A la croisée des Chemins...

D'un pas lent et monotone, une jeune femme arpentait les rues du chemin de Traverse, le regard dans le vague, perdue dans ses pensées, ne prêtant qu'une vague attention aux magasins encore ouverts et aux rires des passants. Sans buts précis, elle patrouillait, l'âme au vent, se laissant guider par le flot de passant, relevant la tête de temps en temps lorsqu'elle entendait un bruit suspect. Mais rien, rien ne semblait étrange, ou pas plus que d'habitude ces derniers temps.

Son capuchon légèrement relevé laissé découvrir quelques mèches bleu pétrole sur le haut de son crâne, une couleur qui ne se voulait pas trop voyante. Sous sa longue cape qui s'entrouvrait au grès du vent, on pouvait distinguer un vieux t-shirt rose à l'effigie d'un quelconque groupe de rock sorcier, qui couvrait à peine une jupe mi-longue déchirée et rafistolée avec des épingles à nourrices. Si sa tenue n'évoquait en rien le cahot qui régnait dans sa tête, son âme elle était encore en deuil de ces derniers évènements.

Tant de choses s'étaient passés, aussi inexplicable qu'improbables: l'introduction des mangemorts dans Poudlard, menaçant ainsi tous les élèves, la mort de Dumbledore que l'on avait toujours cru immortel, mais le pire de tout: la trahison de son ami, Rogue,... Il lui avait fallut des heures pour comprendre et accepter ce qu'on lui disait, à savoir que la main qui avait mis fin aux jours d'Albus été la sienne, alors qu'elle lui avait toujours fait confiance et qu'elle l'avait défendu contre tous...

Comment encaisser ça sans avoir plus d'explications? Il s'était enfui depuis et avait coupé toutes relations avec l'Ordre et , à vrai dire, tout ceux qui n'étaient pas mangemorts! Impossible d'avoir de ses nouvelles, de rentrer en contact avec lui. Malheureusement, elle ne pouvait que ruminer ses pensées noires, imaginant toutes les hypothèses possibles, avant de se rendre à l'évidence: il avait tout simplement retourner sa veste, c'était l'explication la plus logique, mais alors pourquoi avait-elle autant de mal à s'en convaincre??

Tandis qu'elle marchait, une intuition, fine brise sous son capuchon, l'incita à se retourner. C'est là qu'elle le vit, il était là, tout simplement là, marchant à l'écart de la foule, entouré par quelques mastodontes en cape noires qui ne laissaient rien voir de leur visage. Marchant à l'ombre, il n'était pourtant pas difficile de repérer le groupe pour l'œil entrainé d'auror qu'elle était, tout dans leur déplacement crié: Mangemort! Et pourtant , une silhouette se détachée, plus fine que les autres, et si reconnaissable par sa démarche caractéristique, pour avoir tant et tant eut l'occasion de l'observer: Severus Rogue. Un bref rayon de lumière traversa le petit groupe, confirmant ainsi les doutes de la jeune femme.

Mais, chose étrange, elle ne pu rien faire... Elle qui avait tant préparé de discours, de questions, de technique de sort pour l'immobiliser ou l'attaquer par surprise pour l'obliger à justifier et payer son crime! Elle restait là, sans pouvoir rien faire, attendant et le regardant arriver vers elle, tandis qu'elle s'enfonçait un peu plus dans l'obscurité d'un croisement de rues sombres.

Son instinct la poussa aussitôt à changer d'apparence, elle referma sa cape sur elle et son visage prit une autre forme, se modifiant lentement au grès de sa volonté, prenant l'apparence de la première personne qui lui passait par l'esprit...
Redressant la tête lentement, Lily Potter redressa une mèche qui tombait devant ses yeux et lança un regard perçant vers le groupe.

Pourquoi elle? A vrai dire, Tonks elle-même ne le savait pas, il était vrai que depuis quelques temps, ses réflexions l'avait amené à se comparer à elle, car n'avait-il pas trahit les deux? N'avait-il pas jouer les amis complice et sincère, sur lequel elles auraient du pouvoir toujours compter? Quoi qu'il en soit, il était trop tard pour changer d'apparence sans se faire repérer. Elle se retourna donc dans une envolée de cape et commença doucement à s'enfoncer dans la ruelle...

