Disgrâce, récompense et jalousie. [PV Sevy]

L'avènement d'une ère... Le résultat d'une lutte infernale et interminable mais de laquelle il ressortait vainqueur une fois de plus. Il avait le pouvoir.
Dilatant ses narines reptiliennes, le mage inspira avec délice l'air de terreur qui régnait sur le monde sorcier. Le ministère venait de tomber, enfin...
Qu'il était bon ce sentiment de pouvoir, qu'il était agréable ce souffle de puissance qu'il sentait dans ses veines et qui ne faisait qu'augmenter au fil des années, que c'était jouissif de sentir enfin ses efforts récompensés et ses extraordinaires capacités enfin reconnu à leur juste valeur !

Il était loin l'orphelinat moldus ou il avait bien faillit perdre le fil de son incroyable destin, il était loin le moment honni ou sa mère avait faillit à son sang pur pour se lier à un moldu : cocasse d'ailleurs ce détail puisque c'était de cette façon qu'elle avait conçu le plus puissant mage de tout les temps.
Encore une chose que plus personne ne pouvait nier. Qui pouvait à présent prétendre qu'un certain Dumbledore avait le monopole de ce titre ? Il était mort, et bien mort.
Y avait-il cru lorsqu'il avait envoyé Drago Malefoy tuer son vieil ennemi ? Bien sur que non. Depuis toujours, il était persuadé que le combat qu'il menait se jouait entre lui et Dumbledore et que quoi qu'il fasse, cela se terminerait par un duel entre eux. Il s'était préparé de son mieux à la seul incertitude de son destin tout tracé, le seul moyen en lequel le camp adverse pouvait espérer pour le vaincre. Il savait que le combat serait difficile, le plus difficile de son existence mais il avait bien compté le gagner.
Et la nouvelle était tombée : Albus Dumbledore était mort.

Tué non pas par celui que le Seigneur noir avait envoyé par simple caprice pour le plaisir de punir une famille en disgrâce mais par un autre homme.
Un mangemort qui, depuis des années était en balance. En grave défaveur et la cible de doute inquiétant de la part de son maitre, celui-ci n'avait dû son salut qu'a ses capacités précieuses et son doute aussi à son habileté.
Combien de fois avait-il faillit le tuer ? Combien de fois avait-il commencé à lever sa baguette, étirant ses lèvres sur les mots mortels qui l'aurait débarrassé d'un serviteur si peu zélé ?
Nombres d'endoloris avait récompensé les piètres résultats obtenu par cet homme, nombre d'humiliations lui avait apprit qu'il n'était plus l'un des proches du Lord.
Mais cette période était révolue.
En tuant le grand ennemi de son maître, celui-ci avait prouvé sa valeur et surtout sa loyauté. Plus aucun doutes ne pouvaient planer sur lui et il était devenu à coup sur le préféré de son maitre, un mangemort loué par les siens et apprécié à sa juste valeur par son camp.
Il était temps de le récompenser, ainsi s'appropriait-on le cœur des hommes, le mage le savait.

Le silence de plomb qui régnait dans la pièce le tira de ses pensées. Ses mangemorts l'observaient d'un œil craintif, tremblant à la pensée de le déranger dans sa réflexion.
Le regard brûlant de celui qui contrôlait à présent le monde se posa sur chaque visage. S'attardant sur celui, blafard de Lucius Malefoy.

Comme les choses avaient changé ! Autrefois apprécié pour son zèle, il avait vu sa situation dégénérer au retour du maitre, son manque d'enthousiasme lors des procès des mangemorts ayant été fort mal vu.
Ayant survécu, il se croyait sauvé du pire et avait dû déchanter lorsque son fils avait reçu sa fatale mission. L'échec de celui-ci avait terminé de briser l'image de marque de la famille.
Brisé en tant qu'homme et en tant que magicien puisqu'il n'avait plus sa baguette, il ne pouvait que baisser la tête dans l'espoir de cacher sa honte. Il frémit en sentant le regard de son maitre et tenta se discipliner ses pensées. Un sourire mauvais sur les lèvres du lord lui apprit que c'était un effort inutile.

Jugeant inutile de prolonger ce jeu pourtant amusant, Lord Voldemort détourna enfin le regard et, remontant sa manche, se décida à appeler celui à qui il pensait : Severus Rogue.

Les mangemorts savaient parfaitement qu'il était appelé afin de recevoir sa récompense. Des regards noirs s'échangeaient sous les capuches : la jalousie... Bien. Les travers des Hommes ne faisaient que le servir.
Le plop caractéristique annonça la venu du convoqué.
Les têtes baissées se relevèrent pour observer son approche et le mage s'installa plus confortablement dans son fauteuil, saluant le nouvel arrivé d'un signe de tête qui bien que particulièrement hautain ne manqua pas de faire frémir les mangemort d'une jalousie piquante : jamais le maitre ne saluait ses serviteurs !

L'enfer. C'était ce qu'était devenue ce monde pour lui. L'enfer ni plus ni moins. Un enfer qu'il ne devait, en un sens, qu'à lui, qu'à ses choix. Qu'à SON choix, ce choix crucial qu lui avait fait lever sa baguette contre le vieil homme alors affaibli et qui lui avait finalement fait prononcer ces deux mots fatidiques et mortels : avada kedavra. Des mots pouvant paraître anodins tels quels, mais qui étaient tout sauf anodins. Albus était mort. Et c'était lui qui l'avait tué. Fin de l'acte et de la pièce, salutation et rideau.

