Le ciel est gris, mon coeur est noir et tes yeux ... ? (Pv Sarah)

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Il pleuvait une fois de plus... une fois de plus le ciel de Londre s'était teinté du gris sale des nuages et du blanc glacé de la brume, une brume épaisse et étouffante qui sapait le moral du commun des mortels et laissait la place aux idées noires tandis que les haubans de lumière scintillaient sinistrement au dessus des toits. L'humidité et le vent n'arrangeaient pas les choses alors qu'ils s'infiltraient dans les demeures et les esprits avec une malice presque humaine et chuchotaient de terribles chants venus des hautes nuées où même les sorciers n'osaient s'aventurer, la où l'air était rare et précieux et où les tempêtes devenaient des monstres aussi fantasmagoriques que mortels, où la moindre inspiration valait plus que tout l'or du monde... là où peut-être se trouvait les clefs de la partie d'échec qui se jouait... et quelle partie ! Jamais le flot ensommeillé du chaos ne serait si bouleversé que lorsque leurs pas fouleraient l'ordre du monde pour ne plus jamais le laissait se relever, lorsqu'ils combattraient face à face leurs ennemis et inonderaient le sol de leurs sang comme une macabre offrande... Mais pas encore, le temps n'était pas encore venu pour cette glorieuse hymne de la fin du monde, pour l'heure beaucoup d'entre eux portaient encore le voile de leur identité, beaucoup travaillaient encore dans l'ombre en affichant le visage respectable de citoyen comme tout les autres...
Et pourtant, pourtant quelques jours plutôt ils avaient combattu à visage découvert, ils avaient levés leurs baguettes ensemble contre les ennemis de celui qu'ils servaient et mieux encore... ils avaient vaincus. Mais le mot lui laissait encore un goût de cendre dans la bouche lorsqu'il pensait à cette victoire sans gloire... à quel prix avait il gagné ? Des prisonniers, des blessés et leur maitre en danger... piètre victoire que celle-ci...

Il secoua la tête et retira une mèche de cheveux couleur ébène de devant ses yeux, il avait assez de mal à y voir avec ses sortilèges défaillant pour soutenir ses nerfs optiques alors si il devait en plus supporter des obstacles capillaires, il aurait cependant dû s'y attendre, à rester ainsi sous la pluie sans aucune protection... L'eau froide et torrentielle l'avait attiré quelques heures plutôt hors de son antre et à présent il était certain d'être malade tant ses vêtements étaient emplit d'eau... il ne regrettait pourtant pas sa petite folie tant il était heureux d'échapper aux autres habitants de sa demeure et à présent il errait comme une âme en peine dans les rues d'une Londre sorcière déserte, incapable de se hissait hors des sables mouvants de ses pensées, enchainé à la terre par cette enveloppe terrestre qu'il haïssait mais ne pouvait se résoudre à abandonner, trop effrayer pour faire le grand saut, trop matérialiste, trop revanchard pour accepter de quitter ce monde damné sans avoir bu jusqu'à la dernière goutte le vin de sa vengeance.
Un pas après l'autre, l'esprit envahit par les ombres mouvantes d'une folie qui guettait le moindre de ses signes de faiblesse et le corps alourdit par le poids d'une âme qu'il ne pouvait même plus se targuer de posséder... frêle marionnette aux files pendant tristement, pâle marionnette dont la source d'énergie était si loin, faible marionnette qui cherchait sans espoir à retrouver la main qui le contrôlait... Il devait vraiment faire triste figure en cet instant...

L'avenue semblait interminable, ou était ce lui qui était lent ? Les deux peut-être... ou aucun... peut-être n'avait il jamais quitter son manoir, son esprit vagabondant à sa place... ou alors il avait finalement été rattrapé par ses démons et agonisait peu à peu seul et sans aide. Il frissonna en imaginant cette option et ramassa un bout de verre qu'il abattit sur sa main, laissant le sang s'écouler hors de la plaie sans se soucier de la douleur aiguë qui lui avait traversé le bras, observant le liquide écarlate se mêler à l'eau de la pluie avec une fascination étrange, ses yeux bleus incapables de voir les nuances de couleurs étrécies par une colère soudaine et inexplicable... Il eu un mouvement incontrôlable et faillit glisser sur le sol détrempé... au loin une mince silhouette se dessinait au travers du rideau de pluie comme une ombre étrange mais indéniablement humaine... qui était ce ? Que pouvait il,elle faire là ? Un Mangemort en mission peut-être, un simple sorcier ou un moldu ayant perdu son chemin... la curiosité prit le pas sur la colère et il se dirigea vers elle avec circonspection, sa main blessée cachée par son manteau...

