Deux Serdy de bon matin [PV Malya]

Il était très tôt, à peine 7h du matin mais déjà Matthew est dehors, dans le parc.
Il avait quitté la salle commune des Serdaigle dans le plus grand silence, soucieux de ne déranger personne. Il ne portait pas son uniforme d'élève de Poudlard mais simplement une tenue de sport légère et souple, sa robe de sorcier étant dans le sac qu'il portait d'une main négligente.
Tel une ombre, il avait traversé le château sans se faire remarquer et s'était ensuite dirigé vers le fond du parc, à la lisière de la forêt interdite là ou il était certain de ne pas être dérangé.
L'air frais sur son visage lui fit du bien et il sourit en voyant le soleil se lever doucement, il aimait ces moments de solitude et de tranquillité ; mieux que ça : il en avait besoin.
Étonnant comme son accident avait pu le changer ! Avant de devenir infirme, il ne supportait pas de rester deux minutes seul et avait toujours besoin d'être entouré d'une foule de copains bruyante et chahuteuse, depuis sa plus tendre enfance d'ailleurs, peut être était-ce le football qui l'avait rendu ainsi ?
Mais tout avait changé, plus question de faire ce genre de sport avec ses problèmes de coordination et d'équilibre. Et il était devenu bien plus solitaire, mais peut être était-ce une bonne chose après tout...

Déposant son sac dans l'herbe, il entama quelques mouvements d'échauffements avant de passer à des étirements un peu plus durs. Ses mouvements étaient étranges, il perdait fréquemment l'équilibre mais reprenait alors du début avec une patience presque inhumaine. Ceci lui prit longtemps et lorsqu'enfin il en eu terminé, il se lança dans une série de mouvements complexes et harmonieux.
Tout avait changé à ce moment, son infirmité n'était plus rien : mieux : elle faisait parti de lui et il s'en servait ! Il avait découvert le Tai-Chi quelques mois après son accident et n'avait plus décroché depuis, troquant le football contre cet art étrange.
Ce qui caractérisait les arts martiaux chinois et les différenciaient des autres c'était le fait qu'ils ne réclamaient pas que les pratiquants s'adaptent à leur technique. C'était au contraire la technique qui s'adaptait au corps du pratiquant. C'est ainsi que le jeune infirme qu'était Matthew avait pu se forger une technique bien à lui qui reposait sur ses problèmes d'équilibre et qui lui permettait de s'en servir pour surprendre, voir pour déséquilibrer à son tour son adversaire ! C'était une chose bien étrange mais il devait avouer que ça marchait plutôt bien...
Il enchainait ses mouvements dans le vide lentement et sans la moindre hésitation, ses déplacements étaient amples et harmonieux, son corps bougeait comme celui d'un fauve dans la lumière du soleil levant. Il n'était plus infirme à ce moment précis, il n'était même pas humain : il était autre chose...

Complètement absorbé dans son art, il ne prêtait pas la moindre attention à ce qui pouvait bien se passer autour. Il s'entrainait ici depuis la rentrée et personne ne l'avait jamais dérangé. D'ailleurs, qu'est ce que des sorciers pourraient bien avoir à faire d'un art moldu ?
Pas grand chose assurément et ça arrangeait bien Matthew qui ne demandait qu'a ce qu'on le laisse en paix. Personne à Poudlard n'ignorait ce qui lui était arrivé, l'histoire du 7ème année qui avait trouvé le moyen de se rétamer en moto moldu et qui avait bien failli y laisser sa peau avait fait le tour du collège, de plus son absence de plusieurs mois l'année dernière pour cause de convalescence et son redoublement avait fait jaser, tout autant que son infirmité à son retour. Bref, sa vie était assez bien connu de toutes les commères de Poudlard, mais au mois personne ne connaissait sa pratique du Tai-Chi, ça c était une chose qui lui appartenait !

Son souffle était calme et profond, son esprit était vide et léger. Il entamait un autre mouvement particulièrement complexe lorsqu'une branche craqua derrière lui. Le charme se rompit aussitôt et il redescendit brusquement sur terre, retrouvant son corps mutilé.
Il trébucha, manquant perdre l'équilibre et se tourna aussitôt vers le bruit, furieux et blessé qu'on puisse le déranger dans son entrainement matinal.

"Qui est là ? Montrez vous immédiatement !"

Sa voix était tout sauf douce, sa mâchoire était serrée et ses yeux clairs brillaient de colère. La forte carrure et l'air mécontent du redoublant était assez dissuasive...

L'aube, cette courte période qui annonçait une matinée encore une fois des plus chargées à Poudlard. il n'était pas rare que Melya soit déjà levée à cette heure-ci, bien au contraire. contrairement à un bon nombre de ses camarades, la jeune serdaigle était du genre couche tôt et lève tôt. Rien de tel que de pouvoir profiter des premiers rayons du soleil et du calme encore présent dans cette grande bâtisse sans cesse en ébullition. Et le cerveau n'était-il pas plus performant à peine réveiller, prêt dans son cas à aller chatouiller les notes noires et blanches du vieux piano du 4é étage. Pas de doute. Même si ce matin, sa promenade la mènerait vers un chemin qu'elle avait peu l'habitude d'emprunter. L'extérieur du château et son somptueux parc n'étaient pas des lieux propices pour la jeune fille. Déjà parce qu'il y faisait bien trop froid, même à cette période pourtant de l'année, puis se retrouver seule dans l'immensité des arbres n'était pour la jeune fille que source d'une peur infantile.
Pourtant, parfois, l'air frais et l'obscurité permettaient à la jeune fille de trouver ce qu'elle cherchait: l'inspiration. Melya aimait plus que tout jouer les grandes œuvres de musiciens, faire danser ses mains sur du Chopin, donner un côté tragique à un morceau de Bach, mais la jeune fille parfois se laissait aller à composer quelques morceaux. Des brouillons de sonates ou même plus grandiose comme un symphonie. Juste quelques notes griffonnés sur des feuilles volantes. Un rêve de jeune fille qui la suivait depuis de nombreuses années.

