Unintended [Pv Kya]

Le quidditch, ce sport sorcier vénéré autant que le foot peut l’être par les moldus. Deux équipes s’affrontant dans un passe-passe de balles et de cabrioles en tout genre qui laissaient en haleine les spectateurs. Cet évènement regroupait toujours une foule joyeuse, bruyante et trop emprunt d’une envie de gagner à tout prix, oubliant parfois ce que civisme voulait dire. Tout ce que Melya détestait. Voilà pourquoi en ce samedi matin, premier entrainement de son équipe, surement remaniée, la salle commune offrait une liberté et un calme que la jeune fille appréciait plus que tout. Un bon nombre de serdaigles, toutes années confondues, seraient au stade pour tenter sa chance ou bien pour voir voler ce qui serait la formation de leur équipe et la salle commune si chaleureuse et claire ne serait qu‘aux amoureux du calme. Le beau temps et les températures encore douces pour la saison était en plus à son avantage. L’une des fenêtres de la salle commune était même grande ouverte, laissant glisser en ses murs une légère brise.

Melya s’installa sur un fauteuil aux larges accoudoirs, aux couleurs de sa maison, dont l’apparence donnait l’impression que le simple fait de vous assoir allait vous engloutir tel un chamalow géant. Elle sortit son vieil ouvrage traitant des runes anciennes, une des nombreuses matières qu’elle avait choisit de garder au fils des années. Bien sûr, cela ne lui servirait guère plus tard dans la vie de tous les jours ou bien dans le métier auquel elle se destinait, mais qu’importe, elle pourrait toujours trouver le moyen de frimer un jour en étalant son savoir runique. Elle rigola toute seule à cette stupide pensée, comme si cela allait arriver. Foutaise. A côté d’elle, son vieux cahier et une plume qui avait déjà bien servie l’année dernière, une sortie à Pré-au-lard ne serait pas du luxe et un achat de crayon sorcier une évidence.

Melya commença à se plonger dans son ouvrage, elle avait une traduction à faire sur un vieux texte nordique, un ancien conte, surement tiré d’une histoire vraie. En tailleur, Melya griffonnait ça et là des notes de ce qu’elle comprenait, choisissant de feuilleter son dictionnaire en fin de lecture. Elle était si concentrée qu’elle ne fit guère attention à qui pouvait se trouver dans cette salle avec elle. La jeune serdaigle aimait les mots et les alphabets d’autres pays, ayant l’impression de voyager avec eux. Personne n’aurait pu la sortir de ce long périple où la fille d’un lointain roi faisait un voyage initiatique pour prouver qu’elle pouvait régner.

Mais ce n’était sans compter sur la malice de certains rapaces préférant se jouer des humains et de leurs occupations, plutôt que de vaquer au leur et de livrer comme il se doit le courrier. En effet, un petit hibou marron aux plumes hirsutes entra par la large fenêtre blanche semant un instant le désordre, voletant dans la pièce se cognant contre les larges rideaux bleutés. Il se posa un instant en haut d’une des bibliothèques qui habillaient les murs de la salle commune. Melya leva son nez surprise d’une telle intrusion, cherchant où l’importun avait bien pu se poser. Elle posa plume, cahier et livre sur le fauteuil et se leva le cherchant des yeux. Rien. Elle regarda la jeune fille blonde qui se trouvait face à elle. Amusée par la situation, Melya lui sourit avant de lui demander si elle avait vu le volatile se poser.

La jeune blonde lui montra du doigt le haut de l'étagère d'une des bibliothèques. En effet, la tache n'allait pas se révéler facile. Mais elle n'allait pas laisser cette pauvre petite créature, surement terrorisée, coincée dans leur salle commune. De plus le retour de la moitié des élèves de serdaigles, animés et chahutant n'arrangerait en rien la situation. Hormis l'empirer, seul Merlin savait ce qu'un piaf affolé pouvait faire ni même ce qu'un serdaigle un peu énervé pouvait faire pour jouer les héros d'un jour. Non, non, Melya n'allait pas laisser cette petite créature sans défense, surement apeuré, en bonne protectrice des animaux, elle se le devait.
Elle jeta de temps à autre un regard pour la première année.
Melya n'avait pas la mémoire des noms, où si mais de façon mélangée, mais pour ce qui était des visages, les choses étaient autre. Sa mémoire visuelle surement. La jeune blonde, elle s'en souvenait lors de la répartition. Elle ne faisait pas son âge, et Melya avait même cru à une admission d'une élève venue d'ailleurs. Elle fut bien surprise de voir qu'elle n'avait que 11ans. Melya avait du mal à faire ses 17ans, pourquoi le contraire ne serait pas possible. Elle était jolie, comme ses poupées de porcelaine au teint parfait, aux jolis robes, à la chevelure parfaite. La septième année avec sa queue de cheval en bataille et à moitié défaite, ses habits bon marché et sa peau ne la faisant pas passer pour une anglaise pure souche, devait faire figure d'épouvantail à hiboux. Peut être est-ce que ça lui serait favorable.

Melya se mordit la lèvre avant de répondre avec un naturel qui lui était familier, tout en se dirigeant vers la bibliothèque.

-" Nous sommes des sorciers, nous sommes des serdaigles et nous sommes des femmes. Si avec tout ça on ne trouve pas une solution à ce problème d'oiseau, c'est qu'on a plus qu'à se reconvertir en vendeuses de bierreaubeurre à la sortie des match de quidditch."