Invité

Le destin se jouait de lui, impossible autrement. Lui qui avait pourtant trahi depuis tant d'années celui qui se faisait nommé si pompeusement Seigneur des Ténèbres recevait des récompenses soit disant inestimables venant du Lord et faveurs sur faveurs, depuis peu. Depuis sa soit disant traîtrise envers l'Ordre et Dumbledore, depuis ce terrible geste qui avait vu la chute, définitive, du plus puissant sorcier de ce temps selon lui, depuis l'assassinat pur et simple d'Albus... Car il avait beau tenté d'apaiser sa cosncience en se donnant moult arguments, quelqu'en soit les véritables raisons, son geste restait et resterait un assassinat pur et simple. Quand bien même un assassinat commandité par la victime elle-même.... Les destin se jouait de lui, disions-nous donc. Car traître il était oui, mais pas traître du camp que l'on croyait... Et loués et récompensé il était certes, mais prisonnier et esclave il restait tout autant. Plus même, si ce fut possible.

Oui, plus. Quand bien même le Lord semblait lui faire davantage confiance, du moins autant que cet être étrange puisse faire confiance, Severus semblait plus surveillé encore qu'il ne l'était auparavant. Bon d'accord, la surveillance était alors de tout autre nature. Il ne s'agissait plus d'une surveillance chargée de guetter ses faits et gestes, comme lors de son temps en tant qu'espion, mais plutôt d'une surveillance du genre garde du corps, comme pour veiller à sa sécurité. Sa sécurité... Comme s'il n'était pas capable d'y veiller de lui-même. Rien que cette idée l'aurait fait ricaner il y a quelques mois encore. Mais tant de choses avaient alors changé en quelques mois... tant de choses... trop de choses.

Et Severus, malgré tous ces changements, se sentait tout autant prisonnier, esclave des lubies des autres et esclave de lui-même. Ou si, si changements il y avait eu, c'était alors en pire. Seul, il aurait aimé pouvoir rester seul. Mais il semblait que dès lors, c'était un luxe que ne lui accorderait plus le Seigneur des Ténèbres. Du moins pas quand il devrait sortir au dehors, et s'exhiber à la vue de toute cette haine et de toute cette rancoeur. Assassin d'Albus Dumbledore, il semblait presque avoir surpassé le Lord dans le coeur des sorciers si l'on mesurait leur côte de popularité en haine et en abjection... Un comble ! Ou devrait-il parler plutôt d'ironie ? Il ne savait plus...

Bref, tout cela pour dire qu'il était ainsi, encore un fois, escorté de chaperons mangemorts, tout de noirs encapuchonnés, à chaque sortie qu'il faisait. Comme à présent. Il devait simplement se rendre chez divers commerçants, apothicaires, libraires, brocanteurs d'arts sombres et autres magasins obscures, mais pourtant, on avait jugé préférable de le faire, encore, escorter. Comment alors pourrait-il tenter de communiquer avec qui que ce soit de l'Ordre si tant est qu'il en aurait eu l'opportunité ou la témérité ? Impossible. Tout simplement. A moins de sortir en douce, ce qu'il s'était permis une ou deux fois, comme lorsqu'il s'était rendu au square grimmaud seul , mais c'était alors des escapades des plus risquées... aussi bien du côté populace qui devait n'attendre qu'une baisse de vigilance de sa part pour lui régler son compte, ou bien du côté Mangemorts qui devaient n'attendre qu'un faux pas de sa part pour le dénoncer auprès du Lord... Une impasse. Voilà dans quelle sombre situation il semblait se trouver alors.

Plongé dans de tels songeurs des plus sombres, Severus avançait donc sur le chemin de traverse, à visage découvert, faisant fi, du moins en apparence, des regards de haine qu'on semblait lui vouer, et tentant d'ignorer plus encore les sbires qui l'encadraient. De sa démarche souple et féline, bien qu'un peu raide tant il était tendu et sur le qui-vive, quand bien même sa conscience avait tendance à s'évader vers d'autres contrées nostalgiques et amères, il se dirigeait à grands pas vers l'apothicaire qui devait enfin avoir reçu des ingrédients indispensables à certaines potions. C'est alors que son oeil expert capta un mouvement non loin de leur petit groupe. Main crispée sur sa baguette, prêt à réagir à la moindre menace, il lança un regard vers ledit mouvement... et aperçut une étrange silhouette. Une silhouette qui ne lui était pas inconnue. Etrangement familière même... des traits plus que familiers qui le hantaient depuis tant d'années qu'il n'aurait pu ne pas les reconnaître... cette mèche rousse, ce regard... impossible n'est-ce pas ? Ce ne pouvait être ? Non. Ce ne pouvait être elle. Et pourtant.