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Les sorties de Poudlard avait beau être de plus en plus surveillées, Sarah Larose parvenait toujours à se faufiler hors de ces murs et hors des limites de l'école de magie d'Angleterre. Traversant les rues désertes, par le mauvais temps sans doute, d'un petit quartier de Londres, Larose regardait droit devant elle, sans dire un mot, sans demander son chemin à quiconque. Si elle se promennait par ce mauvais temps à l'extérieur, ce n'était pour rien de plus qu'une petite viste à un sorcier qui avait un peu trop l'esprit à la rebellion. Mission du Maître que de le mettre à mort, le réduisant au silence du même coup. On ne narguait pas le Lord, c'était de la folie, mais bon, il y avait toujours ces quelques moutons égarés qui avaient la tête dures et qui en fait, se retrouvaient être le seul point d'amusement des mangemorts. Sans anarchistes, il n'y avait pas de boulot. Sans boulot, il n'y avait pas de terreur. Le Seigneur des Ténèbres était ce qu'il était pour être le plus grand sorcier du monde mais aussi parce que les gens le craignaient. Sa réputation ne dépendait en fait que de ces mangemorts qui semaient la mort un peu partout et de ces victimes qui s'affolaient au simple soupir de son nom. Pourquoi Larose? Parce que le récividiste était un vampire, un autre hybride et comme il avait fait bien des morts humaines, seul un hybride pouvait stopper un hybride. Qui plus est, une louve comme elle, c'était assez menaçant, sans parler de ces fréquentes crises d'impulsivité qui la rendait redoutable, innaprochable. C'était donc sur les traces d'un nouveau meurtre qu'elle avançait. Bien que sa destination ne soit pas toute tracée clairement, Sarah restait confiante, par son odorat qui pourrait détecter de loin ces satanées chauves-souris.

Tournant à l'angle d'une ruelle, la louve rajuste sa capuche sur sa tête et leva son visage vers le fond de la rue. Une silhouette sombre y était, silencieuse, immobile. Puis, tout d'un coup, sans avertissement, une odeur puissante de sang vint se glisser aux narines de la louve, alléchant le loup qui était en elle. Son regard sombre se dilata, laissant au passage dans l'ombre de sa capuche une étincelle vive et éclatante de couleur jaune. Mauvais signe, le loup en elle était réveillé. Qui donc osait venir la faire pourlécher ses babines à la saveur exquise du sang? Immobile à son tour, silencieuse, la louve tenta de discerner la personne quelques mètres plus loin mais la pluie ne laissait rien entrevoir. Enfin, la silhouette s'avança. Pouvait-il s'agir du vampire même qu'elle recherchait? Non, il sentait l'humain à plein nez. Sur ces gardes, tous ces sens aiguisés en alerte, la louve n'eut besoin que d'un mètre de plus de la part de l'étranger pour le reconnaître, malgré la distance toujours impresionnante. C'était Eden Shadowsong, un autre mangemort, un ¨confrère¨ en quelque sorte. Quelqu'un de lunatique sans pour autant être inutile. Sa place chez les mangemorts lui siédait bien, quoiqu'il semble toujours lasse et mélancolique, même dans les rencontres mangemoresques. À croire que la vie n'était pas difficile que pour la louve ! Un sourire narquois naissant au coin de ses lèvres, la louve abaissa son capuchon, malgré la pluie qu'elle détestait, détestant de nature toute source d'eau, à part les douches bien sur!, afin de laisser sa cascade de cheveux ébourrifés et sombres s'applatir sous la force de la pluie. Des éclairs aux loins zébraient le ciel et le tonerre grondait au loin, aussi puissant que le loup qui grognait en elle. La peau pâle, les cernes sous les yeux, la louve glissa son regard d'ébène sur sa silhouette et, arrogante, comme toujours, elle persiffla:

¨Arrête toi là. Ton sang me donne bien trop envie !¨

Ricanna-t-elle en levant sa main dans les airs, afin de lui forcer une limite d'approche. Vrai, s'il restait trop près, s'il ne se soignait pas plus rapidement, elle finirait par lui arracher le bras afin d'en boire jusqu'à la dernière goûte de son sang. Rhaa, sacré âme animale, rien de pire mais de plus efficace pour le boulot qu'elle effectuait.

