Après une audience.[Kebinus]

Evalia venait de quitter l'audience de la jeune Lou Anne Memory. C'était bien sur le fait que celle-ci s'en sortait sans problèmes mais devoir rendre visite au Secrétaire d'État quinze minutes après l'audience, c'était du suicide tout simplement. Puis elle était sûre de ne pas y être à l'heure, elle voulait bien y aller mais il fallait qu'il comprenne que bien qu'ayant du pouvoir, il n'était pas le seul sur cette terre et elle ne risquait pas de se plier à ses quatre volontés si elle avait quelque chose de prévu avant ou si elle devait faire quelque chose d'urgent. Et en l'occurrence, elle devait faire un résumé et ranger le dossier de la jeune fille avant de trouver celui d'une autre personne. Donc il passerait seulement après et puis il pouvait toujours attendre cinq ou dix minutes, elle n'allait pas non plus le faire attendre trois heures.

Elle se dirigea donc vers son bureau assez rapidement pour ne pas finir trop en retard. Une fois dans celui-ci, elle s'installa derrière son bureau et rédigea rapidement mais lisiblement ce qu'il c'était passé pendant l'audience, ensuite elle vérifia que tout était en ordre dans celui-ci avant de le mettre sur un coin de son bureau. Un dossier de plus à donner à son chef en fin de semaine. Elle alla ensuite à son étagère la plus proche et chercha dans tous ses dossiers celui de la personne qui l'intéressait. Elle mit bien dix minutes avant de tomber dessus. Elle le posa en évidence au milieu de son bureau et regarda l'heure. Et bien c'était parfait, voilà vingt minutes qu'elle avait quitté l'audience et elle n'était toujours pas sur le chemin vers le bureau du Secrétaire d'État.

Elle se dépêcha de sortir et de fermer derrière elle, puis marcha d'un pas très rapide, sans pour autant courir. Elle passa à côté de personne sans les saluer ou s'excuser, tout ce qui l'intéressait c'était de se dépêcher. Il en avait des idées cet homme quand même. Elle alla jusqu'à l'ascenseur, rentra dedans et attendit le plus patiemment possible d'arriver à l'étage adéquat. Une fois fait les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et Evalia sortit sans regarder où elle posait les pieds.

Elle détailla les environs et vit que ce n'était qu'un simple couloir. Il y avait de la moquette rouge au sol et des tableaux sur les murs, certainement les anciens ministres. Il n'y avait que trois portes au couloir et il semblait richement décoré avec ses murs aux dessins dorés. Elle avança jusqu'à tomber sur une porte avec une plaque sur laquelle était écrit le nom de la personne qu'elle devait voir.


Elle sourit. Elle était à destination, en retard mais cela n'était pas trop grave, si ça l'était c'était la faute de cet homme dans ce bureau et non de la sienne. Elle frappa trois petit coups à la porte et attendit d'avoir l'autorisation de pénétrer le bureau. Quand elle le put, elle ouvrit la porte et détailla l'intérieur tout en s'excusant de son retard. Elle dit une simple phrase.

"Je suis désolée de mon retard mais j'avais des dossiers qui m'attendaient."

Alors qu'elle avait fixé le vieil homme en parlant, elle tourna rapidement sa tête pour faire l'état des lieux, elle voulait savoir où se situait chaque petite chose intéressante. Le bureau était large. Sur la gauche, elle pouvait voir deux canapés se faire face avec des coussins jaunes dorés et sur l'un des deux canapés un chaton dormait. Entre les deux, il y avait une simple table basse avec des décoration en or, ou imitation d'or, elle ne savait le dire à l'œil nu. Sur le coin du mur à gauche et en face de la porte se trouvait une grande bibliothèque remplie de livre. Après sur le mur d'en face, deux grandes fenêtres avec des rideaux jaunes donnaient sur ce qui devait être l'atrium, elle avait du mal à savoir de là où elle se tenait. Sur la droit et un peu décalé, il y avait le bureau du Secrétaire d'État avec derrière lui une étagère contenant des dossiers.

Elle s'approcha de son bureau et se tint derrière les deux chaises qui faisaient face à l'imposant personnage. Elle le regarda tout en restant le plus neutre possible et entama alors la discussion sur le sujet qui l'intéressait et le seul qu'elle voulait entamer.

"Vous m'avez demandée de venir vous voir à la fin de l'audience de la jeune élève de Poudlard. Puis-je savoir ce que vous me voulez. Bien que vous êtes une personne importante au sein de ce ministère, je dois vous avouer que j'ai du travail qui m'attend."

Elle avait été directe et avait été droit au but. Un peu trop peut-être mais elle attendait de voir ce que cela lui rapporterait.

Evalia était derrière le bureau du secrétaire d'État, elle lui faisait face en attendant de voir pourquoi ce vieux bonhomme lui avait demandé d'être présente dans son bureau si peu de temps après une audience, ils venaient de se quitter même pas une demi-heure plus tôt et les voilà qu'ils se refaisaient face pour des raisons qu'elle ne connaissait pas. Bon si c'était pour quelque chose qui n'allait pas avec son comportement ou sa manière de travailler, elle en aurait pour des heures, si c'était pour autre chose, elle ne voyait vraiment pas pourquoi. Après tout une avocate n'a rien à voir avec un homme aussi haut placé que lui, mais il faut dire que si ce qu'elle avait entendu était vrai alors elle allait avoir de gros problèmes. Enfin ce n'était qu'une vague rumeur qu'elle avait entendu une fois, et elle ne se souvenait même plus de où elle avait bien pu l'entendre, mais deux personnes semblaient croire que le secrétaire d'État était sous les ordres du Seigneur des Ténèbres. Quoique même si c'était vrai, elle ne pouvait pas avoir de vrais problèmes puisque celui-ci avait très certainement des affaires plus urgentes qu'une simple avocate aidant les personnes peu importe si elles étaient du côté des gentils ou des méchants.