Sans réellement ss'en rendre compte, du moins pas sur le moment, Severus s'arrêta, faisant stopper du même coup, toute la petite troupe.

- Quelque chose ne va pas, Monsieur ? Demanda l'un des mangemorts.

Une des jeunes recrues, un ancien élève d'ailleurs... Encore une âme damnée si jeune et si... Bref. Passons.

- Non rien, fit-il d'une voix basse et grave, étrangement neutre malgré le trouble qui l'agitait alors intérieurement.

Et sans un mot supplémentaire, il reprit sa route, suivant toutefois du regard la silhouette... qui s'engouffrait dans une sombre ruelle. Lui-même s'arrêta à nouveau au pas de la porte de l'apothicaire.

- Attendez moi donc ici, j'ai une course rapide à faire. Une ancienne connaissance que je me dois d'aller saluer, ordonna-t-il d'un ton péremmtoire.

Qui ne suffit cependant pas pour les hommes.

- Mais les ordres, tenta d'objecter un des Mangemorts.

- Les ordres c'est moi qui les donne, ici, coupa Severus d'un ton cette fois sans appel, le tout appuyé d'un long regard noir. Vous, attendez moi ici, reprit-il en indiquant deux des hommes. Et vous, rentrez à l'intérieur, prenez la comamnde, payez et attendez moi avec les autres, ordonna-t-il aux autres. Si d'ici une demi-heure je ne suis pas revenu, vous pourrez enfin prendre l'initiative de me rejoindre.

Un autre homme tenta d'objecter une nouvelle fois, mais le regard incendiaire de Severus sembla l'en dissuader.

- Une demi-heure. Pas avant. Ou vous aurez à en répondre à ma baguette...

Menace claire et des plus explicites. Il avait entendu parler parmi le cercle étroit, plus si étroit que ça, des mangemorts, que ses doloris étaient réputés pour être redoutables. Qu'ils les redoutent donc. Et qu'ils lui laissent cette demi-heure...

Et sans plus attendre, il suivit la sombre silhouette dans la ruelle dans laquelle elle semblait avoir disparu. Il devait en avoir le coeur net... ce ne pouvait être elle. Et poutant... Qui était-ce sinon ? Fol et désespéré espoir, folie qui faisait vibrer tout son être et toute son âme... folie qu'il ne pouvait croire, mais à laquelle il aurait pourtant eu envie de se raccrocher. Elle... revenue... ou pas.

Tentant de calmer sa respiration, Tonks demeurait cachée dans l'ombre. Serrant sa tête dans ses mains, elle se demandé ce qui lui avait prit de faire ça, de prendre cette apparence! C'était stupide! Elle avait agit sur le coup d'une impulsion et elle était prête à faire demi-tour et à transplanner , lorsqu'elle capta du mouvement de la rue vers elle. Il arrivait, il approchait! Il était trop tard pour faire marche arrière, d'autant qu'il venait seul... Autant profiter de la situation, le tout était de bien vérifier que sa bande de garde du corps de mangemorts ne le suivent pas en douce.

Elle en vit certains entrer dans une boutique, et d'autres rester dehors en regardant Rogue s'éloigner d'un regard mauvais et méfiant, ce qui la conforté dans son choix: elle devait aller jusqu'au bout.
S'enfonçant un peu plus dans l'ombre, elle attendit le moment propice. Lorsqu'il arriva à son niveau, l'air troublé mais sur ses gardes, elle se glissa derrière lui et lui colla sa baguette dans le dos.

D'une voix plus glaciale qu'elle ne l'aurait voulu, elle dit calmement:
« Donnes-moi une seule bonne raison pour ne pas t'éparpiller un peu partout sur les murs...! »

Le souffle court, elle guettait la moindre de ses réactions, se tenant prête à réagir le plus rapidement possible. Mais surtout le plus discrètement possible, car si ils devaient se battre, d'un côté elle n'était pas sûre de gagner, de l'autre si ils faisaient trop de bruit, les mangemorts se rameuteraient instantanément!

Cette apparence était en quelque sorte une protection , elle lui permettait de ne pas se faire démasquer par les mangemorts lors d'un éventuel débarquement surprise, mais aussi elle savait que Lily lui offrait un court laps de temps durant lequel Rogue ne la reconnaîtrait pas de suite. Couverture éphémère qui, l'espérait-elle, toucherait au cœur du mangemort, et transpercerait peut-être sa carapace blindée, lui permettant d'obtenir les renseignements qu'elle désirait!