Melya jaugeait la situation. Une bibliothèque, un oiseau en haut. Un accio risquerait de l'affoler et qu'il s'envole ailleurs, un sort de cissonage pourrait le blesser, monter sur la biblio une bêtise. L'escalier se trouvait à côté, en montant dessus, passant par dessus la rambarde, elle pourrait l'attraper en toute sécurité. Et c'est ce que fit Melya. Elle se dirigea vers l'escalier menant à leurs dortoirs, à mi-hauteur, elle passa par dessus la rampe en pierres au allure de marbre ancien. a califourchon entre les deux, elle se pencha pour attraper le nocturne. Mais le hibou n'avait pas en tête de se faire prendre par la brune. Il la regarde, la tête de travers, hululant doucement, avant de partir quelques sauts plus loin. Se penchant plus pour l'attraper et mettant son pied sur la rampe, Melya se retrouva en position délicate entre l'escalier et le biblio, le ventre dans le vide, comme un pont entre deux rives. Impossible de bouger, sans prendre le risque de tomber, Melya se trouva bien bête.

hj: Désolé pas beaucoup d'inspiration, mais je préfère poster avant de partir ^^ Dis moi si ça ne te va pas.

La Serdaigle semblait décidée à venir en aide au pauvre hibou, qui lui voulait certainement le contraire. L’oiseau semblait toujours craintif et déboussolé. Pourtant la septième année, tenait tenter le tout pour le tout, elle lui répondit avec une voix douce et chaude, qui fit sourire Kya. La jeune femme avait raison, elles avaient toutes les qualités requises pour aller secourir le pauvre hibou, et la benjamine des Kaulitz était bien décidée à montrer elle aussi qu’elle ne finirait pas vendeuse de bièraubeurre. Et que l’intelligence, la magie et la sensibilité féminine étaient trois atouts qui permettaient de résoudre n’importe quel problème. Kya se rassit à sa place, sur le siège devant la fenêtre pour observer ce qu’allait inventer son ainée et comment elle réussirait à délivrer le volatile de sa peur et de la pièce. Son idée première semblait intéressante, en montant les marches du dortoir elle se rapprochait de l’animal sans trop l’effrayer, malheureusement ce dernier ne semblait pas près à coopérer, et la jeune femme ne pourrait pas tenir très longtemps et était incapable d’atteindre l’oiseau à cette distance. Utiliser la magie, risquait de lui faire mal, ou si le sortilège ratait, de l’effrayer encore plus. Il fallait donc écarter cette possibilité et en adopter une autre, ruser avec l’animal ne devait pas être si dur. Son frère Bill possédait un chat nommé Schrei, ce qui signifie Cri en allemand, son autre frère Tom avait quand à lui un hibou, et sa mère lui en avait acheté un pour son entrée à Poudlard, dans le but de pouvoir faire une correspondance par lettre entre la mère et la fille. Cependant elle n’était pas encore très bien familiarisée avec l’oiseau, et ne savait pas vraiment comment l’aborder, alors réussir à gagner la confiance d’un autre hibou…

Soudain elle eut une illumination, bien sur qu’il y avait un moyen de communiquer et de faire approcher le peureux. Elle se leva rapidement et monta les marches quatre à quatre, glissant quelques mots en passant près de la Serdaigle.

Ne bouge pas, j’ai trouvé !

Il était vrai que la bleu et bronze ne pouvait pas vraiment bouger dans la position où elle se trouvait. Kya était montée dans son dortoir, et avait retournée toutes ses affaires pour chercher ce qu’elle voulait, une boite de « Miamhibou ». C’était ce qu’elle avait acheté pour nourrir son nocturne, il plairait forcement à un autre. Une fois qu’elle eut mit la main sur le paquet, elle redescendit dans la salle commune et penchant la boite, elle fit sortir quelques barres alimentaires destinés aux oiseaux. Elle était sure que cela calmerait le hibou, et qu’il serait intéressé. Elle se plaça à côté de Melya et tendit le bras vers le hibou, lui faisant miroiter la friandise, comme ses bras étaient bien plus court que ceux de son ainé, le volatile devrait passer devant elle pour saisir la nourriture et serait ainsi capturé, pour être remit en liberté. Tomberait dans le piège ? Ne tomberait pas ? Il leur suffisait d’attendre un peu que l’oiseau décide de son attitude. Au pire, elles trouveraient bien une autre technique, non ? Etant désormais un peu plus proche du hibou, elle pu remarquer que c’était un animal plutôt bien soigné mais qui semblait avoir fait un ou plusieurs longs voyages.

Eloignée de la fenêtre, Kya n’entendait plus les bruits du quidditch, et ne s’en préoccupait pas, seulement concentrée sur la capture du volatile, mais si un bleu et bronze entrait dans la salle commune, il risquait de bien rire en voyant la fillette et la jeune femme penchées vers l’oiseau. Tant pis, après tout c’était pour la bonne cause.

(Pas grave et non c'est bon. Ne t'en fais pas)

Ne bouge pas

Vu la position dans laquelle Melya se trouvait, elle n'aurait pu guère bouger ni même s'en aller avant que la jeune première année revienne. A la limite, elle aura pu inventer une nouvelle chorégraphie n'impliquant que ses mains. Mais la peur de faire encore plus peur au hibou lui fit vite passé cette folle lubie.
Les pieds sur la rambarde, le ventre dans le vide et les bras le long du haut de la bibliothèque, la serdaigle se trouvait un peu coincée et surtout peu enclin à faire un mouvement. Le vide n'avait jamais été son ami et jusque là elle n'avait pas remarqué qu'elle se trouvait à quelques mètres du sol. Stupide piaf!! La journée était des plus agréables alors pourquoi venir s'enfermer avec elles dans la salle commune.
Melya pria pour que les entrainements de quidditch dura encore un temps et qu'il passionnait comme il se doit les affiscionados des balais et autres souaffles. Non, pas que les railleries de ses camarades l'inquiétait, mais la peur qu'un idiot fasse quelque chose de stupide comme venir les aider ou bien de bouger la bibliothèque. Puis cet oiseau serait bien capable, par peur, de venir se réfugier dans ses cheveux, y voyant un nichoir de fortune.