Après lui avoir dit qu'il avait oublié qu'elle devait venir, ce qui soulagea la jeune femme puisque cela voulait dire que ce ne serait pas quelque chose de grave qui allait lui retomber dessus, il recommença à parler. Lui expliquant que lui non plus n'était pas en possession d'un temps à rallonge, il enchaina directement avec une nouvelle croustillante. Le directeur de son département, l'homme qu'elle haïssait, qui la rebutait, qui ne servait à rien selon elle, venait d'être viré. Si elle ne savait pas se contrôler, elle aurait pu sauter au cou de l'homme, puis faire une danse de la victoire, elle irait même poser des fleurs devant le bureau du directeur le soir même, juste pour montrer à quel point cette nouvelle l'attristait ou plus exactement à quel point elle lui faisait chaud au cœur. La deuxième partie n'était pas des plus intéressantes, faire une demande sur tout ce qui touche à la justice magique au Secrétaire d'État, en elle-même elle se demandait si il n'avait pas d'autres choses plus intéressantes à faire que de devoir se coltiner des avocats rabougris pour x raisons, enfin ils auront un autre directeur dans pas trop longtemps. Le pas trop longtemps était ce qu'elle espérait, elle se voyait mal venir jusque dans ce bureau ou essayer de croiser cet homme froid dans le ministère pour une simple demande en rapport avec son travail.

Le deuxièmement la laissa sur le derrière, au sens figuré du terme puisqu'elle n'avait toujours pas été conviée à s'asseoir, chose qu'elle n'aurait pas faite de toute façon. Pourquoi est-ce qu'il lui parlait à elle de son besoin de conseillers. C'était bien pour lui d'avoir trouvé les deux personnes en question, cela ne l'intéressait pas de le savoir, même si son inconscient faisait de grand signe avec une pancarte où il était écrit : TU ES DANS L'HISTOIRE . Il avait fait une petite pause le temps de la dévisager avant de reprendre en lui disant tout simplement que le deuxième conseiller c'était elle. Sur le coup elle aurait bien voulu se retourner pour voir si une personne ne se trouvait par derrière elle, on ne sait jamais après tout, il pouvait parler à une personne qui se trouvait dans son dos. Mais bon elle avait bien vu qu'elle était seule dans ce bureau avec le propriétaire bien entendu. Le titre en lui-même était magnifique, conseillère personnelle du Secrétaire d'État, elle était sûr d'avoir plus de pouvoir que ce qu'elle avait en ce moment, même si le pouvoir en lui-même ne la faisait pas baver d'envie. Ne sachant pas ce qu'elle devrait faire de ses nouvelles fonctions, elle ne pouvait s'imaginer un futur quelconque les concernant. Elle écouta cependant avec toute l'attention dont elle était capable l'homme assis devant elle, elle faisait un peu plus une fixation sur sa barbe que sur ses paroles mais elle essayait de se concentrer. Bien elle pourrait avoir le bureau de son ancien directeur, elle aurait plus de responsabilité et elle ne savait quoi d'autre, c'était un bon résumé de tout ce qu'il venait de dire, mais cela ne l'éclaira pas plus sur ses foncions.

Elle revint sur la terre ferme en entendant qu'elle pouvait poser des questions maintenant, tout de suite, immédiatement. Le temps de mettre un peu d'ordre dans ses pensées pour éviter de dire n'importe quoi comme elle le sentait arriver. Puis elle se lança dans ses questions, il n'y en avait pas beaucoup et seulement une ou deux d'intéressantes mais c'était toujours des questions, il n'avait pas demandé de questions pertinentes elle n'allait donc pas lui faire ce plaisir.

"Vous venez de dire que j'aurai plus de responsabilité, mais sur quel point, et en dehors de mon travail d'avocat, que devrai-je faire en plus?" Elle fit une petite pause avant de rajouter, juste pour être certaine. "Vous aviez bien dit que j'aurais une petite bourse pour l'achat de meubles, donc je peux refaire la décoration du bureau comme je le sens, tout changer? Et une question tout à fait personnelle, juste par curiosité, il vous a fallu combien d'année pour avoir une barbe de cette longueur? Ou alors vous utilisez un sort pour vous la faire pousser?"

Intérieurement, elle se mit une claque, suivit d'un Doloris et de tout sort noir qu'elle pouvait trouver au fin fond de son esprit. Elle aurait mieux fait de contrôler ses paroles et de ne pas fixer la barbe, chose qu'elle était en train de faire. Ce n'était pas de sa faute, on voyait rarement de telles longueurs concernant la barbe des hommes. Puis c'était mieux ces questions là que celle qui lui revenait le plus souvent en tête : faut-il avoir une barbe gigantesque pour avoir un poste très haut placé?

Son petit esprit se raccrocha à la discussion qu'ils avaient eu juste avant, il se permit de faire un retour en arrière puisque le barbu n'avait toujours pas commencé à ouvrir la bouche, il lui avait parlé de son directeur qui était maintenant viré, mais pourquoi lui avoir dit à la place de passer directement au statut de conseillère, elle l'aurait de toute façon découvert un peu plus tard, elle réfléchit donc à cette question avant qu'une image tordue ne vienne s'incruster, elle s'imaginait Kebinus Granace se caressant la barbe comme avait dû le faire Albus Dumbledore. Elle se secoua l'intérieur de sa petite tête avant de se fixer sur la réalité. Trop de travail n'était pas super bon pour sa santé mentale, une petite pause en retournant à son bureau serait des plus appropriée