Si seulement, pensa-t-il lugubrement. Si seulement tout pouvait s'être fini là. Mais voilà, cela aurait été trop beau. Si tout se finissait là, maintenant, avec la mort d'Albus Dumbledore, ce serait trop beau. Trop facile. Trop doux pour lui, l'assassin. Un enfer, vous dis-je. Après avoir vu ce regard d'accusation dans les prunelles de Minerva tandis qu'il fuyait avec Drago, après avoir entendu ce mot de "lâche" dans la bouche de Potter, cet arrogant qui ne comprenait décidément rien, après avoir subi ce sortilège des plus vicieux de la part de Maugrey, au Square Grimmaud, et avoir dû faire face au vide incommensurable de l'ancien quartier général, puis avoir du faire face à la photo de Lily, aux souvenirs qu'elle réveillait... Lily... Lily si joyeuse et au destin si tragique. Et tout ça par sa faute, sa faute à lui... A quoi devrait-il faire face encore ? A la calomnie, aux injures et insultes en tout genre, à la haine, une haine à l'état pur. Comme s'il était devenu l'ennemi numéro un, bien avant le Seigneur des Ténèbres lui-même.

Seul. il se retrouvait seul dès lors dans son ténébreux combat. Dans l'ombre, il avait toujours été. Dans l'ombre il serait encore, plus que jamais même. Mais il n'abandonnerait pas le combat de sitôt, quand bien même avait-il atteint les affres d'un désespoir sans nom. Seul... Mais n'abandonnant pas. Il continuerait, malgré tout, son combat. Comment ? il n'en avait encore aucune idée... Il n'avait plus aucun contact, ni moyen de communication. Tout membre de l'Ordre qui se respectait lui tournerait le dos, le considérant comme le pire des traîtres qui soit. Tout était contre lui. Et pourtant... Il allait devoir trouver un moyen pour continuer. Albus... Il devait aller voir Albus. Ou plutôt son portrait. Et le seul endroit sûr où il savait pouvoir le trouver était Poudlard. Restait à trouver comment entrer à Poudlard sans se faire prendre par quelques membres de l'Ordre qui tenteraient encore de résister, et surtout de se venger du traître qu'il était soit disant pour eux. Car Voldemort avait beau avoir pris le pouvoir sur quasiment tous les fronts, il n'en restait pas moins que l'ennemi numéro un qu'il était devenu courait mine de rien nombre de risques s'il s'exibait dans les rues, ou s'il tentait de se pavaner à Poudlard.

Avec un lourd soupir, Severus posa le verre de whisky qu'il tentait de savourer, en vain, et jeta un coup d'oeil au journal qui le narguait depuis le matin. Dans une impasse. Voilà où Severus avait l'impression d'être : dans une impasse. A la fois mentalement que physiquement d'ailleurs, ne voyant aucune issue que ce soit à son désespoir sans fond ou que ce soit à se stentatives de continuer dans la voie qu'il avait promis à Lily... Lily... Douce Lily... Pour elle. Toujours et encore. Pour elle, il continuerait. Même s'il ne savait pas encore comment....

Et soudain, avant même qu'il n'ait pu pousser plus loin ses élucubrations sans queue ni tête, il sentit une brûlure des plus caractéristiques. Une brûlure à laquelle il valait mieux répondre au plus vite, si l'on ne souhaitait pas passer un mauvais moment, pour ne pas dire pire. Allez savoir ce que lui voulait le Seigneur des Ténèbres encore... Allait-Il encore se jouer de lui, comme Il avait si bien su le faire depuis tant d'années ? Allait-Il au contraire le récompenser de sa nouvelle félicité depuis que le Maître des Potions avait osé, et surtout réussi, à tuer l'un des plus grands sorciers de tous les temps, j'ai nomém Albus Dumbledore ? Severus n'en avait aucune idée, pour être honnête. Et pour tout dire, peu lui importait réellement, tant il était obnubilé par le comment il pourrait continuer à oeuvrer pour Dumbledore et pour Lily, une foi tous deux de l'autre côté du fossé...

Un énième long soupir s'échappant de ses fines lèvres, Severus décida de répondre à l'appel. Attrapant prestement ses longues robes de Mangemort et son masque, Severus sortit d'un pas décidé, et se laissa transporter par la Marque, comme elle savait si bien le faire. Pas de réelle impatience dans cet appel. Pas de réelle colère ou de fougue dévastatrice comme parfois il pouvait le sentir dans chaque fibre de son être. Juste... Juste une étrange sérénité. Le Lord serein Voilà, bien une idée incongrue. Et pourtant, telle était à cet instant l'impression qui le submergeait, alors qu'il venait tout juste d'arriver à proximité du Manoir Malefoy, que le sgrilles s'ouvraient grand devant lui, sans qu'il ne fasse rien, et qu'il entrait dans l'antre du serpent. Sérénité. C'était bien la première fois qu'un tel sentiment le prenait alors qu'il s'apprêtait à une entrevue avec le Lord. Ou était-ce le sentiment qui dominait chez le Lord et qui se répercutait, tel un écho, en lui ? Allez savoir. Mais quand bien même, ce serait bien la première fois que tous deux seraient d'une quelconque sérénité, l'un envers l'autre. Cela signifiait-il qu'il n'y avait plus de doute ? Plus de suspicion ? Plus de peur de trahison ? Pourtant la trahison était toujours là... tapie dans l'ombre... prête à ressurgir de plus belle à la moindre occasion...

Mais ce n'était certainement pas le moment de repenser trahison. En effet, Severus franchissait déjà les hautes portes et voyait au fond de la pièce Voldemort le sonder, lui et les autres, de Ses rubis incandescents. Fermant illico presto son esprit, le fermant plus encore que ce qu'il était déjà dirons-nous, Severus s'avança, tentant de faire abstraction des regards des plus jaloiux qu'il sentait posés sur lui. Qu'importe la jalousie maladive qui semblait ronger ses comparses Mangemorts. Tout ce qui comptait pour l'heure, c'était le Lord, qui 'lattendait à l'autre bout de la salle. Et encore une fois cette étrange sérénité qui l'enveloppait à mesure qu'il avançait. Quelque peu surpris, voire déstabilisé par le salut inattendu que lui accorda le Seigneur des Ténèbres, lui qui ne saluait pourtant jamais, ou si rarement, ses Mangemorts, Severus tenta de rester... identique à lui-même. Et c'est d'un geste quasiment automatique, même si peut-être pas aussi naturel que d'habitude tant il se sentait soudain déstabilisé, que Severus s'agenouilla alors qu'il n'était plus qu'à quelques pas du maître, et qu'il baissa humblement la tête, comme tout Mangemort digne de ce nom se devait de saluer le Lord.