Mais, inconsciemment, elle savait également que, de cette manière, elle le blesserait, elle lui ferait mal, peut-être même autant que la douleur qu'elle ressentait après cette trahison! Un petit aperçut de sa vengeance qui fourmillait en elle et criait à corps et âme de la laisser s'exprimer.

Puis, plus elle réfléchissait à la question qu'elle lui avait posé, la première qui lui était passé par la tête d'ailleurs alors qu'il y en existait des millions d'autres qui se bousculaient, elle ne put s'empêcher d'espérer certaines réponses, comme simplement que ce n'était pas lui l'autre jour, qu'il était sous impérium, etc. Mais elle avait le profond sentiment que la réponse ne lui plairait pas...

Invité

Une sourde conscience lui intimait de faire marche arrière, de retourner auprès de ses "compagnons", et de ne surtout pas s'enfoncer dans cette sombre ruelle qui puait à plein nef le piège. Et le piège grossier qui plus est. Mais à certains moments, comme celui-ci, sa raison semblait prendre des vacances imprévues et inexpliquées, que lui-même n'aurait pu refuser. Et son instinct curieux reprenait vilement le dessus, quand bien même cela allait le mettre ensuite dans des situations inextricables et des impasses sans nom. Il le savait pourtant que sa curiosité était son pire défaut : le sinistre épisode de la cabane hurlante le lui avait pourtant durement appris, non ? Mais non, quand bien même, il fallait quand même qu'il tente... qu'il voit de lui-même... quitte à se mettre piteusement en danger.

C'était, à quelques détails près, ce qu'il était en train de penser, quand une voix sourde se fit entendre derrière lui, en même temps qu'une baguette menaçante se pointait dans son dos. Quand il parlait de danger....

" Donnes-moi une seule bonne raison pour ne pas t'éparpiller un peu partout sur les murs...! "

- Mon sang ferait tâche sombre sur ces beaux murs, non ? Répliqua-t-il, incapable de retenir, malgré sa position d'infériorité, les sarcasmes acides dont il était si friand.

Ou comment montrer à l'autre qu'il ne fallait pas non plus se croire de suite gagnant. Il n'était certes pas en bonne position, loin de là, mais il n'était pas non plus désarmé. Sa baguette au poing, il était encore tout à fait capable de réagir promptement, en calculant bien. Peut-être n'en sortirait-il pas totalement indemne, mais du moins pourrait-il rester vivant Ce qui après tout était tou ce qui comptait. Et quand bien même son agresseur parviendrait à le défaire de sa baguette actuelle... il aurait toujours celle de secours, qu'il gardait savamment sur lui à tout instant. Au cas où. Une vieille habitude qu'il avait prise du temps de ses jeunes années de Mangemort... une bonne vieille habitude à vrai dire.

Mais l'heure n'était pas aux félicitations personnelles. S'il s'en sortait, peut-être pourrait-il se vanter de ses ruses, mais encore fallait-il qu'il y parvienne, justement, à s'en sortir.

- Qui êtes-vous ? Contre-attaqua-t-il de suite d'un ton faussement calme.

Car il n'était pas idiot. Il savait, même si secrètement il aurait espéré le contraire, que ce n'était pas Lily. Mais quelqu'un ayant pris son apparence. Ce quelqu'un avait-il juste simulé certains traits ? Et dans ce cas comment ? Ou avait-il réussi à prendre entièrement son apparence ? Et dans ce cas, seules deux possibilités lui venaient à l'esprit : polynectar ou métamorphomagie. Hors polynectar... Avouez qu'il était tout de même difficile de prendre un élément corporel d'un mort. A moins de vouloir ressembler à son squelette. Ne restait donc que métamorphomagie... Et pour tout dire, il n'en connaissait que peu...

Mais pas de conclusions hâtives.

- Qui êtes-vous ? Pourquoi vous masquez-vous sous ses traits ?

Cynisme et sarcasme, voilà bien le Severus qu'elle connaissait, ou du moins c'était ce qu'elle croyait. Il n'avait pourtant pas perdu ses bonnes vielles habitudes. Mais la jeune femme ne se laissa pas démonter et répondit d'une voix froide:
"Mauvaise réponse, ce n'est pas moi qui m'occupe du ménage! Et je connais des tas de personnes qui seraient ravies de cette nouvelle décoration..."