¨Tu sembles toujours mélancolique, je ne m'étonnes donc pas à te voir par ce mauvais temps à l'extérieur, il te sied très bien. Que fais-tu donc ?¨

Et une touche de sarcasme en plus, par simple habitude, pour ce collège qu'elle n'avait pas vu depuis près de... Trois ans? Oui, autrefois ils avaient été amis, par un lien uniquement mangemoresque et pourtant, Merlin seul sait ce qui les avaient séparés...Sans doute les crises de plus en plus dangereuses de la louve qui s'était dès lors éloignée de tout ce qui avait le sang chaud et qui avait un coeur qui battait...

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Il lui avait sembler avoir mit une éternité pour atteindre la silhouette qu'il avait aperçut, plus il marchait plus elle semblait lointaine et brumeuse... peut-être un effet de la pluie mais rien n'était moins sûr. Le rideau d'eau était de plus en plus épais et impénétrable et la vision déjà défaillante d'Eden se réduisit bientôt à quelques centimètres devant lui, le monde entiers se réduisant à cet espace clôt d'un gris sale et maussade mais d'une épaisseur effrayante, menaçante, comme le mur d'une prison intangible qui l'encerclait... il n'aimait pas cette impression, cette sensation malsaine d'être enfermé alors même qu'il se trouvait à l'extérieur, dans une vaste rue et sous une pluie gelée... ses pieds le portait en avant, un pas après l'autre, sans s'arrêter, sans que sa volonté ne soit intervenue dans l'acte, il marchait tel un fantôme sans consistance et sans but...
Puis après ce qui lui avait parut une décennie il aperçut de nouveau son but, immobile à quelques distances de lui et qui de toute évidence l'observait. Lui, avec sa vision défaillante ne pouvait pas en dire autant et il accéléra le pas pour parvenir à la hauteur de la... jeune femme ? Oui la jeune femme,élancée et la tête haute malgré sa capuche, le maintient très digne mais il n'aurait pas réussit à en dire plus pour le moment même si il l'avait voulut, trop de gris autour de lui...

Le tonnerre gronda au loin, zébrant la voute sombre du ciel comme des entailles de couteaux gigantesques dans la peau du monde, comme les éclats des sortilèges que les sorciers utilisaient, hérauts d'un nouvel age du monde... un age de ténèbres et de terreur...leurs age. Le rugissement soudain des éléments atteignit enfin ses sens et il sursauta légèrement et mit quelques secondes à comprendre ce que la jeune femme venait de lui lancer... La voix lui était familière, oui même plus que familière, cette voix la il n'avait pas besoin d'une aide quelconque pour s'en souvenir...Sarah, la louve au caractère d'acier trempé avec qui il avait entretenu de bons rapports, on aurait peut-être même put les qualifier d'amis si les relations entre Mangemorts n'avait pas été si... difficiles ?Compliqués ? Inextricables ? Il n'y avait pas vraiment de mot juste... un instant ils se serraient les coudes contre leurs ennemis et l'instant d'après ils se poignardaient dans le dos sans le moindre scrupule. Pourtant... pourtant il aurait parier sa baguette que la louve était un peu au-dessus de tout ca... ou du moins elle l'était il y a trois ans lorsqu'il l'avait vu pour la dernière fois et qu'elle avait bien faillit le décapiter au cours d'une de ses crises de rages avant de lui annoncer une fois calme qu'elle ne voulait plus qu'il s'approche d'elle... elle se savait dangereuse, elle s'était isolé de la plupart de ses contactes, ou au moins ceux dont il était facile de briser les liens et il avait fait partit du lot... sur le coup il en avait presque ressentit de la peine, presque, après tout les sentiments n'étaient des maladies encombrantes qui ne vous lâchaient pas du berceau à la tombe, des petits rien qui vous pourrissaient l'existence et empoisonnaient votre vie entière... n'avaient ils pas eu une conversation qui ressemblait vaguement à cela un de ses jours pluvieux où il avait parcourut le lieu de rencontre des mages noirs jusqu'à y creuser un fin sillon avant qu'elle ne l'arrête d'un bon coup sur la tête ? Peut-être ou peut-être pas...

