Andrew L. Winthrow VALIDE

« Mon fils, tu n’es jamais trop près du soleil » lui répétait souvent sa mère. C’est une jolie façon de dire que son fils a toujours paru trop petit pour son âge. Encore aujourd’hui, c’est avec le désir de faire son âge qu’Andrew laisse un bouc brun et rugueux parer son visage aux contours ronds et au teint mat. C’est à vingt ans que les prémices d’une pilosité arrivée à maturité vinrent habiller l’ovale et le menton volontaire de ce jeune étudiant alors trop rêveur pour se soucier de son apparence. Si, maintenant, ce menton légèrement barbé rend enfin justice à sa jeunesse adulte, ses yeux, eux, trahissent une innocence toute juvénile. Bleues et brillants, toujours grands ouverts, jamais gâchés par les ruisseaux rouges veineux que la majorité des gens attrapent avec la fin de l’adolescence, ses yeux sont la réelle expression de l’âge de son esprit. Ses pommettes généreuses, son nez légèrement retroussé et sa bouche aux lèvres tantôt charnues tantôt affinés lorsque qu’un sourire sincère vient les solliciter, bercent son visage d’une quiétude d’une familiarité inhabituelle et attirante qui, avant de le rendre hypothétiquement attirant, le rendent toujours sympathique. Ses longs doigts irréguliers mais fuselés, des cheveux en épis, statiques à cause d’un entretien trop sporadique, sont les attraits que l’on remarque en premier lorsque l’œil étranger scrute cet individu pour la première fois. On ne remarque pas tout de suite ses jambes charnues et athlétiques que de longues marches pensives et de longues danses solitaires dans les nuits de fêtes ont forgées, on ne voit pas tout de suite la carrure et les épaules fortes, le cou large la poitrine légèrement apparente qui déforme le veston. Mais si, tout cela, on ne le remarque pas, on n’y prête pas attention, ou une quelconque importance, l’on se trompe. Tout cela, constitue l’aura généreuse emprunte de bonhomie, de gaité et d’assurance polie d’Andrew.

Andrew sort à peine de l'adolescence. Le principal trait de caractère qui le définit est l'innocence. Il vit encore dans cette sagesse docte et inébranlable de l'enfance qu'acquièrent les adultes au prix d'introspections et de déambulations psychiques chaotiques nombreuses. Au seuil de la maturité, de son entrée dans le monde difficile noir et fardé de félonie des jeunes adultes, il commence à douter. Difficile époque que celle où l'on met en doutes certitudes et fondements de notre conscience. Mais jamais, ses sourires, sa bonne humeur, sa jovialité solaire peut-être un peu illusoire ne viendront se faner dans l'écueil de l'évolution de la personnalité de tout être humain. Andrew est un éternel optimiste. Mais pas un simplet. Il se tait et regarde. Parfois, derrière un sourire, un regard enjoué, peux se dissimuler l'observation, l'apprentissage et l'assimilation. Mais Andrew n'est pas exempt de défaut. Parfois, parle-t-il sur un ton un peu trop véhément ou assuré. Andrew peut se tromper et défendre malgré la logique son raisonnement... Il a l'âme d'un passionné, un éruptif. Généreux et parfois maladroit. C'est d'ailleurs ce genre de comportement qui fait qu'il est parfois incapable de résoudre une énigme, un problème, une interrogation. Ne lui demandez pas de travailler l'arithmancie. Demandez lui de décrire un poème. De le déclamer avec toute la verve d'un académicien pathétique au sens littéraire du terme. L'entrée à Poudlard a été l'occasion pour lui de devenir meilleur. De se modérer sans brider sa passion pour la lecture ou l'écriture. Et, plaisir coupable, pour le cinéma moldu. Après des études menées sans coup d'éclats inutiles, sa passion pour la littérature étrangère et sa facilité pour l'apprentissage des langues associées l'orientent vers une carrière journalistique plus ou moins fructueuse pour le moment.

Andrew est née un 29 février durant l'année bissextile 1974. Chose rare, incongrue et potentiellement problématique vu qu'il n'existe un 29 février qu'une fois tout les quatre ans. Comme une blague du tout puissant , l'existence de Andrew en serait à jamais marqué d'une drôlerie légère emprunte d'un goût pour l'anti-conformisme. D'une manière générale, son enfance a été des plus heureuses et des plus calmes. Rejoins un an plus tard par un frère qu'il a jalousé pendant 3 ans, il devint vite la figure fraternelle redoutable et adorée qu'un ainé devrait camper. Riant beaucoup ensemble, se querellant souvent comme les meilleurs frères le font, ils ont vécu toute leur jeune vie en s'épaulant l'un l'autre. Leurs parents qui enseignaient la littérature Anglo-saxon dans un College réputé n'avait pas de soucis à se faire pour l'argent et l'éducation d'Andrew et Damhneit. A sept ans, Andrew fit léviter sans le vouloir un exemplaire de la sainte bible dans une cheminée lors de la veillée de Noël 1981. Son inconscient indiquait par cet acte de vandalisme non-volontaire une certaine envie de fuir les cercles et les convenances d'une famille protestante très croyante. Car, malgré tout le bonheur de sa jeune vie et tout l'amour qu'il portait à ses parents, il ne partageait pas cette foi et cette croyance en un dieu (c'est cette divergence qui le décidera à quitter définitivement la maison familiale en 1996). A onze ans, Andrew reçut une lettre de l'école de sorcellerie de Poudlard. Détail amusant et malgré sa capacité à distinguer l'imaginaire du réel, il y crut immédiatement, chassant d'un revers de la main enjoué qui tiendrait désormais un stylo et une baguette toute hypothèse de supercherie et de mauvaises blagues formulées par ses parents (ils durent se résoudre à accepter l'existence de la magie lors de la traversée de la voie 9 3/4). Andrew ne considérait pas la magie comme le centre, la finalité de son existence. Elle serait pour un nouveau personnage, comme un être à part entière dans une nouvelle vie. La magie serait plus un moyen pour lui de trouver sa place. Ses études le passionnèrent. Il devint très vite un élève brillant mais peu enclin à travailler, très vite rejoint par son frère l'année suivant. Au bout de sa cinquième année et un nombre confortable de BUSE en poche, on lui proposa un programme d'échange avec l'académie Beauxbâtons. Curieux, ravi de vivre de nouvelles expériences, il partit vivre sa sixième année dans le sud de la France. Il y rencontra celle pour qui son cœur battait et bat toujours: Claire Thomas. Ses ASPICs en poche, il désire actuellement percer dans le milieu cruel et sans visage du journalisme écrit. Et, accessoirement, écrire un best-seller sur la vie d'un moldu qui joue de la cornemuse sur la tombe de sa femme tout les dimanches.

EDIT: Andrew regarde les évènements actuels avec les mêmes yeux innocents qui firent de son intellect et de sa personnalité, ce qu'elle est aujourd'hui. Il se voit dans un conflit de gentil contre méchant, mais incapable de sortir la tête de ses rêves, cette espèce de couverture nuageuse qui lui permet de respirer, de ne pas s'impliquer, de vivre encore un peu dans un quotidien morose mais sécuritaire, fait de lignes noirs sur des carnets blancs alors que le monde de noir et de blanc se noie un peu plus chaque jour. Son frère est un sympathisant de Voldemort, mais il ne le sait pas. Ce sera un des enjeux de sa petite intrigue à lui.