Le retour de Kya fut une bénédiction, surtout que son idée de nourriture était bien plus maline que celle de se prendre pour une acrobate en baguette. Elle vint se positionner près d'elle, avec une friandise dans la main. L'attirer par la nourriture, c'était perfide mais cette solution était bien la meilleure. Il les regardait, penchant la tête d'un coté puis de l'autre, hululant de temps à autre. Il sautilla d'un petit bond vers elles, mais hésita un instant. Surement que les bras de Melya lui faisait peur. Mais la jeune fille hésita à bouger, un geste trop brusque le ferait aller se nicher on ne sait où. Les oiseaux ne faisaient pas toujours preuve d'une grande intelligence et la peur n'aidait pas. Melya en savait quelque chose au vue de la situation dans laquelle elle se trouvait. Mais il fallait qu'un des deux se décident à bouger, car elle commençait à avoir mal aux bras et à ses abdos quasi inexistant qui supportaient le reste de son poids.
Entre ses dents, la septième année marmonna un " dépêche toi, viens manger, le piaf" alors que des spasmes musculaires commençaient à se faire sentir dans ses bras pas vraiment musclés. Il était marrant de voir la colère venir effacée toute trace de douceur quand vous vous retrouviez dans une situation inextriquée.

Et cette boule de plume qui faisait son difficile. Si ça continuait, Melya la mangerait cette barre pour hibou, devant lui, par pure provocation. Après tout ce n'était que des graines, ça ne devait pas être si mauvais que ça.
Pendant son intense réflexion et son plan machiavélique de vengeance, la boule de plumes se décida à entrer en action. Peut être pas celle escomptée, mais qu'importe pour Melya. Le plus important est qu'il alla voleter sur le canapé qui se trouvait face à la cheminée, non loin du paquet de bonbon qu'un élève, peu soigneux de ses affaires, avait laissé avant de sortir. Maudit pigeon quand on y pensait. La jeune fille regarda du coin la jeune Kya, qui sans soucis, pouvait se redresser. Elle, elle ne savait pas trop comment faire pour revenir en arrière, peu sûre de ses pieds et de l'adhérence de ceux-ci sur le sol en temps normal, alors là... Dans le pire des cas, elle rejoindrait le sol, un peu plus rapidement en passant par la case chute.
D'ailleurs à peu de chose près c'est ce qui lui arriva. En tentant de se redresser, Melya n'arriva pas à repasser une de ses jambes au dessus de la rambarde de l'escalier, l'assurant ainsi de revenir sur terre. Non, au lieu de ça, la serdaigle avait une jambe dans le vide et l'autre toujours sur le haut de l'étagère, ses mains suivaient le même schémas. Position un peu ridicule, il fallait l'avouer, mais surtout pas très agréable. Sa mère lui disait toujours de garder ses deux pieds ancrés au sol, maintenant elle comprenait pourquoi. Il fallait toujours écouter sa mère.

Le quidditch... Dieu qu'il haïssait le quidditch !
Déjà lorsqu'il avait découvert les sports sorciers, il n'en avait pas été spécialement fan. C'était sympa certes mais certainement pas aussi sérieux que le football. Il était resté attaché à sa passion d'enfance envers et contre tout et surtout contre ses camarades sorciers qui se moquait de ce sport si simplet selon eux. Moqueries inutiles d'ailleurs puisqu'elles ne le firent pas changer d'avis.
Puis il y avait eu l'accident et ce sport qu'il appréciait déjà moyennement était passé directement en haut de la liste de ce qu'il détestait le plus. Comment ne pas se sentir malheureux en voyant les autres s'ébattre joyeusement dans le ciel alors que vous même êtes planté au sol et incapable de monter sur un balai sans risquer de provoquer une catastrophe ? Déjà qu'il ne pouvait plus jouer au football alors le quidditch... Mieux valait ne pas y penser !
Voilà pourquoi à chaque jour d'entrainement ou de match il trainait sa carcasse morose d'un bout à l'autre de Poudlard en tachant de ne pas croiser les joueurs ou les supporters. Il détestait ces débordements de joie et de couleurs et mourait alors envie d'en étrangler un ou deux, ce qui entre nous ne serais pas une bonne idée...

Cette journée-ci ne faisait pas exception, autant le dire. Il avait senti l'excitation de Poudlard et surtout de sa maison depuis plusieurs jours et s'était alors renfermé un peu plus dans lui même, se lovant dans une bulle protectrice bien loin de toute ces fioritures. Fioritures qui au passage l'aurait sans doute passionné avant l'accident, mais là n'était pas le sujet.
Excédé par les bavardages surexcité qui avait secoué la salle commune au sujet du premier entrainement des Serdaigles, il l'avait quitté sans regret pour filer se réfugier à la bibliothèque. Il y avait tourné en rond un moment, désœuvré et avait fini par s'en faire chasser par une madame Pince impitoyable. Il avait alors trainé dans les couloirs en attendant l'heure ou la horde de bleus serait enfin sortie dans le parc, en profitant alors pour retourner dans la salle commune qu'il présumait déserte. Qu'allait-il y faire ? Bonne question, sans doute broyer du noir pendant des heures en attendant que tout cela se termine, pourvu qu'il soit seul c'était tout ce qu'il demandait.

Quelle ne fut pas son désappointement et sa surprise lorsqu'il s'aperçut qu'il s'était trompé ! Apparemment il n'était pas le seul Serdaigle allergique au quidditch ! Une ombre passa sur ses yeux clairs et son visage se rembrunit à la vue de la jeune Kya, certes il l'appréciait mais il aurait vraiment préféré être seul.. Quoique il pourrait toujours aller aux dortoirs... Dans l'état d'agacement où il était, il aurait préféré passer devant elle pour monter directement mais il était un garçon poli, il inclina donc la tête en un bref salut :

« Bonjour Kya »

Voilà qui était fait, si elle avait la bonne idée de lui répondre aussi brièvement que lui et de ne pas engager la conversation, il allait peut être enfin pouvoir être tranquille. Après tout elle commençait à le connaître un peu depuis le début de l'année et elle avait bien dû voir qu'il n'était pas d'humeur, non ? Apparemment non...