Eden retint un léger sourire en la voyant tête nue sous cette pluie sans fin, elle qui détestait l'eau... il avança encore un peu, conscient à présent qu'elle n'avait toujours pas résolut ses soucis, la main tendue de la jeune fille ne fut bientôt plus qu'à quelques mètres à peine, prenant en compte sa mise en garde tout en l'outrepassant d'un doigt, sa façon habituelle de procéder pour rappeler aux autres qu'il valait mieux ne pas affirmait quoi que se soit en sa présence. Il releva les yeux et les plongea dans les orbes couleur de nuit de la jeune femme, Bleu immatériel et brillants même derrière leurs voile blanc contre Onyx insondables et profond comme les abysses des mers australes... un beau match mais déjà perdu pour le sorcier qui regrettait de ne pouvoir voir le monde en couleur en cet instant... Immobile et figé comme une statue de marbre, face à face tel deux adversaires, loup contre ombre et pourtant ni l'un ni l'autre n'attaquerait, ils ne faisait pas la guerre entre eux si ce n'est par les mots. Il lutta un moment en silence, tentant de rester impassible, de ne rien montrer de sa surprise ou de sa... joie? De revoir un visage familier qu'il pensait perdu à jamais...

« En observant au travers du voile de verre j'ai vu un être qui me regardait, je me suis approché et j'ai découvert une fée... »
Il avait à peine eu conscience de ce qu'il disait et pourtant ne pouvait renier les mots qui venait de résonner dans l'air humide, il sourit et lança à la jeune femme un regard malicieux parfaitement hors de caractère mais qu'il n'avait pas le cœur de réprimer. Un éclaire de douleur traversa alors sa main et il grimaça en examinant la coupure...

« A vrai dire... j'essaye de chasser les idées noires... tu connait ça pas vrai ? »

Il avait parler franchement, le ton de sa voix indiquant qu'il ne plaisantait plus, il avait entrevue la possibilité de régler l'un de ses soucis et ne comptait pas la laisser filer...

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Son regard d'un bleu azuré se promenait tranquillement sur la silhouette trempée de la louve et celle-ci crû appercevoir un sourire s'étirer imperceptiblement sur les lèvres de Eden. Oui, il devait bien se marrer de la voir dehors, par ce mauvais temps, elle qui n'aimait pas l'eau. D'ailleurs, Larose se souvenait parfaitement du jour ou, ignorant qu'elle détestait l'eau, ce dernier avait osé la pousser dans une rivière glacée. Cette journée là, il avait eut le nez brisé ainsi qu'une arcade sourcillière déchirée. Cette journée là, elle lui avait fait la gueule pendant deux semaines, menaçant de ces yeux, chaque fois qu'elle le voyait, de le tuer vif. L'eau, c'était sa phobie, c'était pire que tout à ces yeux. Raisons inconnus, peut-être simplement parce que c'était dans sa nature. Quoiqu'il en soit, généralement, eux qui osaient utiliser l'eau contre elle ne se relevaient jamais. D'ailleurs, Shadowsong avait faillit périr de sa main la dernière fois qu'elle l'avait vu. Non pour une histoire d'eau, simplement parce que des années plutôt, lorsque ces crises d'hystéries de plus en plus violentes avaient commencées, elle s'était jurée de s'éloigner de tous ceux qu'elle aimait, à qui elle tenait réellement. N'étais-ce pas un beau cadeau pour eux? Leur promettre la vie sauve en se séparant. Oui, ces crises d'impulsivité, elles devenaient de plus en plus violentes, de plus en plus enragées, rester à ces côtés n'apportait jamais rien de bon. On avait tenté de la changer, de l'amadouer, d'en faire une personne civilisée et humaine, on avait échoué. C'était dans sa nature, elle était tant ancrée dans son malheur qu'elle ne parvenait même pas à penser positivement pour s'en sortir. Si sauvage, si dangereuse, elle avait préféré continuer son rôle de mangemorte loin des autres, loin de tous. Même de ceux qu'elle aimait tant. Comme Eden. Pas que c'était de l'amour, non du tout, peut-être un mince filet de désir mais sinon, c'était un sentiment puissant d'amitié qu'elle avait ressentie en présence de ce grand mélancolique de la vie, qui ne voyait pas toujours la vie en rose. Protectrice, malgré son plus jeune âge, elle n'avait jamais hésité à lui venir en aide, à lui parler même lorsqu'il demandait la paix, les menacant de sa baguette. Sarah était quelqun de très têtue, pour la repousser, il fallait plus que des paroles, il fallait tout simplement hors d'état de parler ou de bouger.

