faire ce qu’il avait à faire. Souray le savait, il le méritait, il ne commencerait pas à se battre contre le frère de la personne qu’il avait violé et tué. Il était idiot, mais pas à ce point. Le professeur prit sa baguette entre ses doigts, la leva doucement pour la mettre sous le nez de l’étudiant avant d’ouvrir sa main. La baguette tomba lourdement sur le sol et roula jusqu’aux pieds de l’adolescent.

- Allez-y… Cracha-t-il finalement d’une voix basse, mais sans croisé le regard azur de Lloyd. Une sorte de technique? Heum… Peut-être bien… Il savait que c’était beaucoup moins tentant de faire quelque chose à une personne lorsqu’on avait sa permission… Bien que la situation était légèrement différente, il se doutait que cette technique fonctionne, donc il était prêt…

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Il ne faisait rien. Et cela, momentanément, paru rendre l’adolescent plus agressif, une courte seconde. On aurait pu dire qu’il était sur le point de sortir sa baguette pour le planté dans un des yeux de son professeur ou on ne savait trop ce qui pouvait bien lui passer par la tête à ce moment là. Ce n’était pas une question de vengeance véritable puisqu’il en voulait à la brunette aussi, en fait. Il lui en vouait à mort. Et si elle c’était aujourd’hui trouvé devant lui, il aurait aussi bien pu réagir de la même manière. Non, en vérité, il ne savait plus très bien comment prendre cette histoire. Et au fond de lui, malgré la violence secrète qui habitait son être, il s’y était toujours refuser de s’en laisser absorber et dominer. Sauf que…

Il serra les poings. Sa respiration se transforma bientôt en un petit grognement continu. Le hurlement à ses oreilles, que lui et lui seul pouvait entendre se montrait beaucoup plus insistant qu’à son habitude. Et ce fut le loup qui pris le dessus du jeune homme à l’esprit habituellement si réfléchit et posé. Il n’y avait rien d’humain chez lui dans cet acte, c’était certain. Il cria de frustration avant de bondir vers l’avant, ayant l’image en tête de Larose qui lui passa littéralement devant les yeux, ne réalisant vraiment qu’à moitié qu’il ne voulait pas lui ressembler mais qu’il agissait sous impulsivité en cet instant là. La main gauche se leva et avec autant de vivacité que l’animal pouvait lui procurer, il attrapa, malgré tout le cou de Souray de manière a pouvoir s’en approcher comme il le fallait. Et, malgré son apparence fragile, il fit preuve d’autant plus d’énergie qu’il ne laissait paraitre d’ordinaire. Et il serra les doigts de manière à ce qu’il en garde au moins une trace mentale. De l’autre main valide, il la lui balança carrément (à toi de voir si tu la bloques ou pas) vers le visage sans s’interroger a savoir s’il l’atteindrait ou pas. Suite à quoi il s’obligea à recule et à redresser ses orbes océaniques sur l’homme en question avant de finalement cracher menaces et jurons sur lui…

«Je vous ferai gouter, vous verrez… Ne croisez pas ma route. Plus jamais. Ou ne me la barrez pas. Je vous tuerez. »

En fin de compte, il se demanda qui des deux étaient vraiment le plus souffrant, dans cette situation. Lui qui n’avait qu’à frapper pour se sentir mieux ou l’autre qui n’avait qu’à subir pour se sentir pire? C’était la triste injustice que l’homme avait lui-même créé et Lloyd, pour la toute première fois, se refusait de tendre la main. Il la cachait dans sa poche, et s’il la voulait, il mordait. Il se refusait catégoriquement de l’aider.

Il alla récupérer ses livres et se refusa, bloquant tout espoir qu’il ne pardonne quoi que ce soit, il s’éloigna littéralement d’un pas colérique et rancunier vers la sortit avant de dévaler les escaliers de marbres. Alors là, non, il ne les remonterait plus.

[HJ: Un peu court, mais moi je clos ici Wink

Merci ma Natooo *___*]

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