Elle n'avait même pas croisé son regard ni même répondu, voilà qui ne ressemblait pas à la douce Kya... Il ne se souvenait pourtant pas de l'avoir fâchée ? Surpris, il suivit le regard de la jeune fille : que regardait-elle ?

Horreur, stupeur et damnation ! Si le dieu de la catastrophe pouvait avoir un visage, il aurait sans doute pris celui de Matthew à ce moment là. Il était en train de rêver n'est-ce pas ? De cauchemarder plutôt et il allait sans doute en tomber de son lit et se réveiller en sursaut dans quelques secondes... Non ? Misère...

« Ne bouge pas ! »

Sa voix était ferme, aucun tremblement dans ses gestes et pourtant il avait le trouille au ventre ! Melya... Melya perchée en haut d'une étagère, une jambe dans le vide et en équilibre précaire ? Mais que diable fabriquait-elle là haut ??
L'étonnement et peut être la colère (ne lui avait-il pas demandé explicitement de faire attention à elle ? Dans le parc peut être, mais elle avait dû comprendre que ça impliquait aussi le château non ?) viendrait après, pour le moment il avait la trouille et il devait agir.

Son premier réflexe avait été de se précipiter vers l'étagère. En un autre temps sans doute y serait-il grimpé avec témérité pour sauver sa belle mais en connaissance de ses problèmes de coordination et d'équilibre, ce ne serait pas une très bonne idée. Il tira donc sa baguette de sa poche avant de la pointer vers la jeune fille. Il n'avait pas trop intérêt à se planter sur ce coup là, un sortilège de lévitation était une chose très simple pour un septième année, redoublant de surcroits, mais il ne l'avait jamais expérimenté sur un être humain.. Mais bon, d'une il n'avait pas le choix et de deux il était sensé avoir un bon niveau magique... Comme quoi s'handicaper dans un domaine permettait toujours de s'améliorer dans un autre …
Décidé, il prévint :

« Je vais te faire descendre, reste calme et ne résiste pas. »

Sitôt dit, sitôt fait. Sa baguette effectua une élégante arabesque dans les airs et la jeune fille fut aussitôt soulevée comme une plume. Lentement et avec concentration il la ramena au sol. Il leva le bras lorsqu'elle fut à sa hauteur pour l'aider à atterrir avec délicatesse. Enfin elle était sur ses pieds !
Rassuré pour le coup, il baissa sa baguette. Avec un autre élève il aurait sans doute éclaté de rire et aurait plaisanté sur ses capacités à voler sans balai mais sa réaction fut tout autre...

« Je peux savoir à quoi tu jouais ? »

Son ton était tout sauf aimable, ses yeux bleus dardés sur la jeune fille lançaient des éclairs. Il la dominait de sa haute taille, mécontent et sévère. Pour tout dire il en avait presque oublié Kya... Malheureusement pour elle il fut prompt à se souvenir de sa présence :

« Et toi tu la laisses faire ? Elle aurait pu se rompre le cou ! »

Il ne criait pas mais le ton froid de sa voix était largement suffisant, la mâchoire serrée il attendit leur réponse.

Surtout, surtout ne bouge pas ! Je viens t’aider.

Kya pouvait avoir peur de bien des choses, que l'oiseau revienne, que la bibliothèque ne soit pas si solide qu'elle en avait l'air. Mais elle pouvait bien être certaines d'une chose, Melya ne bougerait pas. Et pour rien au monde. Elle savait bien que si elle le faisait ça serait, avec la chance qu'elle a, la chute inévitablement. Donc autant s'abstenir de tenter cette solution. Pourtant, ce n'était pas l'envie de bouger qu'il lui manquait. Déjà pour sortir de cette situation des plus désagréables.
La septième année était bien heureuse que Kya soit la seule personne présente. Non pas parce que la jeune fille n'était qu'une première année et que son droit d'ainesse remportait. Melya était à 10 000lieux de ce genre de considération. Non, elle savait, du moins elle se doutait avec le temps, que Kya n'était pas du genre à rire et se moquer bêtement de cette situation et à en rajouter, même si Melya avouait qu'il y avait bien de quoi en rire à gorge déployée. Puis Kya connaissait le fin mot de l'histoire, la folie de l'oiseau de se prendre pour un humain, son amour pour la hauteur et les bonbons. Kya était là en allié. Et ses mots allaient en ce sens.

Le hibou libre, c'était maintenant à son tour de l'être. Elle ne disait rien, mais ses muscles commençaient à lui faire mal. Rester dans la même position n'était jamais bien bonne, mais le stress de la situation n'aidait en rien. Les bras tendus et lourds, elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps. Et les efforts de Kya ne lui seraient pas d'un grand secours, même si elle lui était infiniment reconnaissante. Ses petits bras ne pourraient jamais la retenir, elle était bien trop lourde.
C'est là qu'elle entendit du bruit. La porte s'ouvrait et quelqu'un entrait. Oh par Merlin, Melya se sentit encore plus mal. Maintenant un petit vers dansait dans son ventre. Bien sûr elle avait l'habitude qu'on se moque gentillement d'elle et de ses douces "farfelités", mais là elle était en position pas très agréable et jolie à voir. Heureusement qu'elle ne portait pas aujourd'hui la tenue de l'école, mais un pantalon ample.

Le serdaigle entra dans la salle commune et Melya reconnut de suite Matthew. Allait-il encore se moquer d'elle et de sa douce folie, de sa rêverie comme l'autre fois dans le parc. En tout cas, lui, il lui viendrait en aide, qu'importe la suite des évènements ensuite.