Fronçant les sourcils alors qu'il approchait toujours, ignorant ces avertissements, elle se mit à reculer d'un pas, puis d'un deuxième. Même sous la pluie elle pouvait humer l'alléchant parfum qui émanait de sa main, de son sang sucré et chaud. Larose pouvait déjà sentir le loup en elle humer l'air, se réveiller, comme toujours, malgré la pluie qui s'abbatait sur elle. Son regard d'ébène eut un éclat jaune une fraction de seconde et, retroussant ces lèvres sur ces incisives, plus longues que la moyenne, elle poussa un grondement rauque, simple réflexe devant son mécontentement. En plus de ne pas l'écouter, comme toujours d'ailleurs, il passait de ces remarques puériles, dont la louve s'était toujours moquées, pour ces propos étranges et trop doux selon elle. Eden était ainsi : Aussi silencieux et mélancolique que la nuit et pourtant, lorsqu'on l'énervait au plus haut point, un véritable lion se mettait à rugier en lui, menaçant quiconque sur son chemin d'y trouver la mort. D'ailleurs, la louve ne put ignorer son regard malicieux et, comme au bon vieux temps, elle ne put s'empêcher de lui tirer la langue, toujours en fronçant les sourcils.

¨Il serrait temps que tu cesses de croire aux contes de fées mon pauvre Eden !¨

Railla-t-elle en faisant une moue désinvolte de sa main déjà tendue dans sa direction. Rabaissant sa main, elle darda enfin un regard sur lui, sombre et qui cachait une pointe d'amusement. Il lui avait manqué cet homme grand et élancé, avec des cheveux de la même couleur que les siens, aussi ténébreux que la nuit. Une seule envie lui venait en tête et néanmoins, elle ne se laisserait pas tenter d'aller lui sauter dans les bras. Oui, Larose devait rester loin...On ne savait jamais ce qui pouvait se produire, un simple mot de trop, une seule pensée de travers pourrait la mettre dans tous ces états. Si il y avait bien un mot fidel à l'image de la personnalité de Sarah, c'était bien le mot ¨Instable¨. Parfois elle riait, parfais elle grognait et elle pouvait passer d'un à l'autre en moins de temps qu'il ne faut pour le remarquer. Tous s'étaient accordés à prouver sa folie, même le Seigneur des Ténèbres. Parlant de noirceur, il vint lui avouer chasser ces idées noires. Elle, connaître cela ? Un sourire moqueur étira les lèvres pulpeuses de la louve et celle-ci eut un rictus méprisant. Évidemment qu'elle conaissait cela. Les traits de son visage mouillé étaient devenus sombres, austères. Rire comme cela, comme autrefois, cela ne lui était pas permis. Non, ce n'était pas parce que trois années s'étaient écoulées que Sarah pouvait se permettre de baisser ses gardes sur sa propre personne. Hôchant la tête avec exaspération, elle se passa une main sur le visage, essuyant l'eau en trop sur sa peau bazanée, sous ces yeux cernés au maximum, et délaissant le regard de son ancien ami, elle tourna les talons, retournant sur ces pas, gromellant d'une voix basse, presque inaudible:

¨Je n'en serrais qu'une de plus à ta liste, pardonne moi d'être venue te dérenger. J'ai une mission, bonne soirée.¨

Rien de plus pathétique mais c'était une excuse comme une autre de la part de la louve. Elle devait partir, loin de lui, loins de ces souvenirs. Tout comme avec Bill, avec Scarlett et maintenant avec Eden, elle ne désirait pas revenir sur un passé si beau. Un passé qui, durant quelques instants, elle aurait été prête à croire au bonheur. Non, cette belle vie, cette belle compagnie, ce sentiment d'appartenir à une communauté humaine, ce n'était nullement pour elle. Son ancien ami mangemort n'avait pas à supporter la nouvelle présence de Larose dans sa vie.