Marchant sans but précis, à l'affut du moindre bruit, Melya traversait le parc. Un bruissement d'arbre, l'envol d'un oiseau, le cri d'un animal émanant de la foret voisine, tous ces petits bruits que seul l'aube offrait étaient susceptibles de devenir une succession de notes. L'harmonie des sons venaient doucement chanter à l'oreille de Melya. Finalement, cette promenade serait une aubaine pour sa fugue de ce soir. Puis, il fallait l'avouer sortir un peu de l'ambiance actuelle du château, devenue un peu oppressante depuis la rentrée, ne pouvait pas faire de mal. Même si les grands arbres aux branches crissantes ne la rassurait en rien.
Arrivée sans s'en rendre compte à l'orée de la foret interdite, Elle se stoppa net quand elle aperçu derrière une groupement de bosquets, une ombre aérienne, se mouvant en lenteur, harmonieuse avec la nature qui l'entourait. Cachée derrière la verdure, elle ne bougea pas, pas un mouvement tel un chat épiant une souris. Même si elle ne voulait ni jouer avec ni de la manger, elle restait à regarder cette ombre dans la pénombre un instant. Ne pensant à rien qu'à la beauté des gestes. Des gestes lents, précis comme une danse étrange. Elle ne put s'empêcher de penser à ce qu'elle pouvait ressentir quand elle jouait. Une sorte de connexion entre soit et une chose bien plus forte, venue dont ne sait où.

Elle ne voulait pas l'épier plus longtemps, déjà, car ce n'était pas dans sa nature, et ces moments où se retrouvait avec soit même, Melya savait qu'il fallait les respecter. Elle recula d'un pas, qu'elle posa sur une branche qui craqua. Elle sentit un coup de chaud venir sur ses joues d'un coup sans prévenir. Et les choses ne s'arrangèrent pas quand elle comprit que son action n'était pas passée inaperçue. Elle sortit de sa cachette, lentement, honteuse de s'être fait prendre en faute. Elle marmonna en bafouillant:

"-C'est moi..." La belle affaire que se soit elle. Qu'est ce que ça pouvait bien lui faire s'il ne l'avait pas reconnu ou s'il ne la connaissait pas. Elle avait toujours en horreur cette réponse qui ne servait à rien, mais elle n'avait rien trouvé de mieux à répondre que cette ineptie. Maintenant devant lui, elle put reconnaitre qui l'ombre était réellement. Matthew Gauthier. Déjà ça allait s'était un serdaigle. Un camarade de maison ça passerait toujours mieux qu'un autre. Elle se tenait les mains, visiblement gênée de la situation.

"-Je suis désolée, je ne voulais pas t'interrompre. Mais c'était si beau que je n'ai pu faire que ma curieuse".

Melya... Melya Madley... La colère du jeune homme fondit aussitôt à la vue du visage rouge de confusion de la jeune fille; de toute évidence elle était très honteuse de son intrusion.

"Oh... C'est toi..."

Étonné mais secrètement heureux, il l'observa. Elle était vraiment petite pour son âge, lui arrivant à peine à l'épaule. Pas un canon mais jolie tout de même, il aimait particulièrement ses immenses yeux noirs si expressifs et le petit tic qu'elle avait de se mordre la lèvre inférieure lorsqu'elle était stressée ou gênée, comme là d'ailleurs... Sa façon de se tenir et de l'observer avec ses grands yeux lui donnait un petit air fragile qui l'amusait et l'attendrissait à la fois, lui donnant envie de la protéger. Etait-ce utile de le dire ? Le beau redoublant qu'il était, le beau gosse de Serdaigle habitué à avoir la majorité des filles à ses pieds en pinçait tout simplement pour ce joli petit brin de jeune fille. Mais bien entendu il était absolument hors de question qu'il le lui dise, ou même qu'il l'admette. En magnifique spécimen de l'adolescent type il gardait précieusement son amour dans un écrin de secret et de délicates attentions camouflées sous le couvert de la politesse. Quelques regards mauvais vers ceux qui avaient osés se moquer de sa petite taille, un livre ramassé lorsqu'elle l'avait laissé tombé et un galante façon de s'effacer lorsqu'elle souhaitait passer une porte. Notre Français passait pour un garçon particulièrement galant mais cachait bien son jeu à l'égard de la petite Serdaigle, pas question qu'elle lise dans son cœur, elle le meurtrissait déjà bien suffisamment !

"-Je suis désolée, je ne voulais pas t'interrompre. Mais c'était si beau que je n'ai pu faire que ma curieuse".