- Maître, fit-il d'une voix qu'il tenta de rendre aussi stable et neutre que possible. Vous m'avez fait appeler. En quoi puis-je vous être utile ? S'enquit-il.

Toujours demander en quoi être utile, et non s'imposer tel un conquistador en terrain conquis.... Même s'il se savait possiblement en bonne position, pour ne pas dire plus, mieux valait ne pas vendre la peau de l'ours trop tôt. Allez savoir avec un tel être...

Pensif, c'est dans cet état d'esprit qu'il était alors que nonchalamment, son pouvoir de legilimens sondait son mangemort. Sentant l'habituelle tension et parvenant pourtant à voir les souvenirs les plus profond de cet étrange esprit. C'est cette tension qui l'avait toujours inquiétée. Révélatrice de l'occlumencie et pourtant si subtile qu'il ne pouvait jamais être sur de l'avoir véritablement senti. Longtemps, il s'était inquiété de ce malaise qui le prenait dès lors qu'il effleurait ces pensées. Un malaise venu de sa tendre enfance, un malaise qu'il avait apprit à reconnaitre comme la révélation de la duplicité d'un être, un malaise qui voulait dire mensonge.
Mensonge, mensonge, mensonge que cet homme qui s'agenouillait aujourd'hui devant lui avec tout le respect qu'un mangemort doit à son maitre.
Un mensonge fuyant et presque totalement invisible qu'il avait traqué pendant des années dans les yeux sombres de son serviteur ; un mensonge qui l'avait mis en fureur et avait bien faillit mettre fin à la vie de cet homme, et pourtant...
Cette capacité qu'il avait de déceler les accrocs à la vérité avait été l'un de ses premiers pouvoirs. Un pouvoir qui avait fait son apparition dès son plus jeune âge et qui depuis s'était toujours affermi. Aujourd'hui, le mensonge provoquait toujours un véritable électrochoc dans son cerveau, presque aussi strident qu'une alarme moldue. Les menteurs ne lui échappaient jamais.
Pouvait-il dans ce cas assimiler ce petit malaise à un mensonge ? Pourquoi le signal était-il si faible ? Occlumencie ?

La réponse s'était affirmée d'elle même mais il ne pouvait toutefois pas l'admettre. Comment lui, le plus grand legilimens de tout les temps pourrait-il admettre qu'un esprit lui soit fermé ? Celui de Dumbledore passons, mais celui-là ?
C'était tout bonnement impossible et la mort justement de la seule exception en question en était la preuve. Tout doute était oublié.
En quoi puis-je être utile ? Une lueur d'amusement passa dans les yeux rouges. Severus avait toujours su faire preuve d'une diplomatie parfaite. Il savait toujours que dire, que faire, et pouvait prendre le pouls d'une atmosphère plus ou moins tendue en quelques secondes. Amusant...
Mais ce n'était pas l'heure de jouer. Les mangemorts avaient les yeux braqués sur eux, il était temps de leur montrer que, si il savait punir : il savait aussi récompenser ses loyaux sujets. L'un et l'autre était aussi important : il le savait et comptait bien en jouer. Tout comme il se jouait d'ailleurs de leur jalousie et de tout les petits travers de chacun : c'était ce qui faisait de lui Lord Voldemort.

"Debout Severus."

Le salut était suffisant et il l'invita d'un geste à prendre sa place parmi les autres. Pas n'importe laquelle d'ailleurs ; à sa droite.
Toutefois, il n'y resta pas. Il émergea de son fauteuil, sombre et souple silhouette, pour marcher de long en large dans la pièce. Accompagnant ainsi sa pensée. Silencieux, les mangemorts l'observaient. Seul debout en cette assemblée de tête baissée, il dominait les débats.

"Je dois dire que tu m'as... Surprit Severus. Et si il est rare que l'on me surprenne, il est tout aussi rare que la surprise soit positive.
La mort du vieux fou est un grand pas. Elle désorganise l'ordre du Phénix et m'épargne une tâche... Ennuyeuse."

Ennuyeux était un bien faible mot lorsqu'on savait que le combat contre Dumbledore avait toujours, à son propre avis, été la seule incertitude de son avenir tout tracé. En le tuant, Severus avait donc tué le dernier espoir de la résistance. Mais cela, il y avait peu de chance qu'il le révèle aux hommes et aux femmes ici présents.

"Tout comme je l'avais promis il y a des années, et malgré quelques contretemps : nous sommes arrivés à ce que nous voulions : le monde sorcier est à nous.
Je peux donc à présent tenir mes autres promesses. Votre serment de mangemorts vous lient à moi et je l'ai honoré comme je le devais en punissant toute déloyauté. Je me dois aussi de récompenser son contraire."

Certains mangemorts levèrent le nez, espérant sans doute que l'heure des récompenses qui sonnaient les toucheraient un minimum. Mais bien peu d'entre eux avaient suffisamment servit pour espérer une véritable récompense.

"Observez la façon dont je récompense les bons sujets et que cela vous pousse à me servir jusqu'à la limite de vos forces.
Severus a tué mon pire ennemi, celui qui m'avait fermée les portes de Poudlard. C'est donc lui qui dirigera l'école magique et qui fera en sorte que les portes me restes désormais ouvertes."

Il sentit la colère dans certain esprits, le poste de directeur de Poudlard était parmi les plus convoités et nul doute que certain voyaient pas mal de leurs espoirs s'effondrer actuellement.

"Les Carow l'aiderons dans cette tâche. D'ailleurs, j'ose espérer que chacun d'entre vous aura désormais à cœur de servir fidèlement un homme qui a été capable d'accomplir la tâche devant laquelle vous trembliez tous."

Il attendait un profond silence après sa tirade, un de ces silences respectueux qui suivaient toujours ses ordres mais la rancœur qu'il ressenti dans l'esprit d'un des mangemorts lui fit pressentir la scène qui suivrait.





