Le parc.
Le parc de Poudlard.
Une immensité de pelouse, d’herbe, d’arbres au milieu desquels trônaient un château indescriptible ; des mots seraient insuffisant pour en décrire l’infinie beauté. Sauf peut-être s’il ressemblait à ça : « méga-hyper-beaucoup-super-trop-magnifiquement-splendide » mais aucun dictionnaire –du monde moldu ou magique- ne donnerait cette description même par demande écrite du premier ministre moldu parce que ce serait déontologiquement incorrect.
Trêve de tergiversions.
C’était une fin d’après-midi ensoleillé, fraiche mais dénué de soleil.
Mirari venait de quitter précipitamment le château. La raison resterait un mystère, elle tenait son sac sur l’épaule et ses yeux défiait quiconque de s’approcher d’elle et de lui parler sous peine de terrible représailles qu’il était inhumain d’imaginer.
Mieux valait rester respectueusement à l’écart.
Elle repensait avec une certaine lassitude à l’arrivée de Rogue comme directeur, elle stagnait bien en dehors de toute prise de parti, évidemment, mais elle ne se retenait absolument pas de critiquer ce système d’éducation. D’autre part, c’était compréhensible, garder les élèves en laisse, mettre en rang les gryffondors, éliminer la racaille… Elle grimaça, seule, perdue dans ce parc. Dictature.
Elle devait choisir un camp mais les deux côtés étaient irrésistiblement attirant. A l’institut, elle avait grandit au milieu de moldus. Des moldus qui se démarquaient des autres comme elle était en marge des sorciers, certes, mais des sans-pouvoirs quand même. Et, eux, elle ne les considérait pas comme des êtres inférieurs. Ils étaient son égal.
Cependant, elle se trouvait très bien dans les idéaux de Voldemort et puis, il y avait le Pouvoir. La carotte de toute personne capable de réfléchir et de parler.
Devenir le plus fort, le plus grand, le plus admiré, le plus beau, le plus … elle aimait par-dessus tout cette sorte de compétition où elle voyait clairement ceux qui finiraient bien et ceux qui n’iraient pas là. Et elle, elle s’imaginait très bien tout en haut, parce qu’elle était ambitieuse, très ambitieuse.
Trop ambitieuse ?
Un bruit la ramena brusquement à la réalité, elle releva la tête sur une silhouette qu’elle examina de haut en bas. Un professeur ou un septième année au vue de la stature et la taille, la manière de marcher comme si c’était la personne la plus importante de la terre, quelqu’un qui représentait l’autorité en somme.
Elle fixa silencieusement cette ombre mouvante qui s’approchait d’elle.