Il piqua un fard pour le coup, ne pouvant supporter qu'elle qualifie son art de "beau" sans rougir jusqu'aux oreilles. Il ne parlait jamais de Tai-Chi et gardait ses entrainements secrets, ne souhaitant pas qu'on l'ennuie parce qu'il pratiquait un art moldu. Il voulait qu'on le laisse en paix et le meilleur moyen pour ça c'était de ne pas attirer l'attention mais bizarrement cela ne le gênait pas qu'elle l'ai vu. Il était heureux de partager ce secret avec elle et content de ce moment passé seul à seule loin de l'agitation du château. Le grand problème était peut être de trouver quelque chose à dire...
Un grand silence gêné passa entre eux, il se décida enfin à parler d'une voix posée :

"Ce n'est pas grave, j'ai juste été surpris... Je pensais que personne ne venais dans cette partie du parc, et surtout pas de si bon matin..."

Il l'observa avec curiosité. Que faisait-elle dehors à cette heure-ci en fait ? Il la savait quelque peu solitaire voir associable, mais pourquoi sortir si tôt ? Cachait-elle quelque chose ? Allait-elle quelque part ? Son regard se perdit à la lisière des arbres, elle n'allait tout de même pas dans la forêt au moins ? Rien que cette pensée lui hérissa les cheveux sur le crane, il n'osait imaginer cette frêle jeune fille seule au milieu de cette végétation pleine de danger, cette simple idée le mettait en colère. Étrange comme il devenait protecteur par moment...
Il osa demander :

"Pourquoi es tu dehors si tôt ? Tu n'allais quand même pas..."

Il désigna la forêt d'un geste du menton, lui demandant par là si elle avait l'intention de s'y rendre. Lui venait à la lisière pour pratiquer son art mais elle, que faisait-elle là ? Il ne comprenait pas, et pour tout dire cela l'agaçait quelque peu de ne pas savoir, il aurait voulu tout connaitre de sa vie jusqu'au moindres détails mais bien entendu ce n'était pas une chose qu'il pouvait lui dire, il se hâta d'ajouter ;

"Tu n'es pas obligée de me le dire bien sur mais... Mais je préférerais que tu évites de t'y rendre seule, par les temps qui courts..."

Son accent Français résonna sans le parc, il s'exprimait en Anglais de façon impeccable mais n'avait jamais pu se débarrasser de cet accent, accent qui ajoutait encore à son charme d'après certaine mais lui ne s'en rendait même pas compte. Quelle bêtise venait-il de dire là ? Il lui interdisait carrement de se promener seule et il lui demandait presque l'autorisation de venir avec elle pour sa sécurité ? Au moment même ou il termina sa phrase elle lui sembla stupide, en quoi un infirme pourrait-il bien la défendre ? Ridicule.

L'instant de grâce était passé, son visage un instant ouvert et amical s'était fermé et il s'approcha lentement de son sac, soucieux de ne pas perdre l'équilibre devant elle avant de le saisir fermement de sa main valide. Il lui décocha un pauvre sourire avant d'expliquer :

"Je vais devoir rentrer pour me préparer pour mes cours, mais promet moi de ne pas aller la dedans seule d'accords ? Demande à un autre élève de t'accompagner au pire..."

Il n'ajouta pas "quelqu'un qui puisse te protéger" mais il le pensait très fort. Il fallait quelqu'un de costaud et de solide pour cette fille, quelqu'un sur qui elle pourrait se reposer et avoir confiance. Il avait menti avec aplomb en disant qu'il devait se préparer pour ses cours, ceux-ci ne commenceraient pas avant plusieurs heures et il n'avait rien à préparer. En fait il voulait simplement fuir loin de ce regard pensif et qui deviendrait certainement un regard apitoyé la première fois qu'il trébucherait, il serra la mâchoire rageusement avant de se retourner pour partir...

Et voilà qu'il partait. Quelle idiote, elle avait été de le déranger dans ce genre de moment.
Remarque, il disait peut être vrai en ayant ses cours à préparer, bien qu'elle en doutait. Même si les serdaigles étaient réputés pour leur façon studieuse de revoir et travailler sans cesse leurs cours, Melya savait aussi que lui n'avait guère ce besoin. Un élève surdoué dans une maison de brillants élèves faisait quand même mouche.
La jeune serdaigle se doutait qu'elle avait brisé le fil de son art et qu'il préférait rentrer plutôt que rester là à bavasser avec elle ou bien à lui permettre de continuer à regarder. Certes, qu'on la regarde jouer du piano ne la gênait en rien, mais tout le monde n'appréciait pas forcément cette intrusion. Puis cela allait sans dire que le jeune homme n'avait rien en commun avec elle. Elle l'avait souvent vu au cours de ces années, entourés de ces amis, pas toujours très fins et plutôt m'as-tu vu, mais Melya ne leur en tenait pas rigueur. Elle savait bien qu'à cet âge, l'intelligence de l'intellect n'allait pas forcément de pair avec celui du comportement.
La jeune fille n'était en plus pas du genre à s'attarder sur ce genre de chose. Elle préférait passer son chemin et s'intéresser à des choses qui lui tenait à cœur plutôt que de chercher à comprendre les codes sociaux des jeunes, qu'ils soient sorciers ou pas.