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Un instant, un instant lorsqu'il s'était avancé vers elle, un seul minuscule instant il avait eu l'espoir d'être revenu trois ans auparavant lorsque la louve ne fuyait pas, lorsqu'elle ne s'esquivait pas à leur apparition pour aller trainer seule et déprimée il ne savait où... Ce n'était pas elle, non, définitivement la jeune femme qui tentait de leurs éviter sa présence n'était pas la Sarah qu'il connaissait et appréciait... elle était là, devant lui, aussi réelle et vivante que possible et pourtant il refusait de croire qu'il s'agissait de la même personne qui l'avait à moitié écharpé le jour où il avait eu l'idée brillante de lui faire prendre un bain en pleine mission, un bain gelé par dessus le marché... Sur le coup il devait bien avouer qu'il avait été amusé mais le simple regard paniqué qu'elle avait eu lui avait fait le même effet que si il avait plongé à sa suite, et bien entendu il avait chèrement payer sa blague lorsqu'elle fut sortie de la rivière mais il s'y était attendu, ce qui l'avait réellement blesser ce n'était pas les coups qu'elle lui avait envoyé, ce n'était pas les regards meurtriers qu'elle lui avait lancé, non, ce qui l'avait vraiment blesser s'était son refus de lui adresser la parole par la suite... la même douleur qu'il expérimentait depuis trois ans maintenant sans parvenir à s'y faire. Depuis qu'elle s'éloignait d'eux... Ils étaient nombreux ceux qui avait tentés de la faire changer, ceux qui s'entêtaient à la voir comme une sauvageonne rebelle qui avait juste besoin d'une éducation... Il en riait, elle était sûrement bien plus intelligente qu'eux tous, peut-être même était elle plus intelligente que lui... pourquoi la voyait ils comme une marginale, pourquoi avaient ils peur, elle était ce qu'elle était... elle était Sarah ni plus ni moins, quel que soit ses problèmes, quel que soit ses peurs ou ses défauts elle était Sarah et il ne l'aurait échanger pour rien au monde. Et cela même si il l'avait parfois menacer des pires horreurs en espérant qu'elle le laisserait à sa contemplation, à sa tristesse, à cette paix sinistre qu'il affectionnait tant, celle qui lui tenait lieu de rêve, de joie et de bonheur... combien de fois avait prier ciel et terre pour qu'elle le laisse se défendre seul ? Beaucoup, beaucoup trop se rendait il compte maintenant qu'elle n'était plus là...

Et à présent elle était là à nouveau, à quelques mètres de lui.... Et elle semblait encore en proie à son coté loup mais cela il pouvait très bien le comprendre surtout avec sa main qui saignait toujours et qui lançait des étincelles de douleur dans tout son bras, il se maudit intérieurement de sa bêtise... quelques minutes plus tôt l'idée de trancher la chair lui avait parue excellente mais à présent il aurait aimé ne pas l'avoir fait... il la mettait mal à l'aise avec ses idioties et n'était même pas capable de rétablir la situation. Un instant il vit les yeux noirs de la jeune femme prendre la couleur fauve de ceux des loups et elle poussa un grondement rauque ressemblant à un avertissement... et comme toujours il outrepassait l'avertissement avec entrain, elle le connaissait bien et il était certain qu'elle ne s'était attendu qu'à demi à le voir obtempéré... Il faillit éclater de rire en la voyant lui tirer la langue et il se détendit un peu, heureux de voir que la jeune femme qu'il appréciait tant gardait encore quelques mimique du bon vieux temps... quand à sa remarque elle rompit finalement la barrière gelée de son esprit et il sourit cette fois avec douceur... elle lui avait manqué, bien plus qu'il ne l'aurait admit à voix haute, la jeune fille pleine d'énergie, plus dure qu'une lame et plus vivante que cent personnes... Il l'aurait presque prit dans ses bras si il n'avait pas craint de la faire fuir sur le champ sans autre forme de cérémonie... pourtant il aurait bien voulu.
Mais évidemment ce petit moment à part ne pouvait durer et il la vit tourner les talons, grondant d'une voix presque inaudible des paroles qu'il savait fausse... Il grimaça et retint un mouvement de colère à l'idée qu'elle se dépréciait elle même, il détestait cette attitude de résignation, ce n'était pas elle...