Tuer ou ne pas tuer ? Là était la question... Un autre mangemort n'aurait sans doute pas provoqué cette hésitation de la part du mage mais, Dylan était parmi ses préférés. Voilà qui était dommage.
Il aurait dû s'attendre à ce petit problème. La haine pure que Dylan ressentait à l'égard de Rogue et surtout son intelligence aiguisée avait poussé le lord à le choisir pour garder un œil sur le sujet de ses doutes. Severus s'était-il rendu compte de cette surveillance ? Sans doute, mais c'était un détail.
Le problème actuel était que des doutes, il n'y en avait plus. Et donc Dylan perdaient ses prérogatives. Nul doute qu'il ne l'accepterais pas comme cela, le changement d'avis de son maitre ne semblait pas lui suffire pour faire confiance à son ennemi.
Dans tout les cas, il devrait punir. Il ne pouvait pas laisser un tel manquement à la discipline impuni. Mais il était curieux de voir l'avis de Rogue sur la question. Difficile de lire sur les traits de cette statue. Il décida donc de le provoquer :

"Comme tu le vois Severus, certains ne se laisse pas persuader facilement. Je pourrais lui en vouloir de son impolitesse mais je pardonne volontiers à l'impétuosité de la jeunesse. Reste à savoir si toi, tu pardonnera à un homme qui s'est depuis toujours déclaré ton ennemi et qui se permet en plus de te comparer à une vipère. Qu'as tu à dire à ce jeune homme ?"

A nouveau et pour la énième fois, le silence retomba. Le mage pouvait sentir la colère de Dylan qui n'avait apparemment que faire du pardon de Severus. Voilà une explication qui s'annonçait tendue.

Severus pouvait aisément sentir l'oppression de l'esprit de l'autre sur lui, tatonnant se sbarrières sans vraiment sembler s'en apercevoir, alors qu'il s'efforçait de toujours lui fournir une brèche, mais une brèche guidée, par un étroit couloir qui ne mènerait qu'aux souvenirs choisis minutieusement. Exercice délicat et particulièrement éprouvant que celui de pratiquer chaque seconde l'occlumencie sans en avoir l'air. Il avait beau être rôdé à cet exercice éprouvant, il n'en restait pas moins souvent épuisé quand il ressortait de ces entrevues. Et avec un mal de tête de tous les diables... Mais non, il tiendrait bon cette fois encore. Et encore, encore, encore, aussi longtemps qu'il le faudrait. Et alors qu'il se faisait, pour la millième fois de cette existence, cette promesse silencieuse, la sentence tomba.

"Debout Severus."

Severus ne se fit pas prier deux fois et obtempéra. Il détestait assez devoir s'agenouiller ainsi devant un autre, alors s'il pouvait rester le moins longtemps possible dans cette position, c'était tant mieux. Il s'assit donc à sa place, à la droite du lord, place qu'il savait être un honneur et qui pour lui était plutôt un excellent subterfuge, et reporta son attention sur la maître. Il se garda toutefois de planter ses orbes noires dans celles incandescentes du maître. Mieux valait attendre de voir ce que l'autre lui voulait avant de pousser l'audace jusqu'à le regarder droit dans les yeux. Autant quand le maître lui demandait un rapport, Severus n'hésitait pas à regarder Voldemort yeux dans les yeux, comme pour faussement lui prouver qu'il ne mentait pas, ce qui bien sûr était faux, mais bon. Par contre, dans les autres occasions, il préférait attendre l'injonction de Voldemort de le regarder droit dans les yeux, histoire de ne pas froisser l'ego démesuré du maître outre mesure. Il fixait alors un point fixe autre, légèrement au dessus de l'épaule gauche du Maître le plus souvent. Ne lui demandez pas pourquoi ce point fixe là et pas un autre, il aurait été lui-même incapable de le dire. C'était juste une vieille habitude qui lui permettait en tout cas de prendre ses marques. Marques qui ne durèrent guère, car déjà le lord faisait les cent pas devant eux.

Mais quand les mots s'élevèrent enfin, Severus eut bien du mal à calmer les battements soudain affolés de son coeur. D'habitude il savait maîtriser ces manifestations de stress et les contrôler à la perfection ou presque, mais cette fois-ci, étonnamment, il y peina. Et il était persuadé que le lord le sentait. Il sentait tout ou presque de toute façon. Severus baissa donc simplement les yeux, ancrant son regard sur le sol, simplement sur le sol, tentant de se concentrer sur les batements de plus en plus effrénés de son coeur et sur les pulsations mortellement douloureuses qui lui martelaient la tête.

La récompense disait-il. Pas de doloris donc, pas d'impardonnables. Le Lord le récompensait. Quelle récompense amère, pensa-t-il pour lui-même, cachant cette sombre pensée au fin fond de sa pensée. Poudlard. Sa récompense serait donc Poudlard. Sa récompense se transformerait donc en enfer. Poudlard... S'il avait toujours considéré, et ce en de nombreux points, Poudlard comme sa maison, son chez lui, son antre et son refuge, il en était tout autre maintenant, depuis qu'il avait tué Dumbledore en haut de cette maudite tour d'Astronomie. Maintenant Poudlard était aussi souillé de ses crimes et du sang qu'il avait répandu, que les autres lieux de sa vie. Et il allait certainement devoir le souiller plus encore, au vu de ce qui se tramait. Maudit, il était maudit.

Et comme pour mieux répondre à ses pensées, le Lord lui annonça qu'il serait accompagné des Carrows. Nul doute que c'était pour le garder quand même encore à l'oeil. Malgré son exploit d'avoir tué le vieux fou qu'était Dumbledore, le lord semblait touours douté un peu de lui. Et à raison d'ailleurs, même s'il ne le lui dirait jamais.

- Je vous remercie Maître, fit-il d'une voix atone.