« Ne bouge pas ! »
Mais qu'avait-il tous avec cette recommandation. Comme si elle le pouvait. Qu'est-ce qu'il s'imaginait? Que d'un coup d'un seul, elle allait se relever et tenter le tout pour le tout. C'était bien mal la connaitre.
Matthew se précipita vers l'étagère et sortit sa baguette. Oui un sort de lévitation rien de tel pour s'en sortir. Elle n'avait plus qu'à espérer qu'il sache tenir son sort jusqu'au bout. Elle était bien plus lourde que les objets déplacés en cours.

Melya ne bougea pas lors du sort, elle n'osait à peine respire. Une fois sur terre, les pieds bien ancrés sur le sol, elle se mit à sourire et à se sentir bien plus légère. Elle murmura un merci timide. Elle regarda Kya complice et amusée.
Elle se redressa sur ses pointes de pieds et allait se diriger vers la fenêtre, voir si l'animal était bien loin de celle-ci.

« Je peux savoir à quoi tu jouais ? » La phrase claqua dans l'air la ramenant de sa douce et folle aventure. Elle s'arrêta net dans son mouvement et se tourna vers le jeune homme. Elle le regarda un peu désorienté. Melya pensait qu'il allait rire de sa bêtise. Après tout c'est ce qu'il faisait souvent avant avec ses copains malins quand d'autres se trouvaient dans des situations cocasses. L'air de la pièce descendit de quelques degrés et l'ambiance était d'un coup moins détendue.

Melya plongea son regard dans les yeux bleus de son camarade de classe, un peu perdue. Celle là elle ne s'y attendait pas. Se faire gronder par lui.
Son visage changea pour laisser passer une sorte d'agacement. Elle aurait aimé lui répondre qu'elle s'amusait à nettoyer le dessus de la bibliothèque, qu'elle s'amusait à chat perché ou bien qu'elle apprenait à voler, mais sa réponse fut tout autre.

"- On ne faisait rien de mal. Et encore moins quelque chose qui pouvait conduire à une réprimande visant à nuire à notre bonne réputation. Surtout pas venant de ta part. A moins que tu sois devenu préfet?
Un hibou est entré dans la salle, on l'a aidé. Voilà le fin mot d'une histoire qui n'en mérite pas une autre. Et Kya n'y ait pour rien, je suis bien assez grande et pas douée pour réussir à me coincer sans aide."

Sa voix était un peu sèche et assez rare pour la jeune fille, mais celle-ci n'aimait guère qu'on la prenne pour une débile ne sachant pas se débrouiller toute seule., ou bien pour une enfant. Souvent, elle le reprochait à son père. Il voyait en elle encore une petite fille.

Elle ne le lâchait pas du regard Matthew et pour une fois, la jeune fille ne voulait pas se laisser faire. Il l'avait eu la première fois, il ne l'aurait pas la seconde.

hj: désolé petite réponse, mais je vous ai déjà fait assez patienter...

Alors que la jeune fille s’était décidé à aider Melya par ses propres moyens, la porte de la salle commune s’ouvrir et claqua, laissant entrer l’un des bleu et bronze, Kya détourna un instant les yeux de celle qu’elle voulait sauver pour remarquer que c’était Matthew Gauthier qui venait d’entrer. Par Merlin pourquoi avait il fallut qu’il réussisse à déchiffrer l’énigme du heurtoir en forme d’aigle ? Si seulement on lui avait posé une question plus dure, comme par exemple : pourquoi un corbeau ressemble-t-il a un bureau ? Peut être aurait il renoncer à rentrer et se serait il décidé à aller à la bibliothèque. Lorsqu’il passa à côté d’elle en lançant un simple « bonjour Kya », elle comprit qu’il n’était pas d’humeur très joyeuse et qu’il risquait de s’énerver dès qu’il… et voila ! Une fois de plus elle avait raison ! Elle avait préféré garder les yeux fixés sur Melya et s’assurer qu’elle ne tomberait pas, aussi par crainte de croiser celui de son ainé. Rien que le ton de sa voix, froid et pleine de colère montrait l’étendue de sa mauvaise humeur. Bon au moins, il semblait vouloir prendre les choses en main pour les aider. Lorsqu’elle fut sur que le jeune homme n’était plus concentré sur sa présence mais sur le fait de sauver sa compatriote, elle lança un regard sur lui, admirant la précision de ses mouvements lorsqu’il effectua le sortilège, la concentration que l’on pouvait lire sur son visage et l’inquiétude qui perçait dans ses yeux.

Une fois Melya revenue sur la terre ferme, elle se précipita à ses côtés, heureuse de voir qu’elle allait bien et qu’elle souriait de sa mauvaise expérience. Elle lui lança aussi un regard complice, tout était bien qui finissait bien… sauf que voila… Mônsieur le sauveur en avait décidé autrement. Comment pouvait-il leur dire ça d’une voix si… si désagréable ! Il les regardait de haut, comme si elles avaient fait une véritable bêtise, comme si elles avaient risqué leurs vies ! Si Kya la laissait faire ?! Non bien sur ! Elle avait tenté de l’empêcher de se faire du mal et de tomber. Se rompre le cou… oui bien sur qu’elle aurait pu se faire mal, mais il exagérait !

Arrête ! Arrête de dire des choses affreuses comme ça !

Elle avait fermé les yeux et porté ses mains à ses oreilles pour cacher l’affreux bruit des reproches de Matthew. Et Melya qui s’énervait elle aussi… il y avait de quoi… Et pourtant.

Tu as le droit d’être de mauvaise humeur, mais… ne nous reprocher ce qui t’arrive ! Pourquoi nous accuser pour ce qui n’est pas arrivé ? Elle va bien et c’est le principal !

Tout voir en noir, être pessimiste n’était pas un bon état d’esprit. Et si… elle s’était blessé, si elle était morte… Et si… elle décidait de ne plus sortir ? Hein, il y aurait moins de risques ? Kya ne voulait surtout pas que les deux septième années s’énervent. Pourquoi tant de colère alors que tout s’était bien fini ?