Elle enfonça un peu plus sa baguette dans son dos, histoire de bien lui faire comprendre que l'état des murs n'était pas vraiment sa principale préoccupation.
La jeune femme était tout de même étonnée, mais rassurée, de voir qu'il n'avait pas l'air de l'avoir reconnue. A moins qu'il ne pose toutes ses questions qu'historie de gagner un peu de temps... Allez savoir avec lui, tout était possible! Elle ne pouvait plus se fier à son instinct comme elle l'avait fait auparavant. Il n'était pas resté en vie si longtemps en jouant un jeu si dangereux entre les deux camps, vigilance constante comme disait l'autre.

Que faire? Lui répondre? Comment être sure de ses intentions et de sa réaction? Il pouvait tout aussi bien se débarrasser d'elle sans plus de sommation, comme appeler à l'aide ses gorilles de gardes du corps! Mentalement, elle lança un assourdito autour d'eux par précaution, et le poussa un peu plus dans l'ombre pour être moins repérable.
Elle se décida enfin, et lui répondit:
"Quelle importance qui je suis?"
Son apparence changea, pour prendre le visage de Rogue et, imitant sa voix, elle reprit:
"Ce qui m'importe c'est qui tu es! Tu semble changer de visage plus de fois que moi. Sais-tu qui tu es exactement?"

En changeant à nouveau de visage, elle savait qu'elle lui révélait que la personne en face de lui était métamorphage, ou incroyablement doué en sortilège d'illusion ou de transformation, ce qui était très peu probable. Mais en même temps, elle s'assurait que, si jamais ses mangemorts débarqués, elle aurait le temps de s'éclipser pendant leur temps de réaction en voyant deux Rogues. Et puis, ça ne lui ferait pas de mal de se retrouver un peu face à face avec lui-même. Après tout, on peut mentir aux autres, mais ne dit-on pas qu'on ne peut se mentir à sois-même? Le diction serait vite vérifier.
Elle ne pouvait se permettre de sonder son esprit, elle savait que c'était peine perdue, il avait réussit à ériger des barrières mentales assez solides pour résister à de très puissants sorciers. De plus, si elle l'attaquait mentalement, une réaction serait immédiate de sa part et elle se savait beaucoup moins bonne legilimens que lui, et elle serait à nue instantanément!

Il ne lui restait plus qu'a attendre sa réponse, restant vigilante sur tout ce qui les entourés, mais également concentré sur le moindre de ses mouvements suspect!
Plus elle réfléchissait à la situation, et plus elle se disait qu'elle aurait mieux fait de l'assommer purement et simplement, de l'embarquer et de lui faire boire du veritaserum et hop, le tour serait joué! Au lieu de ça, elle risquait sa vie dans une ruelle sombre et minable, une bien triste fin en perspective! Mais pourquoi elle n'avait pas réfléchit mieux que ça avant de changer d'apparence? Elle aurait prit celle de n'importe quel badaud du coin qu'il n'aurait même pas prêté attention à elle et chacun serait rentré chez lui tranquillement.
Oui mais voilà, elle savait qu'elle n'en aurait pas dormit et qu'elle aurait tout fait pour que de telles circonstances se reproduisent pour retenter l'expérience!

Invité

"Mauvaise réponse, ce n'est pas moi qui m'occupe du ménage! Et je connais des tas de personnes qui seraient ravies de cette nouvelle décoration..."

Hum. Visiblement cette personne était immunisé contre son sarcasme légendaire. Voilà qui n'allait pas lui faciliter la tâche. Il était certes doué en duel et aurait pu prétendre même petre parmi les meilleurs, dépassant certainement certains aurors en la matière. Mais souvent il usait de son sarcasme et de propos blessants pour déstabiliser et l'autre et le pousser à la faute. Même s'il savait ne pas toujours compter que sur ça, il devait avouer que c'était souvent fort utile et interssant pour prendre l'avantage. Or là... Il allait devoir compter sans. Bien dommage, surtout si l'on considérait le fait qu'il était en position d'infériorité pour le moment.

Quoique... Elle venait de se vendre en lui répondant. "Tu semble changer de visage plus de fois que moi." disait-elle. Voilà qui était fort intéressant. Son hypothèse devait donc être juste. Métamorphomage... Et il y avait peu de métamoprhomage dans le monde sorcier pour tout dire. Peu qui en outre aurait eu et le cran et le culot de l'attaquer de la sorte. Sans toutefois le torturer, notez-le bien... Comme si elle voulait d'abord savoir, comme si elle avait besoin d'une bonne raison pour définitivement l'achever, là, dans cette sombre ruelle. Intéressant non ? Et en y réfléchissant bien, il ne connaissait qu'une métamorphomage qui répondait à toutes ces contraintes. Tonks. Il y avait fort à parier qu'il s'agissait de Tonks.