« Je vient avec toi dans ce cas et pas pour te voler ta proie »

Il la rejoint en quelques longues foulées et se tint près d'elle, tête relevé, yeux bleu brillant follement de cette lueur démentielle qui l'habitait lorsque quelque chose réussissait à percer l'armure de sa mélancolie, un mélange de froide fureur et d'une résolution aussi résistante que l'acier trempé. Il avait une idée en tête et il ne se laisserai pas détourner facilement même par Sarah malgré son caractère bouillant, car après tout la froideur pouvait aussi devenir brulante lorsqu'elle atteignait un certain seuil... et pour lui ce seuil là était à présent dépasser, il n'acceptait pas qu'on lui rende son amie pour la voir immédiatement le quitter à cause de sa propre bêtise, plutôt mourir que de rester là sans rien faire à la voir s'éloigner une fois de plus dans le silence. Il l'observa, certain qu'elle ne devait pas apprécier sa réaction mais en cet instant il était certain d'avoir agit comme il le devait, peu importait les conséquences il refusait de la laisser partir ainsi...

« Tu peut me frapper si tu veut mais je ne vais pas te regarder t'enfoncer dans cette idée stupide de solitude, et pas besoin d'excuse pour fuir... »

Il n'avait pas parler agressivement, il ne s'était pas montrer oppressant ou envahissant, il s'était contenter de parler avec conviction, avec cette tristesse de la voir s'éloigner, avec cette incompréhension qu'il ressentait devant les mesures extrêmes qu'elle avait prise, avec la rage impuissante de celui qui ne souhaite pas voir un être auquel il tient disparaître dans les brumes de la vie... Il accrocha de nouveau son regard au sien et cette fois le vrilla avec une intensité qu'il réservait en général à un certain mage noir...

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Bien qu'elle ait tournée les talons, repartant dans cette longue ruelle dépeuplée de toutes présences, la louve pouvait bien sentir la colère de son ami monter en lui lorsqu'elle partit. Non, il ne devait pas aimer la nouvelle lycanne qu'il voyait devant elle et pourtant, il devrait s'y faire. Il y a de cela trois années, l'hybride s'était présentée devant le cercle habituel de Mangemorts, les avertissants de son éloignement, sans pour autant continuer de servir le Maître et de participer aux missions. Il y a de cela trois ans, elle avait rompu définitivement tous les liens avec absoluement tous les êtres de son entourage. S'exilant dans la solitude et la haine, avec comme seule compagnie le loup qui l'habite encore et toujours, elle n'avait même pas prit la peine de saluer convenablement son ami Eden. Pas un mot, pas un regard, ni même une accolade...Seul un mot général et puis sa course effrénée afin de mettre désormais le plus de distance entre elle et eux. Certains avaient tentés de la retrouver, néanmoins, ils s'étaient heurtés à un vide opressant ou alors, ils n'avait tout simplement pas oser l'approcher. Larose n'avait pas revu Shadowsong. Ni même entendu parler de lui. D'ailleurs, pourquoi ressasser les souvenirs ? Pour tourner le coûteau dans la plaie ou alors pour lui donner un simple espoir de revenir ? Non, pas du tout. Trois ans sans sa présence réconfortante et malgré Bill, malgré Tom, jamais elle ne s'était sentie aussi en sécurité que dans les bras de ce dernier. Tel un père, mais à la fois un ami ainsi qu'un frère. Tel un amour d'une vie passée. Autrefois, oui, autrefois, elle avait passé bien des moments en sa compagnie. À travers l'obscurité de sa vie, des bribes d'éclaircis grisâtres s'étaient créés en sa présence. Que ce soit dans des missions, ou alors dans des bagarres, dans des moments de répits ou alors tout simplement lorsque la louve venait trouver refuge chez lui après une rude journée, Merlin seul savait combien de temps elle avait jadis passé en sa présence. Pas besoins de paroles, de provocations ou alors d'insultes...Un seul regard lourd de sa part parvenait à lui faire ouvrir la porte du petit nid d'Eden. Enfin bon, généralement, il finissait toujours par savoir ce qui la tracassait, à force d'harcelements, pourtant, jamais elle ne s'était sentie opresser chez lui. Comme si, pour une fois, elle pouvait se permettre de souffler, de réfléchir, elle qui agissait toujours sans même penser d'abord.