HJ : pas de soucis Kya

Ce n'était pas son genre de se mettre en colère et surtout pas pour si peu mais pour le coup, c'était réussi. Il avait eu si peur que son cœur en battait la chamade, si ça avait été une autre élève encore mais Melya... Il n'y pouvait rien, dès qu'il la voyait en danger il paniquait, c'était ainsi. Et il en perdait son sang froid.
Il regrettait déjà son ton mauvais et l'impolitesse notoire avec laquelle il s'était adressé aux deux fille. Ce n'était pas du tout son genre pourtant, comment allaient-elles prendre ça ?
Mal de toute évidence, l'agacement qu'il sentit aussitôt sur le visage de Melya lui fit l'effet d'une douche froide tout comme sa voix tout aussi sèche que l'avait été la sienne. Si il était devenu préfet ? Heu non pas spécialement, il était un garçon calme mais certainement pas assez exemplaire pour le devenir.
Hum, et voilà qu'elle le provoquait du regard à présent. Décontenancé par cette hargne qui ne lui était pas coutumière il soutint son regard un moment avant de détourner ses yeux clairs, vaincu.

Le reproche de Kya vint s'ajouter au reste, elle continua :

Tu as le droit d’être de mauvaise humeur, mais… ne nous reprocher ce qui t’arrive ! Pourquoi nous accuser pour ce qui n’est pas arrivé ? Elle va bien et c’est le principal !

Oui bon d'accord, il n'avait pas été très correct mais zut à la fin ! Il avait eu peur, voilà. Bien entendu il ne pouvait pas leur dire ça, pas question de se découvrir d'un fil et de monter le béguin qu'il ressentait pour la petite serdaigle. Bon il passait peut être pour un fou du coup mais tant pis, il préférait encore ça plutôt que de montrer ses sentiments. Comme tout mec qui se respecte il avait sa fierté.

« Ouais bon désolé. Retourne te percher où tu veux, mais évite de te rompre les os devant moi tu veux bien ? J'ai les nerfs fragiles. »

Sa propre méchanceté le laissa pantois. Depuis quand il parlait comme ça aux gens et surtout à Melya et à Kya ? Décidément il ne tournait pas rond depuis quelques temps... Enfin depuis longtemps en fait, depuis son accident. Il avait de ces sautes d'humeurs parfois, il allait vraiment falloir qu'il se raisonne. Il se repris, gêné :

« Hum désolé, je ne pense pas ce que je dis. Je suis un peu difficile à vivre ces derniers temps, désolé. En fait... Je suis difficile à vivre tout le temps.. »

Il avait dit la dernière phrase sur le ton de la plaisanterie mais ce n'était pas forcément faux. Il était vraiment horrible avec les gens par moment et c'était pour cette raison qu'il préférait mille fois qu'on le laisse tranquille. Il était un garçon poli et ne supportait pas d'être en conflits avec d'autres personnes simplement parce que sa mauvaise humeur notoire lui avait fait dire des bêtises. De plus en plus gêné il jeta un oeil aux marches qui pourraient le conduire au dortoir garçon, en paix donc mais était-ce une bonne chose ? Être tout seul à broyer du noir était devenu son occupation favorite cette année, il allait peut être falloir qu'il se reprenne en main si il ne souhaitait pas resombrer au fin fond d'une dépression. Il se décida donc à entamer la conversation sur un ton plus calme :

« Oui tu as raison Kya, c'est le principal. J'ai eu un peu peur c'est tout, je n'ai pas l'habitude de devoir faire léviter des gens... C'est moins facile qu'avec des objets. Et c'est peut être un peu plus stressant aussi... »

L'atmosphère s'était détendue d'un coup, sa voix était rieuse comme ses yeux qui couvait tout de même toujours Melya avec une certaine inquiétude. Ne s'était-elle pas fait mal avec toute cette histoire ? Et surtout lui en voulait-elle de sa mauvaise humeur ? Il ne savait pas très bien s'y prendre avec elle il devait l'avouer et il espérait qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Pas plus que Kya d'ailleurs qui était une personne sympathique. De plus il n'avait pas spécialement envie d'avoir des ennuis avec son frère, il n'aimait pas les conflits et avait franchement autre chose à penser. Il aurait voulu dire autre chose mais ne savait pas vraiment quoi ajouter. A contrecoeur il détourna le regard de Melya, ne souhaitant pas passer pour un fou à la fixer comme ça. Déjà qu'elles le regardaient avec de grands yeux à cause de ses fréquentes sautes d'humeurs !

Melya ne désamplisait pas de colère et les mots de la douce et mignonne Kya venait conforter ce qu'elle pensait. Il n'y avait en rien lieu de s'énerver et de leur reprocher leur conduite qui fut exemplaire au final. Elle avait sauver un petit hibou perdu dans l'immensité de leur salle. Des sauveuses en quelque sorte, des supers héroïnes. Et la septième année en était fière. Ce n'était pas grand chose, puis elle avait eut bien peur en haut de son perchoir, mais cela était bien suffisant pour égayer la journée de la serdaigle.

Mais voilà que Matthew venait tout écrouler en quelques mots. Et se faire ainsi rabaisser devant quelqu'un d'autre l'avait profondément agacer. La jeune fille serrait ses petits poings et se tenait droite devant lui le regard perçant.
« Ouais bon désolé. Retourne te percher où tu veux, mais évite de te rompre les os devant moi tu veux bien ? J'ai les nerfs fragiles. »
Là, ce fut le coup de grâce pour elle et ça remettait en elle la façon dont elle pensait qu'il la voyait. Melya avait cru qu'après leur échange dans le parc, il y avait une sorte de statu quo où ils se respectatient l'un l'autre. Il ne lui disait plus rien et elle n'avait pas à se soucier de sa petite bande et de leurs remarques. Encore une fois, Mely avait joué d'idiotie à croire que cela pouvait être possible. Elle n'était quoi pour eux, juste une idiote farfelue qui est juste bonne à apporter des points et encore.