Elle le laissa parler ne disant mot. Cet échange, surement le plus longs qu'ils aient eux depuis leur arrivée à Poudlard, lui paraissait un peu surréaliste. Il lui demandait en quelque sorte de ne pas aller dans la foret. Mais pourquoi diable irait-elle, n'était-elle pas interdite? Transgresser les interdits n'était pas son genre, mais plutôt le sien. C'était le sorcier qui se moquait de la baguette. (version sorcière de l'hôpital qui se moque de la charité^^) Jamais, elle n'irait et encore moins seule. Elle n'était ni téméraire ni folle ni à gryffondor. Et l'idée de se faire prendre, d'être mise au centre d'une scène même un court instant et en huis clos lui faisait presque plus peur qu'une heure de retenue avec Rogue. D'une voix, un peu plus sûr, car un peu emprunt d'un énervement sourd, elle lui répondit. Après tout, elle avait le droit à une défense digne de ce nom. Elle avait déjà suffisamment honte de son intrusion pour le laisser dire ce qu'elle a à faire ou pas.

"-Ne t'en fait pas, je ne compte pas y aller. Les sabliers bleus resteront au beau fixe si c'est ce qui te préoccupe tant. Je me promenais juste. Et le matin est propice au silence et à la tranquillité..."

Mais il n'avait pas tort sur un point. La sévérité au château avait augmenté d'un cran. Melya allait presque jusqu'à regretter Ombrage. Se promener dans le parc n'était pas interdit, mais de si bonne heure seule, on aurait pu croire qu'elle préparait un mauvais coup. Peu être que sa prochaine œuvre pouvait être vu comme ça après tout. Et Melya serait bien sortie avec une de ses amies, mais elles lui préféraient leurs lits. Le dicton "le monde appartient à ce qui se lève tôt" ne devait pas faire parti de leurs principes. Tant pis pour elles.
Elle ne put s'empêcher d'ajouter:

"-Je n'avais pas vu que j'étais arrivée si loin."

Comme une excuse d'une petite fille prise en faute.

Plus que son ton agressif, ce fut ce qu'elle lui dit qui l'arrêta net. Ainsi elle pensait qu'il ne lui disait cela que par crainte de la voir faire baisser les points des Serdaigles ? Il grimaça, comment pouvait-elle bien penser une chose pareille ? Oh bien sur il n'était jamais très heureux lorsque quelqu'un faisait baisser les points de sa maison mais franchement, ne pouvait-elle pas comprendre qu'il se faisait du soucis pour elle ? La surprise l'avait fait s'arrêter et même se retourner vers elle, comment pouvait-on être aussi à coté de la plaque que cela ? Sa question muette se lisait sur son visage.

"Mais je m'en fiche du sablier ! C'est de ta santé que je parle !"

Le colère devant tant de bêtise l'avait fait parlé trop vite. Il s'en voulu aussitôt de lui avoir révélé une telle chose, après tout qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'elle se trompe sur son compte ? Il détourna le regard, gêné de s'être ainsi découvert.
Nouveau silence, il détestait ces silences idiots qui s'installaient entre eux. Que dire ? Que faire ? Il jeta un œil au château, souhaitant d'un coté fuir à toutes jambes et de l'autre prolonger au maximum cet instant. Enfin elle rompit le silence :

"-Je n'avais pas vu que j'étais arrivée si loin."

Il s'amusa de sa voix plaintive, était-elle si rêveuse pour ne pas voir ou pouvait bien la guider ses pas ? Cela le fit sourire, lui n'était pas très rêveur comme garçon : il avait plutôt les pieds bien ancrés sur terre et l'esprit très pratique et il s'émerveillait toujours de voir les facultés d'évasion de certaines personnes, ou même leur facultés artistiques. Tout ceci était un mystère pour lui et son esprit logique et ordonné de surdoué. Il ne pu retenir sa curiosité et interrogea :

"Qu'est-ce qui t'a distrait à ce point ? A quoi pensais-tu ?"

Sa galanterie typiquement Française lui hurla aussitôt son impolitesse. Non mais qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, en quoi ça le regardait d'abord ? Elle serait en droit de l'envoyer carrement sur les roses si le désir lui en prenait, non mais de quoi je me mêle ?? Sa propre impolitesse l'horrifia et l'amusa à la fois, il fit la moue avant d'ajouter d'un air dépité :

"Je suis tout sauf poli excuse moi, ça ne me regarde pas bien sur mais j'ai toujours été trop curieux. Ne te sens pas obligé de me répondre."

Son sourire tapageur était revenu tandis qu'il parlait, cette fille avait le don de faire ressortir ce qu'il y avait de bon en lui, il en oubliait son accident pour redevenir le garçon qu'il avait été avant de devenir infirme, en moins orgueilleux peut être, et en plus mature mais ce n'était pas un mal. Ce qui lui été arrivé avait eu le mérite de le propulser d'un seul coup dans l'âge adulte, le faisant murir et l'aidant à se rendre compte de la bêtise dont il avait parfois fait preuve. Cette prise de conscience l'avait éloigné de sa bande de copain "cools" qui à présent l'ennuyait, bien trop superficielle selon lui. Comment avait-il pu s'amuser de leur blagues débiles ? Il ne se l'expliquait pas. Ce que l'on pouvait être bête lorsqu'on était jeune ! Il eut un nouveau sourire à cette pensée, arriverait-il aux même conclusions dans dix ou vingts ans quand il repenserait à ce moment ?