Malgré tout, tout cela appartenait au passé. Elle ne pouvait plus se permettre ces accolades rassurantes, elle ne pouvait plus jouer les victimes de 13 ans...Non, aujourd'hui, elle avait mûrit et elle s'était bien rendue compte de tout ce qu'elle avait exigé de cet ami, que ce soit de son endurane face à ces coups ou tout simplement de sa présence, si instable soit-elle dans ces crises, plûtot accablante. Aujourd'hui, elle ne voulait plus dépendre de personne, elle ne voulait plus être enchaîné à la vie, encoire moins aux humains qui vivaient sur cette Terre. La tête haute, marchant à un rythme de plus en plus rapide, désirant presque prendre la fuite, elle tourna ainsi à un coins de rue. Si Eden ne lui avait pas demandé de nouvelles, c'était bien parce qu'elle était demeurée introuvable...Elle savait parfaitement qu'aujourd'hui, si elle ne prenait pas la fuite, il persisterait à la retrouver, malgré tous les efforts qu'elle avait mit en sa possession afin de couper les ponts avec tous. Non, il n'abandonnerait certainement pas si il en avait la chance. Sous la pluie qui perdurait, Sarah se mit soudainement à marcher de plus en plus vite...Enfin, elle partit à la course, laissant ces larmes se mélanger aux goûtelettes glacées du ciel.

¨Non !¨

Trop tard, en quelques grandes enjambées seulement, il venait de la rattraper. Diminuant le pas, jusqu'à totalement s'arrêter, pour se tourner vers lui, levant son minois furieux vers le sien, la louve eut un grognement de protestation, bien compréhensible en plus par la lueur de son regard animal, mais elle se heurta à son regard azuré, aussi endurci que l'acier trempé. Aussi impulsive soit-elle, cette fois, la lycanne écouta les paroles de son ami et, levant son bras, refermant durement ces doigts pour en faire un poing tremblant, elle le frappa au visage. Un simple mouvement de tête, un soupirement aussi mais rien de bien grave, sauf le regard cette fois lourd qui se reposa sur elle. L'intensité de ses yeux en devenait choquant et, la mine un tant soit peu boudeuse, elle ouvrit la bouche pour en sortir des mots mais rien ne sortit. Rien. Seulement un regard profond, empreint de sentiments mais aussi de ressentiments. Il venait ainsi briser tous ces efforts, particulièrement pour lui, qu'elle avait tant manqué, sans pourtant n'en souffler mots. Sourcils froncés, elle rabaissa son bras, la mine sombre, immobile devant ce grand homme au coeur rudement bien protégé par un mur de glace. Respirant par sacades brèves, dans l'effort qu'elle devait mettre afin de ne pas lui sauter soit dans les bras, soit à la gorge, elle finit abruptement par empoigner son bras, remontant sa main ensanglanté au niveau de son visage, de son nez, humant avec un délice particulièrement horrifiant l'odeur de son sang, de sa chair ouverte. Les paupières mi-closes, elle finit par clore ces paupières aux longs cils noirs, bougeant la main de ce dernier afin d'en extraire toute l'odeur de ce nector sanglant. Enfin, lorsqu'elle ré-ouvrit son regard ténébreux au Mangemort présent devant-elle, son regard luisant d'une lueure jaune phosphorescent. Ces lèvres s'étaient rétractés sur ces canines immaculées et, d'une voix morbide, elle murmura, lentement, toujours en exctase de ce parfum qui, si il ne lui enlevait pas rapidement de sous le nez, elle finirait par savourer sur sa langue, dans sa gorge, quitte à lui déchirer toute la chair afin d'en extraire ce goût métallique qu'avait le sang:

¨J'ai mis tant de temps à oublier, ne viens pas tout rammener à ma mémoire... J'ai dû tant faire d'efforts pour oublier ta présence manquante...Ne vient pas détruire mes dernières forces...Si tu me suis, tu ne feras que souffrir d'avantage...Comme...Comme tous les autres...¨

Doucement, ces lèvres vinrent se glisser près de la blessure. Encore quelques centimètres. Elle ne pouvait s'empêcher ce plaisir, ce liquide...Elle aimait tant ce goût !

» Sarah Larose [En Construction]
» Rien de mieux qu'une joute verbale de bon matin... (Pv Sarah)
» Un flocon noir dans une boule de neige.