Heureusement, il se rattrapa ensuite, décontenançant encore plus la jeune fille qu'elle ne l'était. Son regard se fit moins dur pour se faire plus interrogatif. En quoi sa mauvaise humeur devait leur retomber dessus. Elles n'y étaient pour rien. Ce n'était pas de leur faute. Au contraire, ça devrait être elles qui devraient s'énerver à s'être fait couper dans l'élan de leur victoire. Puis s'il était difficile à vivre pourquoi donc se soucier d'elle et ainsi attiser cette humeur maussade.

Humeur qui sembla changer au fil de la conversation. Il semblait plus détendu. Du coup Melya aussi, en détendant ses poings, d'ailleurs ils commençaient à lui faire mal et à rougir. La septième année lança un regard perdu à Kya, avant de revenir sur le serdaigle.

"-Peut être bien, en effet. Mais si tu t'es lancé dans cette entreprise c'est que tu savais ce que tu faisais, stress ou pas. En tout cas, j'ai moins eu peur de cette action que du reste. Puis même si nous étions en difficulté, rien ne te forçait à venir m'aider si cela fragilisait un peu plus tes nerfs. Ce qui me rassure, c'est que le petit hibou va mieux.
Merci Kya de m'avoir aider. "

Il l'avait blessée... Attristé, il réprima un grondement de frustration. Mais comment faisait-il pour lui faire du mal à chaque fois qu'il la croisait ? C'était quand même extraordinaire ! Il s'en serait donné des claques.

"-Peut être bien, en effet. Mais si tu t'es lancé dans cette entreprise c'est que tu savais ce que tu faisais, stress ou pas. En tout cas, j'ai moins eu peur de cette action que du reste. Puis même si nous étions en difficulté, rien ne te forçait à venir m'aider si cela fragilisait un peu plus tes nerfs. Ce qui me rassure, c'est que le petit hibou va mieux.
Merci Kya de m'avoir aider. "

Il accepta la remontrance sans un mot, se contenant de se rembrunir encore plus si c'était possible. Il ne l'avait pas loupée celle-là... Il était tellement perdu dans ses mornes pensées qu'il manqua en oublier de répondre à Kya :

« A ton service. »

Il parvient à lui rendre son sourire, appréciant la façon douce qu'elle avait de désamorcer les conflits. Le frère était parfois difficilement supportable mais il devait avouer que la petite sœur était bien différente. Tant mieux remarquez... Un nouveau sourire énigmatique étira ses lèvres lorsqu'elle parla du hibou, elle tenait vraiment à la survie de ce petit animal. S'en était presque attendrissant.
Il acquiesça lorsqu'elle leur demanda de l'aider à ranger un peu avant d'aller discuter dans un coin. En fait il ne tenait pas trop si il tenait vraiment à aller discuter avec une Melya de toute évidence furax, il avait plutôt envie d'aller cacher sa propre honte quelque part au fond de son lit mais les abandonner maintenant aurait-été discourtois et il s'était toujours fait une règle d'être poli en toutes circonstances. Bon d'accord il était de moins en moins doué pour ça mais ce n'était pas une raison pour ne pas faire des efforts, de plus peut-être pourrait-il faire quelque chose pour se rattraper auprès de son aimée. Ce serait tout de même un minimum.

« Attends, pourquoi perdre du temps ? »

D'un geste sur il écarta Kya de sa trajectoire et brandit sa baguette. En quelques sorts bien placés il rangea le tout, parvenant même à reculer l'armoire qui avait été quelque peu déplacée par toutes ces aventures. Ceci fait, il jeta un coup d'œil autour de lui et afficha un air satisfait tout en plaisantant :

«Si je n'ai pas mes ASPICs je pourrais toujours me reconvertir dans le ménage »

Inquiétude ridicule et qui ne l'effleurait même pas pour tout dire, il était un excellent élève dès lors qu'on ne lui demandait pas d'endoloriser ses camarades. Il avait juste voulu dérider un peu un atmosphère qu'il sentait bien morne, par sa faute d'ailleurs.

Dis Matthew, tu viendras diner avec nous ce soir, hein ?

Hum ? Était-ce une façon détournée de lui reprocher ses constantes dérobades aux invitations qu'on voulait bien lui faire pour manger avec lui ? Peut-être bien... Il aimait être seul, cela lui évitait au moins d'avoir à jouer un rôle qui n'était pas vraiment lui et à faire semblant d'être de bonne humeur alors qu'en fait il passait son temps à broyer du noir. Mais bon il devait bien avouer que le fait de rester seul n'aidait pas non plus à ne plus le broyer, ce noir... Il hésita quelques secondes avant de répondre :

« Et bien... Si ça n'ennuie pas Melya... »

Il jeta un œil à la jeune fille un peu en retrait. Il savait de longue expérience qu'elle n'était pas à l'aise en sa présence, normal remarquez puisqu'il passait son temps à enchainer bourde sur bourde avec elle. Il ne souhaitait pas s'imposer, ni même briser sa solitude d'ailleurs mais il n'avait pas non plus envie de blesser Kya. Dieu que la vie était compliquée parfois ! Il chercha à briser la glace :

« Je te promet de bien me tenir . »

Sourire en coin, regard taquin. Le voilà repassé à une autre humeur pour changer un peu, une humeur un peu plus plaisantine et presque enjôleuse. En fait à cet instant il ressemblait presque à l'ancien Matthew, en un peu moins arrogant et un peu plus doux. Si avec ça elle ne le prenait pas pour un cinglé fini alors il aurait une chance extraordinaire. Tant pis, il prenait le risque.

Non, mais c'est vrai ça!! Pour qui se prenait-il pour les gronder tels deux enfants pris en faute. Elles n'avaient rien fait de mal, bien au contraire. N'avaient-elles pas sauvé une créature en difficulté? N'avaient-elles pas fait une action qui méritait plus des encouragements? Toujours voir le négatif et jamais le positif. Qu'avaient les personnes a toujours être pessimistes? Les temps étaient suffisamment difficile en ce moment pour s'ajouter des peines inutiles.