Il ne put toutefois aller plus loin que déjà un autre Mangemort l'interrompait. Leloup. Dylan Leloup. Un mangemort qui avait toujours maifesté ouvertement son animosité contre lui. Et ce pour plusieurs raisons : d'abord il le considérait comme inférieur, Severus n'étant qu'un vulgaire sang-mêlé à ses yeux. Ensuite, il le considérait comme un traitre, ce sur quoi severus ne pouvait lui donner tort, même s'il ne commettrait pas la folie de le confirmer ouvertement. Et enfin parce que l'homme avait toujours cherché à prouver ses dires sans y parvenir. Severus savait avoir été l'objet, et peut-être l'être encore, d'une surveillance constante de la part de cet homme. Mais jamais il n'avait donné de matière aux accusations de l'autre, ce qui le faisait certainement enrager. Severus ne fut donc nullement étonné de cette intervention. Il était plutôt étonné qu'elle n'ait pas eu lieu plus tôt, pour tout dire.

Quand il parla de traitrise et de vipère, étonnamment les battements de coeur qui semblaient ne plus vouloir lui répondre quelques minutesplus tôt se calmèrent bien rapidement et Severus ne put empêcher un fin sourire narquois de fleurir sur ses fines lèvres, son assurance coutumière reprenant vite le galop, le tout teinté d'un dédain et d'un cynisme qui avaient fait toute sa réputation.

- Ce que j'ai à répondre ? Commença-t-il quand il fut invité par le lord à répondre. Je dirais que je ne dénigrerais pas les vipères si j'étais vous, Leloup, fit-il de son ton le plus hautain. Ou dois-je comprendre que par là même vous insulter toute la famille des reptiles ? Ces reptiles si prisés de la famille des Serpentards, et emblème de cette noble maison ? Oui, je pense pouvoir être comparé aux vipères. J'en ai certainement le venin acide et la langue acérée. Et mes crocs venimeux se feraient une joie de venir empoisonner votre chair putride de jalousie malsaine. Comparez-moi donc à une vipère si cela vous chante, mais méfiez vous, jeune cigale, que ladite vipère ne se mette pas définitivement en colère et ne vous choisisse pas pour cible à force de proférer des propos déplacés.

Ne pas attaquez Severus sur les Serpentards et donc sur les reptiles. Si certains specimens comme un certain Nagini, le mettaient souvent mal à l'aise, il appréciait tout particulièrement la beauté de ces créatures, ne serait-ce parce qu'elles étaient l'emblème de sa maison qu'il chérissait malgré tous ses défauts et qu'il défendrait envers et contre tous, et parce que ses animaux étaient mine de rien de redoutables prédateurs qu'il ne fallait pas mésestimer.

Oui, il venait de donner des menaces directes et ce devant le Lord. Mais Voldemort en avait l'habitude avec lui. Ce n'était ni la première ni la dernière fois qu'il recadrerait son autorité sur certains mangemorts. Et quand bien même ses propos seraient accueillis par un douloureux doloris, il ne les retireraient pas. Et le lord le savait certainement aussi. Ils se connaissaient mine de rien assez bien à ce sujet.

Qu'il était toutefois fatigant de toujours devoir se justifier et que son heure de gloire, même si au fond de lui elle n'avait rien d'une gloire, soit ainsi entachée par une provocation si piètre et si agaçante de juvénilité téméraire.

Cet affolement soudain… Un regard curieux du mage sur le visage de son mangemort témoigna de son étonnement face à ces manifestations de stress qui n’étaient pas vraiment dans les habitudes de Severus Rogue. Etrange…
Par chance, l’intervention de Dylan avait aussitôt détourné l’attention générale.
L’amusement brilla dans les prunelles rougeâtres à la réponse de Rogue, il n’avait rien perdu de sa hargne coutumière et semblait prendre un malin plaisir à malmener le jeune mangemort, mangemort qui au passage se décomposait…



Blême… Il était blême et le sentait. Pas difficile de s’en rendre compte d’ailleurs rien qu’à voir l’amusement narquois qui faisait briller les yeux de ses « collègues ». Severus n’était pas particulièrement aimé mais on ne pouvait pas non plus dire que ce soit le cas de Dylan, lui aussi attirait la jalousie. Toutefois, en cet instant il attirait plutôt les sarcasmes.
Quel idiot ! Que n’avait-il pas fait là ?
Regrettait-il son attaque ? Pas un seul instant, chacune de ses paroles était véridique mais il devait avouer qu’il n’avait pas été très très malin. Attaquer Rogue sur le thème des serpents avait été une bourde monumentale. Une bourde d’autant plus énorme qu’il avait pas la même occasion rappelée à toute la troupe que lui, n’était pas un Serpentard !
Bon d’accord, il avait bien faillit y être envoyé. Le choixpeau avait hésité longtemps entre ses traits de personnalité Serpentard et son intelligence de Serdaigle, c’est finalement cette dernière maison qui l’avait emporté. Dommage pour lui d’ailleurs car ne pas être un Serpentard était une tare difficilement pardonnable à un mangemort.

Toutefois et grâce à ses qualités, il s’était fait une bonne place et avait presque réussit à faire oublier sa véritable couleur à ses camarades. Un effort méritoire qu’il venait de détruire en quelque secondes, merci Rogue encore une fois.

Donc blême oui… Mais il fallait dire qu’il avait ses raisons. Et encore plus furieux aussi puisqu’il cumulait à présent sa haine contre rogue et sa colère contre lui-même, magnifique…
Enfin bref, ce n’était plus vraiment le moment de se laisser aller à des crises de fureur même si les menaces de son adversaire le mettaient hors de lui.
Il fit donc un effort énorme pour se contrôler autant que possible et répondit brièvement :

« Etre un maître des discours venimeux ne suffit pas à prouver sa loyauté. »

Il se rassit sur ces mots, trop malin pour oser aller plus loin mais ne manqua pas d’accompagner ses paroles d’un regard acéré, un regard qui voulait dire que ce n’était pas terminé et qu’il n’en démordait pas autant qu’il en avait l’air.