Melya commençait à comprendre qu'elle vivait une de ses situations irréalistes qu'elle avait du mal à suivre. L'être humain était décidément plein de surprises et son camarade de classe encore plus. Car même si leur relation n'était jusque là que de simples politesses de camarade de classe et encore, elle ne comprit guère pourquoi sa santé pouvait l'intéressé plus que ça ni sa façon un peu abrupte de le lui dire. Peut être n'était-il pas le rustre qu'elle avait vu en lui ni le fanfaron qu'il pouvait être parfois avec sa bande de potes immatures? Peut être que la santé d'autrui lui était particulière depuis qu'il avait eut son accident?
Melya n'était pas passée à côté de ce détail. Normal, il avait été sur toutes les lèvres un moment donné. La jeune fille n'avait pas bien compris pourquoi autant de spéculations sur cet accident somme toute assez tragique. Il n'y avait pas grand chose à dire sur quelque chose d'aussi grave et personnel. Mais voilà, il fallait toujours parler sur autrui et en faire tout un chaudron.
Elle se radoucit rapidement, préférant ça à la perte des points. Mais s'étant moqué parfois de tant de monde, elle avait du mal à saisir sur quelle onde Matthew se trouvait. Se moquait-il encore d'elle ou bien s'intéressait-il vraiment à sa santé et à savoir ce qu'elle pouvait bien faire à cette heure-ci? Remarque il pouvait tout aussi bien faire preuve de politesse et tenter une simple conversation de courtoisie voyant qu'elle répondait à ses questions? Elle ne savait ni si ça l'ennuyait ni si elle devait continuer. Sa politesse naturelle à répondre quand on lui pose une question la fit aller suivant la seconde option.

-" La curiosité n'ait pas toujours un mauvais défaut. Bien au contraire, elle enrichit la connaissance. Pour te répondre, j'étais distraite par rien en particulier et par tout un tas de chose. La nature peut être une telle source d'inspiration que je la laissais être pour me donner ce que je recherche."

Melya se tut un instant, et pas que pour reprendre son souffle. Elle avait débité tout ceci comme toujours entrainé par sa quête. Parfois emballée par ce petit monde qui l'habitait, elle comprenait que certains la prenne pour une douce excentrique ou une folle rêveuse. Elle se grandit un instant en se levant sur sa pointe de pied, comme pour signifier que ce moment était fini.
Elle lui emboita le pas, rentré au château n'était après tout pas une mauvaise idée. Et s'il voulait rentrer seul ou en silence, il saurait bien lui dire. Il n'avait jamais été du genre à laisser place à ce qu'il n'appréciait pas, pourquoi cela changerait ici. Melya n'avait donc pas à s'inquiéter de toutes convenances sociales.
Elle reprit d'une voix à peine audible, comme à chaque fois qu'elle parlait à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas bien:

-"Tu vois, en rien ma santé n'aurait été mise à rude épreuve. Mise à part une promenade trop près du lac avec un calmar géant mal luné."

Il comprit qu'elle était perdue. Normal quelque part... Elle et lui n'avait jamais été très proches, avant son accident il était avec ses amis et après son accident il s'était mis à préférer la solitude. Logique qu'elle se demande ce qui lui prenait en cet instant de se mettre à s'intéresser ainsi à elle. Que penserait-elle si il lui avouait qu'il s'était toujours intéressé à elle sans qu'elle le sache ? Quelle serait ses pensées si elle apercevait les regards furtifs qu'il lui jetait si souvent ? Mieux valait sans doute qu'elle n'en sache rien ! Et puis il devait avouer que c'était assez amusant de la voir gamberger comme ça et se demander ce qu'il pouvait bien lui vouloir ! Une lueur de taquinerie dans l'œil, il observa son regard pensif et réprima un sourire certes sans méchanceté mais qu'elle aurait pu interpréter comme moqueur, il ne voulait pas la blesser.
La curiosité n'est pas un défaut... Tiens voici un point sur lequel ils étaient d'accords, en bon Serdaigles qu'ils étaient ! Ses yeux bleus s'agrandirent de curiosité lorsqu'elle parla de son inspiration, était-ce une artiste ?
Il n'osa pas l'interroger plus avant la dessus, devinant que c'était une partie d'elle même qui ne concernait personne, pas même lui.

Comprenant à regret que la conversation était terminée, il allait la saluer pour repartir vers le château lorsqu'à sa grande surprise, elle lui emboita le pas. Son regard s'éclaira encore, ainsi il ne l'ennuyait pas avec ses questions ? Il n'avait jamais été aussi heureux de sa vie.

-"Tu vois, en rien ma santé n'aurait été mise à rude épreuve. Mise à part une promenade trop près du lac avec un calmar géant mal luné."

Et bang, comment casser la bonne humeur du garçon en un seul murmure. Son sourire se figea et il répondit aussitôt :

"Nul ne peut prédire l'avenir, malgré ce que certains peuvent prétendre."

Il avait parlé d'une voix basse et douce, presque imperceptible. En cette seconde il sembla prendre quarante années de plus, se voutant quelque peu et prenant le ton quelque peu amer de celui qui a vécu plus de choses qu'il ne l'aurait dû à son âge. Il s'aperçu de son changement d'attitude et reprit une voix normale et détachée pour ajouter :

"La prudence n'est pas du luxe en ces temps non ? Et puis le ventre d'un calamar franchement... Il y a mieux comme fin non ?"