Autant oublié tout ceci en allant ranger un peu la salle commune. Melya n'aimait guère le basard, il fallait l'avouer, elle était un peu maniaque. Puis une deuxième vague de remontrance par le reste de ses camarades de Maison, non merci.
La septième année partit un peu plus loin que ces deux compagnons. Elle était toujours un peu bougon et ne voulait pas le montrer. Il valait mieux qu'elle ronge sa baguette dans son coin un instant, pour se calmer avant de dire quelque chose dont elle ne pensait pas et montrer ainsi son côté borné, têtue. Mais pas rancunière, d'ici quelques minutes, ça serait passer, envoler comme le hibou, cause de son état.
La preuve fut faite quand Matthew, d'un coup (ou deux) de baguette magique, il rangea en un rien de temps la pièce. Melya oubliait bien souvent qu'elle avait une baguette, qu'elle était sorcière et que les deux ensemble, lui simplifiait la vie. Peut être un acte manqué sur ce qu'elle espérait une fois Poudlard finit. Ne plus être une sorcière, vivre dans un monde de musique, loin de cette guerre et du fait qu'on arborait ce qu'elle était en réalité. Plus de mensonges et plus de cachoteries.

Melya revint vers eux, le visage plus serein. Elle s'osa même à une phrase emprunt de légèreté.

"D'habitude, les garçons rechignent à apprendre ce genre de sort."

Oui enfin légèreté pour elle. Sa phrase sortit, elle eut peur qu'elle fut mal interprétée. Elle se mordit la lèvre inférieure et remercia intérieurement Kya qui proposa à Matthew de manger avec elles.

« Et bien... Si ça n'ennuie pas Melya...Je te promets de bien me tenir . »

L'étonnement s'afficha sur le visage de Melya. Elle mit un temps à répondre, non pas parce qu'elle ne savait que répondre. Juste que la réponse devait dépendre d'elle. On prenait rarement en considération ses envies. Puis il passait encore du coq à l'âne avec elle. D'une rigueur à une gentillesse peu commune pour la jeune fille.
Décidément, il était vraiment étrange comme garçon. Il était vrai qu'il ne devait guère être souvent et parler avec une première année et une jeune fille délurée, préférant les filles plus sûres d'elles et moins godiches.

"- Je ne vois pas pourquoi ce la me dérangerait. Bien au contraire. C'est d'une tristesse de manger seul. Et je ne m'inquiète pas quand à ta tenue. La mienne serait aussi irréprochable et je n'irais pas me percher sur la table."

Melya serait curieuse de voir comment le repas allait se passer. Et elle était reconnaissante à Matthew de ne pas avoir refusé l'invitation de Kya et d'ainsi pas froisser l'enthousiasme et la gentillesse de la première année.

Matthew était aussi impressionnant que Bill lorsqu’il lançait des sortilèges, de vrais sorciers adultes qui maitrisaient la magie de manière assez importante, alors qu’elle débutait à peine ! Elle s’était écartée de son chemin et quelques instants après, les objets volaient dans la salle, se remettant chacun à leurs places respectives, tout semblait avoir une destination précise, et lorsque le sortilège prit fin, la pièce était nettoyée et rangée. Elle rit à sa blague, non, elle ne le voyait vraiment pas dans le ménage, loin de là, et répondit.

Ne te vexe pas mais je pense que tu serais meilleur dans un métier intellectuel.

Ennuyer Melya que Matthew mange avec eux ? Pourquoi cela ? D’ailleurs la surprise s’afficha aussi sur le visage de la concernée, non elle n’avait rien contre son compatriote et acceptait bien sur de manger avec lui, d’ailleurs elle lui lança une pique répliquant qu’elle aussi se tiendrait bien. Tiens qui donc était le plus gamin de Kya, Melya et Matthew ? Pas forcement celui que l’on croyait. Elle fit un sourire aux deux septième années, en répondant.

Merci !

Ce repas risquait d’être intéressant et riche en conversation pour une fois. En ce moment ils étaient bien calmes, surveillés par le regard glacial de Severus Rogue et des deux Carrow, aucun élève n’osait broncher face aux mangemorts. Kya ne comprenait pas de quoi ils avaient peur. Rogue était quelqu’un de très gentil et il n’élevait la voix ou ne punissait jamais sans raison. Bill le respectait beaucoup, alors Kya aussi, après tout c’était leur cousin à tous deux. Quand aux Carrow, ils étaient en effet assez désagréables et agissaient parfois sans raison, mais la jeune fille était convaincue que devant Rogue ils se tenaient à carreaux. Rogue était directeur, et donc l’autorité suprême à Poudlard, et aucun doute qu’il protègerait les élèves innocent. Après tout, il y avait encore quelques sang mêlés au château et personne ne disait rien, n’est ce pas ? Il se montrait plus tolérant que les membres de la famille Kaulitz.

Kya désigna un coin un peu à l’écart de la salle commune, où quatre sièges avaient été regroupés, certainement par d’autres élèves un peu plus tôt dans la journée, ce serait un endroit parfait pour attendre le repas tranquillement sans être dérangés par les élèves qui allaient débarquer bientôt. Elle interrogea d’une voix innocente.

On va s’installer là bas ?

Une fois l’accord des deux serdaigles, elle laissa les deux grands continuer à se taquiner et fonça en courant vers les sièges avec un enthousiasme non dissimulé et prit le siège qui était un peu plus haut que les autres, pour ne pas paraître trop petite face aux deux septièmes années. Elle se percha rapidement sur le siège en sautant doucement dessus, puis fixa les deux jeunes gens qui n’allaient pas tarder à la rejoindre en réfléchissant à ce qui les différenciait et ce qui les rapprochait. Ils pouvaient certainement devenir très amis en tout cas, s’ils faisaient des efforts.