Ainsi cela se terminait ainsi ? A moitié déçu de ce dénouement ennuyeux et à moitié satisfait de ne pas avoir à tuer un mangemort utile, le mage ne pu qu’apprécier l’intelligence du jeune homme qui s’arrêtait juste avant d’avoir franchit le point de non retour. Il aurait dû le punir de son insolence mais il n’en fit rien. Il aimait laisser ainsi les choses s’envenimer entre ses mangemort, s’amusant de ces guerres internes qui après tout avaient le mérite de le débarrasser des plus faibles. Une sorte de sélection naturelle.
Oh bien sur, il n’était pas dupe lorsqu’on venait lui relater tel ou tel accident qui avait coûté la vie à un de ses serviteurs, la plupart du temps il punissait durement le coupable mais en lui-même, il ne regrettait pas le moins du monde les imbéciles qui se laissaient tuer par leurs camarades.
Il ne répondit donc pas à Dylan et ne releva pas non plus les menaces de Rogue, qu’ils se débrouillent après tout. Lui se contenterait de suivre le match et éventuellement de sévir si ils s’avisaient d’aller trop loin.
Se désintéressant donc du jeune mangemort, il reprit :

« Je disais donc que les Carow t’accompagnerons Severus. Tu auras tout pouvoir à l’école et tu devras veiller à ce que nos jeunes sorciers qui le méritent reçoivent une éducation parfaite. »

Il n’avait pas besoin de préciser plus ses pensées pour que chacun le comprenne. Le temps de Dumbledore était révolu et celui des sang mêlés tout autant, seul les sang purs auraient accès à Poudlard et éventuellement quelques privilégiés fils et filles de mangemorts. Certains mangemorts de sang pur ricanèrent, heureux de voir enfin leur dessein d’accomplir.

«Tu feras aussi ce que tu veux des professeurs, débarrasse toi des plus gênants ou de ceux qui résistent. J’imagine que tu ne seras pas fâché d’être débarrassé de la vieille folle de macgonagall ? Son sang est pur mais elle vouait un culte à Dumbledore. »

Il avait parlé avec un mépris palpable, le nom de Dumbledore semblant presque une insulte dans sa bouche.

« Quels autres professeurs pourraient te poser problème d’après toi ? "

Severus se faisait une joie de massacrer l'autre par ses paroles et de l'accabler de ses sarcasmes venimeux comme seul lui en avait le secret. Certes, d'autres manipulaient cet art à merveille, les Malefoy en tête, mais les sarcasmes roguiens avaient une saveur bien particulière selon lui. Et selon ses victimes aussi, visiblement. Et voir le visage de son attaquant se décomposer à vue d'oeil, devenant plus blanc encore que le marbre poli de Poudlard, était plutôt jubilatoire. Une jubilation dont il ne se cacha nullement, quand bien même cela allait lui attirer les foudres, ou plutôt les doloris, de celui qu'il était censé considérer comme maître.

« Etre un maître des discours venimeux ne suffit pas à prouver sa loyauté. »
- Certes, concéda-t-il, d'un ton faussement condescendant. Mais tuer un certain grand mage blanc pourrait peut-être petre considéré comme un début de preuve, n'est-il pas ? Siffla-t-il alors d'un ton de nouveau glacial.

Qu'il aimait osciller ainsi entre le mielleux suintant d'ironie et de fausseté et le polaire à vous glacer les sangs. Là aussi, jouer sur les tons graves et profonds de sa voix était un autre art dans lequel il aimait exceller.

Fort heureusement, le gamin jugea qu'il était préférable d'en rester là, et se rassit sagement. Nul doute sinon que la baguette de Severus n'aurait su se retenir plus longuement. Un petit sectum était si vite perdu... Severus se reconcentra donc de suite sur le mage noir qui les avait laissé ainsi s'entretuer verbalement, à défaut de s'entretuer en réel, même si un jour cela pourrait bien venir.

« Je disais donc que les Carow t’accompagnerons Severus. Tu auras tout pouvoir à l’école et tu devras veiller à ce que nos jeunes sorciers qui le méritent reçoivent une éducation parfaite. »

Les Carrows disait-Il. Malheur ! Les Carrows. Avec lui, à Poudlard. Autant dire qu'on venait de le récompenser... en lui offrant les pires boulets en second.

- Bien Maître, se crut-il toutefois obligé de réponse.

Car on attendait certainement une réponse de sa part, n'est-ce pas ?

- Il sera fait selon vos désirs, rajouta-t-il, peu sûr pour le coup, de ce qu'il devait ajouter.

Il hésitait à remercier le Lord pour cet honneur, même s'il savait qu'il devrait le faire. Mais il ne pouvait non plus s'empêcher de trouver cette nomination des plus... ironiques. Lui, le piteux Sang-Mêlé, bien que es plus doués, nommé à la tête de Poudlard qui allait dès lors refusé tout Sang de Bourbe et une bonne partie de ses semblables au sangs impurs ? Voilà qui lui semblait... presque déplacé. Il n'était pas assez fou pour le faire remarquer de vive voix. Mais il savait aussi que le Lord n'était pas assez bête pour comprendre ses hésitations. Et ses sombres pensées.

«Tu feras aussi ce que tu veux des professeurs, débarrasse toi des plus gênants ou de ceux qui résistent. J’imagine que tu ne seras pas fâché d’être débarrassé de la vieille folle de macgonagall ? Son sang est pur mais elle vouait un culte à Dumbledore. »

- Oui, Maître. Je pense toutefois qu'il sera plus jouissif encore de les contraindre à... nous suivre et nous obéir, tenta-t-il.

Car non, il n'avait aucune envie de se débarrasser, ou pire de tuer, Minerva. Et pour tout dire, il aurait certainement besoin d'elle pour le seconder. Car pour être honnête, ce n'était pas avec les Carrows qu'il serait aider. Bien au contraire.

- Avec les bons arguments, je pense qu'aucun professeur ne posera réellement de problème. Ils n'ont plus leur mentor. Si on leur assure une relative sécurité en échange de leur collaboration... proposa-t-il tout en inclinant respectueusement la tête.