Ou comment détourner l'attention. Rien de mieux qu'une plaisanterie pour détourner la conversation et ne pas partir sur une conversation stérile sur le pourquoi du comment il était tombé de cette fichue moto. Il n'aimait pas parler de son accident et encore moins des troubles qui en résultaient, c'était déjà assez agaçant en soi de revoir la scène à chaque fois qu'il fermait les paupières, pas la peine d'en rajouter. Le long silence qui suivi et le plis agacé qu'il s'était formé sur son front montrait bien son désir de ne pas s'attarder la dessus. De plus et pour finir, il n'aimait pas du tout qu'elle se promène dans le parc toute seule na, qui sait ce qu'il pouvait se passer ? Imaginons qu'elle glisse dans l'eau, ou qu'elle tombe et se blesse, ou qu'elle se cogne contre un arbre ou... Ou...

*Matthew tu es parano*

La pensée l'avait effleuré aussitôt. Sur toutes les jeunes filles qui se baladaient seule dans le parc combien se faisait avaler par un calmar géant qui de toute façon ne mangeait pas les sorciers ? Combien de pourcentage de chance pour qu'elle se blesse ? Oui il était ridicule et pourtant... Quel avait été le pourcentage de risque pour qu'il tombe de sa moto et qu'une voiture lui rentre dedans ? Nul ne pouvait prédire l'avenir... Et la vie était suffisamment traitresse en elle même pour ne pas qu'on lui donne matière à faire du mal aux gens...
Il décida de parler d'autre chose :

"Poudlard a changé n'est-ce pas ? Il y a peu je n'aurais pas été inquiet de voir qui que ce soit se balader seul mais à présent avec toutes ces horreurs... Et ce n'est pas Rogue qui protégera les élèves si le besoin s'en fait sentir..."

Ressemblait-elle à un yoyo? A moins que se ne soit lui? Il passait parfois d'une attitude à une autre en une fraction de seconde que Melya se demandait bien qu'elle serait l'attitude suivante. Entre l'envie d'arriver vite au château, lieu sûr avec des personnes connues et dont l'attitude ne changeait qu'à l'approche des examens, et celle de rester par simple curiosité, la jeune fille naviguait en eau trouble. Curieusement cela ne semblait pas la déranger plus que ça, elle qui d'ordinaire aurait déjà fuit à la première réplique trop cinglante. Curieuse, plus mature ou bien en proie à un questionnement intérieur qu'elle que fut la réponse, Melya arrivait encore à se surprendre elle même. Quelque part tant mieux. Sortir de la monotonie, même de sa propre monotonie avait du bon.

Elle marchait les yeux dans le vague, si bien qu'on pouvait croire qu'elle était partie bien loin et que son interlocuteur pouvait s'escrimer à parler, rien ne viendrait la perturber. Mais il n'en était rien. Elle était bien présente. Elle cherchait juste un échappatoire au cas où. Méfiance, il y avait toujours, et elle avait appris à garder une sortie de secours, quitte à passer pour une casse-pied, une folle ou pire encore. Ce que pouvait penser les autres, il fallait bien apprendre à s'en détacher pour avancer et ne pas stagner.
Le fait qu'il parla plus de la pluie et du beau temps, de la vie du château, était à double tranchant. Soit elle l'ennuyait au plus haut point. Soit il cherchait vraiment à ce que le silence ne soit pas de mise et ce sujet lui était en quelque sorte capital. Qu'en savait-elle, elle ne connaissait en rien ses gouts. Pour ne pas vexé si cela lui tenait à cœur elle répondit en toute franchise.

"-Rogue est ce qu'il est, mais je pense que la vie du château et la sureté des élèves lui importe. Pas pour ce qu'on représente à ses yeux, mais pour éviter que son nom et sa fonction ne soient salis par quelconques histoires mettant en doute ses capacités à diriger cet établissement."

Cela relevait presque du compliment pour Melya envers ce professeur qui la tétanisait depuis sa première année. Même si elle n'était pas si nulle que ça en potion. Bien au contraire. C'était un peu comme faire de la cuisine. Une goute de si, on remue comme ça et le tour est joué. Pas besoin d'être un sorcier doué de la baguette pour s'en sortir.
Elle enchaine sur un ton plus badin, s'osant presque à la taquinerie.

"-Puis il est des choses que tout à chacun aime faire seul. La preuve, tu l'étais toi aussi. Puis, je ne pense pas que quelque chose pourrait nous arriver ici. Je pense que Poudlard reste un endroit sûr et que les Carrow ne sont pas des lève-tôt comme nous."

"-Rogue est ce qu'il est, mais je pense que la vie du château et la sureté des élèves lui importe. Pas pour ce qu'on représente à ses yeux, mais pour éviter que son nom et sa fonction ne soient salis par quelconques histoires mettant en doute ses capacités à diriger cet établissement."

"C'est possible... Oui, tu as sans doute raison."

Elle n'avait pas tort en effet, Rogue était un assassin mais il était fier et il ne supporterait pas qu'on puisse dire qu'il tenait mal Poudlard. Quoique... Sa réputation ne risquait plus grand chose... Enfin bref...
Appréciait-elle Rogue ? Il l'observa avec curiosité. Comme tout les élèves, il n'appréciait pas beaucoup ce professeur mais il n'avait pas de problèmes en potion, il était bon partout et donc ne se faisait pas remarquer, tant mieux d'ailleurs. Son regard était inexpressif mais il réfléchissait : si elle appréciait Rogue cela voulait-il dire qu'elle cautionnait ses actes ? Etait-elle en accord avec la politique actuelle ? Et dans ce cas, que faire ? Serait-il capable de rester ami, voir plus (il s'interdit aussitôt de se laisser aller à cette pensée) avec une personne en accord avec toutes ces horreurs ? Il ne s'imaginait pas se fâchant avec elle mais il ne pouvait pas non plus retourner sa veste même pour d'aussi jolis yeux ! Mal à l'aise il détourna le regard et laissa son esprit vif analyser la situation. Après tout elle ne s'était pas découverte, ne disant pas qu'elle était d'accord mais pas non plus qu'elle n'était pas d'accord. Elle avait parlé avec prudence, et intelligence. Il sourit intérieurement, elle était tout sauf bête...

Il en était à cette agréable pensée lorsqu'elle enchaina sur un ton quelque peu taquin, le surprenant pour le coup :

"-Puis il est des choses que tout à chacun aime faire seul. La preuve, tu l'étais toi aussi. Puis, je ne pense pas que quelque chose pourrait nous arriver ici. Je pense que Poudlard reste un endroit sûr et que les Carrow ne sont pas des lève-tôt comme nous."

Oui il avait été seul... Mais mais... Il chercha un instant quelque chose à lui répondre.. Lui dire que lui il était capable de se défendre ? Et pourquoi d'abords ? Parce qu'il était un garçon ? Voilà une remarque typiquement macho et qui serait parfaite pour l'agacer ou la blesser, d'autant que c'était une réponse idiote puisque handicapé qu'il était, il n'était pas si fort que ça. Il était fort en magie certes et plutôt vif mais son physique laissait à désirer... Il décida de répondre sur le même ton taquin, puisqu'elle voulait jouer avec lui...

"Faire les mêmes sottises que les autres n'est pas plus glorieux que d'inventer ses propres sottises. "

Littéralement : fais ce que je te dis, pas ce que je fais ! Même si c'était bien plus joliment et bien plus intelligemment dit. Et puis non, non et non : il ne voulait pas la voir se balader toute seule ! Rien qu'a l'imaginer ainsi, il en était malade. Peut être était-il un peu trop protecteur ? Casse pieds même sur les bords ? Et bien oui, et il l'assumait !

Ils étaient arrivés à la porte du château et il hésita. Ne souhaitant pas terminer cette conversation si vite mais sachant aussi que tout était dit pour le moment, que pouvait-il ajouter de plus ? Le pied sur la première marche, il osa :

"Je ne peux pas t'empêcher de te balader le matin mais... Je suis dehors aussi, toujours au même endroit alors... Si tu as un problème.. Enfin.. Tu sais où me trouver d'accord ? Viens me voir si tu as besoin, tu ne me dérangeras pas..."

Il avait parlé avec moins d'aplomb que d'habitude, bafouillant presque. Il n'aimait pas se découvrir ainsi mais il avait besoin de lui dire, de lui faire comprendre qu'il était déterminé à la protéger de tout et de tous. N'avait-il pas toujours empêché ses "amis" de l'ennuyer ou de se moquer d'elle ? Sans doute ne l'avait-elle jamais remarqué mais il avait toujours mis un point d'honneur à assurer sa sécurité et son bien être. Dans l'ombre, toujours dans l'ombre... Il eut un demi sourire triste à cette pensée, quel drôle de preux chevalier il faisait, surtout maintenant !

"Faire les mêmes sottises que les autres n'est pas plus glorieux que d'inventer ses propres sottises. "

Melya fit une moue et haussa les épaules, sourire en coin, laissant planer ce qu’elle pouvait bien en penser. Mais il disait vrai, mais sortir des chemins battus que se soit par son propre chemin ou suivre une piste faite auparavant pouvaient mener dans les deux cas à une multitudes d’expériences aussi diverses que variées. L’intérêt était certes grand et des plus tentant, mais Melya ne s’y aventurerait pas dans les deux cas. Du moins pas sciemment et sans avoir pris une carte pour le retour et une assurance tout risque.
Melya fut surprise de deux choses. La première est que leur retour s’était plutôt bien déroulé. Même si les mots semblaient sortir de façon mécanique ou qu’ils étaient un peu recherchés ou maladroits, il n’y avait eut aucune anicroche ni moment de mal être, avec cette sensation de sentir son ventre bouillir, de vouloir courir le plus loin possible et de ne plus se retrouver dans ce genre de situation. Non, là, même si un vent étrange flottait entre eux deux, et même si ce fut court, Matthew pouvait être quelqu’un avec qui parler quand il était seul. C’était donc le fait d’être en groupe qui pouvait rendre la chose plus complexe, l’effet de meute l’emportant toujours sur le reste. Melya tacherait de s’en souvenir pour la prochaine fois, si prochaine fois il y avait. Une petite brune aux yeux ahuris, à l’air rêveuse n’avait jamais vraiment fait parti du cadre de la vie de ce garçon. Tout comme un grand blond, adulé par la gente féminine, apprécié de la masculine, n’avait fait partie du monde lointain de Melya. D’ailleurs aucun blond ni brun n’avait fait parti de son monde, hormis son cousin Owen, Graham son « ami » d’enfance et les compositeurs qui affabulaient son univers.
La seconde chose, qui chassa très vite de son esprit la première, et qui vint taper en écho dans sa tête, est qu’il allait même jusqu’à lui proposer de l’aide si jamais elle avait un soucis lors d’une sortie matinale. Elle fut quelque peu touchée de cette attention, mais surtout surprise. Elle qui avait cru le déranger, et que le retour au château en était la conséquence, elle faisait chou blanc. Décidément, elle avait du mal à le saisir et à comprendre sur quelle voie elle devait naviguer avec lui.
Elle semblait perplexe et mis un moment avant de répondre.