Fausse humilité, dans l'espoir de faire valoir ses arguments et de sauver ce qu'il restait de Poudlard et de ses anciens collègues.

[HJ : désolé de ce piètre et bien petit RP.... surtout après tout ce temps ]

Bellatrix venait d'apparaitre devant la grille du manoir Malfoy. Maintenant celui-ci servait de résidence officiel du Seigneur des ténèbres et ce n'était pas pour déplaire à la sorcière qui se satisfaisait au plus haut point que sa famille serve d'hôte à leur Maitre. Même si beaucoup murmurait qu'il s'agissait là encore une façon de punir Lucius. Des racontars de mangemorts jaloux de ne pas avoir été choisi. Et Bella en avait cure.

Elle poussa d'un geste vif la vieille grille en fer forgé et se hâta. Son Maitre attendait son compte rendu de mission surement avec une grande impatience. En effet, Bella était partie quelques heures plus tôt en quête d'une mission de la plus haute importance et à ses yeux d'une mission de confiance de la part du nouveau dirigeant du monde sorcier. Diriger et récolter les informations via quelques mangemorts en planque sur Potter, et son pseudo retranchement chez son oncle et sa tante, relevait pour l'ancienne serpentarde d'une aubaine pour montrer aux autres opportunistes qu'elle et sa famille étaient toujours en course.

Bella s'avançait d'un pas rapide dans l'allée de gravier, arrivée en retard à une réunion, même si elle en serait toute excuser, était pour elle un manque de rigueur qui la dérangeait plus que tout. De plus, Severus Rogue serait là et rien que pour ce léger détail, elle se devait d'être présente au plus vite. Cette arriviste sans borne serait encore là à faire celui qui serait près à tout pour leur Maitre, celui qui a réussi à tuer le vieux gâteux et à se faire mousser pour ce fait. Mielleux, alors que ce lâche avait fuit et trouver une place confortable auprès de ce dernier alors que tous pensait mort le Seigneur des Ténèbres. Mais elle. Elle était restée fidèle jusqu'à en perdre une partie de sa vie, de sa liberté. Elle était restée près de lui, même dans la mort, qu'elle n'avait jamais cru par ailleurs. Elle avait toujours su qu'un jour, Il reviendrait et qu'il reprendrait la place qu'il avait acquis de droit.

Bellatrix entra dans la demeure et se dirigea de suite d'un pas décider vers le grand escalier de bois qui l'a mènerait au premier étage. Elle longea le couloir aux couleur de son ancienne maison, aux tableaux en perpétuel mouvement représentant les membres de son illustre famille. Elle s'arrêta un instant devant la porte. Elle relissa sa robe et entra dans une salle où la tension était palpable. Elle s'avança avec grâce vers son Maitre. Ballatrix s'inclina légèrement avant de prendre parole, ne fixant que le Seigneur des Ténèbres:

-"Je m'excuse de mon retard Maitre".

Elle se recula ensuite pour se ranger au même niveau que les autres mangemorts, près de son mari, non sans avoir jeté un regard haineux à Rogue.

La réticence de Severus ne lui plut pas. Pouvait il être encore attaché à certains des professeurs ? Après tout il avait été leur collègue pendant pas mal d'année... Non, ridicule. N'avait-il pas tué Dumbledore ? Et puis ce qu'il disait était sensé. Il serait difficile de retrouver rapidement des professeurs compétant et il fallait former les jeunes sang pur.

"Tu as peut être raison... Ils peuvent encore être utiles, tant qu'ils ne te posent pas de problèmes."

Pensif, il garda un instant le silence mais ses réflexions furent troublées par un nouvel arrivant, ou plutôt par une nouvelle arrivante. Les mangemorts retinrent leur souffle : sachant très bien ce qui arrivait aux malheureux qui avaient le malheur d'arriver en retard au réunion mais pour cette fois, la foudre ne frappa pas. Le lord connaissait la raison du retard de sa fidèle et ne lui en tiendrait pas rigueur pour cette fois.

"Te voici Bellatrix. Je suppose que tu as un rapport à me faire, je t'écoute."

Ses yeux rougeâtres étaient fixés sur elle, tout comme ceux de tout les mangemorts d'ailleurs. Nul n'ignorait qu'elle était en faction aux alentours de la maison ou se cachait Potter. La protection autour de lui tomberait bientôt, et s'en serait fini de l'élu. Affaire réglée.

A condition qu'il ne trouve pas un moyen de leur échapper... Jour et nuit, heure après heure donc les mangemorts veillaient. Le mage n'avait pas voulu envoyer un autre que sa plus fidèle, comptant sur son zèle et son application. Nul doute qu'il serait plus que contrarié si Potter leur échappait ! Mais ça ne se ferait pas, il ne le permettrait pas et Bellatrix serait la garante de cette décision : Potter mourrait le jour de sa majorité. Et cette fois rien ne pourrait le protéger.

"Alors Bellatrix ? Comment va notre cher héros ces jours-ci ? Commence-t-il à sentir la mort qui le guette ? Sait-il que le sortilège qui le protège prendra fin bientôt ? Peut être même qu'il m'attend, n'est-il pas l'élu ?"

Il avait parlé avec un tel mépris, une telle rage à peine ravalé que nul mangemort n'osa sourire à sa plaisanterie cruelle. Joie ou pitié, il le ressentait dans leurs esprits mais bien peu d'entre eux osèrent afficher leur opinion sur leur visage. Il eut une grimace amusée.

L'élu.... Le mot se murmurait de bouche à oreille chez les sorciers, provoquant la colère des mangemorts. Qu'est-ce qu'un enfant à coté de Lord Voldemort ?
Mais l'acharnement méthodique que mettait le lord à tenter de le tuer encourageait les rumeurs. Pourquoi vouloir tellement s'en débarrasser si il n'était pas un danger ?
Cette pensée l'agaça : il avait décidé qu'il le tuerait et ce serait ainsi ; Potter verrait la mort pour son anniversaire, et tant pis pour les rumeurs. Il était bien au dessus de ce genre de sottise.
Plusieurs choses le poussait dans ce sens : la prophétie bien sur mais aussi la colère de voir le gosse lui échapper encore et toujours et la fureur de voir l'infime espoir dans l'esprit de ses ennemis. Potter mort, leur espoir mourrait et avec lui la résistance.