« -C’est gentil de ta part. Mais tu sais, je ne sors que rarement, enfin comme ça. Là c’était juste…une façon de remettre de l’oxygène dans mon cerveau en laissant l’air frais du matin balayé ce qu’il y a en trop et qui ne sert à rien pour en mettre du neuf... Puis si cela arrive, soit je n’oserai pas de te déranger dans l’élaboration de ton sport matinal, soit je serai sous les griffes d’une manticore et donc incapable de venir te demander de l’aide. Mais si tu m’entends crier, alors là oui, se sera avec joie que ton aide sera accueillit. »

La jeune serdaigle monta aussi sur les quelques marches les menant à une des portes en bois massif menant à l’intérieur du château, avant d’ajouter du tac au tac, d’un naturel qui lui était familier, en se retournant vers lui.

« - Juste, pourquoi veux-tu absolument qu'il m'arrive quelque chose en sortant dans ce parc? »

Curieuse, elle voulait savoir. Plusieurs fois, il avait fait allusion à ça. Peut être savait-il quelque chose? Des loups-garous trainant dans la forêt, des vampires suceurs de sang de jeunes gens érant dans le parc ou bien il l'a prenait tellement pour une incapable qu'elle se ferait attaquer par un gnome de jardin. Et il avait de quoi penser à ça, car entre son étourderie et son manque d'assurance, elle n'était pas réputé pour son lançage de sortilège. Mais tout de même, elle n'était pas si empotée que ça.

Il l'observa tandis qu'elle protestait contre son offre. Ainsi elle n'oserait pas le déranger ? Il darda son regard curieux sur elle, l'intimidait-elle ? Il fallait croire que oui... Étonnant car il avait toujours pris grand soin d'être aussi gentil que possible avec elle même si leur rapports étaient aussi rares que lointains. Mais bon, il savait qu'elle était une fille plutôt timide. Cela l'amusait et l'attendrissait à la fois, il détestait les filles fonceuses et avide de montrer qu'elle valait aussi bien que les garçons. Il s'en fichait pas mal pour tout dire, il n'était pas du genre macho même si il était plutôt protecteur. Disons simplement qu'il était Français, ce qui suffit à expliquer le tout non ?
Un éclair amusé passa dans ses yeux bleus lorsqu'elle parla de la manticore. Amusante plaisanterie mais il était clair qu'il ne laisserait pas une telle chose arriver. Il ne savait pas jusque là qu'elle se promenait seule dans le parc à de telles heures mais à présent qu'il le savait, nul doute qu'il allait être plus attentif et qu'il ne la laisserait pas sans protection. Et puis quoi encore ?

« - Juste, pourquoi veux-tu absolument qu'il m'arrive quelque chose en sortant dans ce parc? »

Désarçonne, il lui fallut un instant pour reprendre ses esprits et répondre :

"Heu... Et bien je ne sais pas... C'est vrai que c'est complètement idiot mais bon... La période actuelle est si troublé que la méfiance est de mise non ? Et puis... Tu as l'air si fragile..."

Et s'en voulu aussitôt de ce qu'il venait de dire... En fait il avait parlé presque pour lui même, sa dernière phrase avait été quasiment inaudible mais il était sur qu'elle l'avait entendu. Allait-elle se vexer ? Il prit précipitement les devants :

"Ne te vexe pas hein ? Ce n'est sans doute qu'une impression mais c'est ce que je ressens. Je sais qu'il n'y a que très peu de risques mais pourquoi les prendre ? Je ne supporterais pas qu'il t'arrive quelque chose Melya."

Il avait terminé sur un ton inhabituellement doux, et il avait prononcé son prénom sans hésitation, prouvant par là qu'il la connaissait très bien même si il ne l'avait jamais montré. Il venait de se découvrir, encore... Il détourna le regard à cette pensée, quelque peu troublé. S'en voulait-il de se griller de cette façon ? Pas vraiment en fait, quel mal y avait-il à ce qu'elle sache qu'elle avait de l'importance pour lui ? Aucun sans doute mais il était temps de s'arrêter avant que ça ne dérape, encore quelques échange de phrase comme cela et il se retrouverait en train de lui déclarer sa flamme !

Il monta les marches presque rapidement, pour l'infirme qu'il était. A cet instant il se sentait léger, il n'était plus infirme et à peu de choses prêt il aurait certainement réussi à voler. Il n'avait pas oser croiser son regard, mais il le sentait dans son dos. Il ne se retourna pas pour ajouter :

"La prochaine fois que tu veux te balader appelle moi, à deux nous serons plus forts contre les manticores !"

Sa plaisanterie se perdit dans un éclat de rire et il passa la porte toujours sans la regarder. Il avait hâte de s'isoler dans ses rêveries pour revivre ces instants magiques. Et tant pis si elle ne comprenait plus rien à ses réactions, peut être même l'avait-elle prit pour un fou... Cette pensée le fit sourire...


HJ : voilà pour ma conclusion ! Tu peux répondre brièvement pour donner les réactions et pensée de ta perso si tu veux pour moi le rp est terminé : merci à toi et au prochain !