"J'attends..."

Il ne cachait pas son impatience, l'été lui semblait interminable et avec lui la vie de son ennemi. Il lui tardait de contempler enfin son cadavre, c'est ce que criaient ses yeux rougeâtres emplis de haine.

Bellatrix sentit monter en elle une certaine tension. Oh pas une mauvaise tension, même si elle sentait que Celui-ci ne laisserait pas place au moindre mot ou geste de travers: mais celle de la nervosité face à son Maitre. Non, celle de l'ivresse grisante de lui apporter des nouvelles d'une mission aussi délicate que calme. Trop calme. Le danger de l'action lui manquait. Elle n'avait pas vécu ça depuis son excursion au Ministère. Certes, celle-ci s'était terminée de façon honorifique pour elle. Elle avait tué son indésirable cousin, Sirius Black l'animagus. Mais Bella est une femme d'action et rester dans l'ombre à faire figure de figurante lui titillait la baguette magique .

Elle ne le fit pas attendre plus longtemps, elle s'avança d'un pas, pour bien se distinguer des autres mangemorts, simple soldats de plomb, alors qu'elle au contraire se voyait comme un général. Elle inclina légèrement le haut de son corps, qu'elle releva ensuite. Ses traits étaient beaucoup moins tirés qu'à l'ordinaire et ses lourdes paupières semblaient ornés des yeux emplis d'une joie peu commune.

-" Et bien Maitre, rassurez-Vous. Pour le moment rien ne vient contre carré vos plans. Les hommes que Vous avez mis en faction dans le trou à rat de Potter m'ont signalés aucune visite, aucune utilisation du réseau de cheminette et il semble qu'aucune magie n'ait été utilisée dans les abords de la maison. Yaxley maintient que Potter est au courant de cette protection et qu'il fuira vers un autre lieu par la suite. Ses informations ministérielles sont fiables et vont en ce sens. "

Bellatrix s'arrêta un court moment pour reprendre son souffle, avant de rependre son compte rendu.

-" Potter semble se terrer chez lui, il ne sort toujours pas. Sa famille par contre mène toujours une vie quotidienne des plus banales et ennuyeuses."

Bellatrix recula d'un pas pour revenir auprès de son mari, qui lui jeta un coup d'œil furtif. Bella ne su guère si ce fut de l'admiration, de l'inquiétude ou tout autre forme de sentiment quel qu'il puisse être. Cela faisait bien des années qu'elle se moquait bien de ce qu'il pouvait penser. Il y avait certes toujours eut entre eux ce respect mutuel dissimulé. Ne furent-ils pas ensemble, avec Rosier, Selwyn à se joindre à Lui? Ne fut-il pas un mari respectueux de son choix de vie, peu commun pour une sorcière de sang pur?

Severus était plutôt tendu et s'apprêtait à toute réaction vive de la part du Lord. Ce dernier n'avait pas manqué de sentir cette tension et cette hésitation que Severus avait laissé échapper. Et la façon dont Il lui répondit le lui fit clairement comprendre ce qu'il en était : le lord n'appréciait que moyennement les sentiments agités qui semblaient bouillonner en son soit-disant fidèle serviteur.

Fort heureusement pour lui, ils n'eurent, ni l'un ni l'autre, le temps de s'apesantir sur la question qu'une nouvelle arrivée les interrompit. Severus n'appréciait pas, mais alors pas du tout, cette dernière. Bellatrix et lui étaient souvent en conflit permanent, l'atmopshère se faisant tendue, voire électrique, quand ils étaient dans la même pièce. Mais là... Il l'aurait volontiers embrassé pour être venu le délivrer de cet échange qui s'annonçait mitigé le concernant.

Severus resta donc en retrait, écoutant sagement, d'une oreille plus attentive, le récit de la mangemorte. Et retenant savamment, bonne mémoire qu'il avait, tous les détails dont elle faisait part. Voilà qui aurait pu en intéresser plus d'un au sein de l'Ordre. Et voilà qui intéresserait surtout un certain portrait. Bon ce n'était pas comme s'ils ne le savaient pas déjà, et ils avaient déjà réfléchi à plusieurs stratégies tous deux. Restaient maintenant à faire passer le message de ladite stratégie retenue, aux principaux concernés. A savoir l'Ordre. Mission simple de prime abord, si l'on exceptait le fait qu'il n'était plus le bienvenu dans cet Ordre maudit et qu'il aurait alors bien du mal à se faire entendre. Ne parlons même pas de se faire croire...

Bref, il allait encore devoir ruser. Et il allait devoir ruser rapidement, si possible.

Un bon point déjà : Potter semblait enfin avoir compris le sens du mot prudence. Un miracle, à n'en pas douter.

Enfin, Bella mit fin à son compte-rendu, ma foi fort peu révélateur de nouveautés. Severus savait déjà ce qu'elle venait de dire. Le seul point intéressant qu'il récoltait alors, c'est que rien n'avait changé. Donc rien ne devrait contre-carrer leur plan pour le moment. Voilà qui était déjà rassurant, n'est-il pas ?

Severus se contenta d'ignorer le regard haineux qu'elle lui offrit et resta aussi impassible que possible, comme il savait si bien le faire. Comme si ces quelques informations, même si peu nouvelles et peu intéressantes, ne lui faisaient ni chaud ni froid. Se concentrer, fermer son esprit, clôturer ses pensées, ne pas laisser échapper ses possibles intentions... Douce litanie qu'il se répétait alors comme en leitmotiv de tous les jours, alors que son regard de jais se replanta dans les iris incandescentes de celui qu'il était censé appeler Maître.

Fermer son esprit. Et attendre la suite. Et écouter ce qu'on voudrait bien lui dire.

(HJ : désolé du si grand retard, mais j'avais pas vu que tu avais répondu Bella )