- Oui, je sais qui je suis. Même si parfois, il est effectivement difficile de ne pas s'embrouiller, répondit-il d'une voix sourde, avant d'ajouter, cette fois un sourire sournois se dessinant sur ses lèvres. Mais je sais aussi qui vous êtes... métamorphomage... Et je pense même connaître votre nom.

Mais avant même qu'il lui révèle le nom qu'il pensait connaître, il la vit du coin de l'oeil prendre ses traits. ses traits à lui... C'était... troublant. Déstabilisant. Et Severus marqua un temps d'arrêt, comme momentanément stupéfixé de se voir ainsi, se menacer lui-même. Si l'on songeait que son épouvantard était lui-même, songez un peu quel effet cela pouvait avoir lui-même. Pour la première fois, et depuis cette rencontre, mais aussi depuis bien des années, Severus frissonna de peur. Oui, de peur. Il se sentait comme tétanisé. ce qui était ridicule, en avait-il sourdement conscience.

Il dut alors faire un effort surhumain sur lui-même pour reprendre le contrôle de soi-même. Et soudain, se tendant comme un arc, Severus aggripa fermement sa baguette, la glissa subrepticement sous son bras gauche et lança derrière lui et donc à son autre lui, un sortilège qui ralentirait ses mouvements. ce qui lui permit de se retourner vivement et d'agripper l'autre par le col de sa robe, le plaquant durement contre le mur. Mais il savait que l'autre n'aurait aucun mal à le retourner à nouveau s'il le voulait. Ils étaient de force égale, sous cette forme là. Et le combat à main nue n'avait jamais été le fort de Severus. La seule chose qui pourrait peut-être lui faire gagner l'avantage c'était que l'autre ne le savait peut-être pas...

- A quoi joues-tu donc Tonks, siffla-t-il dangeureusement, pointant maintenant sa baguette contre la gorge de la métamorphomage.

Il ne parvenait toutefois à dissiper la lueur de sourde terreur qui restait tapie au fond de ses sombres prunelles. Et il espérait grandement que Tonks, alors sous les traits de lui-même, ne le percevrait pas. Lui-même... face à face avec lui. mais quel lui ?

La respiration de la jeune femme s'accelera: ainsi il disait connaître son nom... Coup de bluff? C'était fort possible et tout à fait son genre, il fallait qu'elle soit prudente! Elle savait qu'il ne mettrait pas longtemps à la percer à jour, mais elle se serait donner des baffes quand elle se rendit compte que c'était sûrement à cause de la perche qu'elle lui avait tendue en lui parlant de ces propres multipes visages, car en réalité, elle espérait retarder le moment où il l'a demasquerait aussi longtemps que possible.
En effet, tant qu'il n'était pas sur de savoir qui elle était vraiment, il ne pouvait pas se permettre de faire n'importe quoi, comme la tuer sur place ou faire des mouvements trop brusques!

Mais le sourire narquois qu'il affichait changea de visage instantanément, lorsque ce dernier se retrouva face à face avec lui-même! Pourtant, quelque chose derangea la jeune femme, il affichait à présent une expression, qu'elle n'avait que très rarement observé chez lui, ce regard étrange... Mais oui! Ca ressemblait bien à de la peur!

Incroyable, ainsi, il avait suffit à la jeune femme de prendre sa propre apparence pour lui faire peur... Interessant, troublant même, mais cette question resterait en suspent, car le vent changea brusquement de direction: tandis que Tonks commençait à se perdre dans ses pensées et à savourer la peur qu'elle pouvait lire dans ses yeux, elle ne put l'empêcher de se mouvoir rapidement!

C'était comme si elle vivait au ralentit, et lorsqu'elle reprit enfin le contrôle de ses mouvements, c'était trop tard: il l'avait plaqué contre le mur, la tenant fermement par le col! Helas, les petits bras de Severus dont elle avait prit l'apparence n'étaient pas assez fort pour le repousser. Il était déjà assez difficile de changer de corps complétement, c'était destabilisant et ça demandait souvent un bon moment avant de pouvoir s'adapter aux changements, même pour une métamorphage aussi entrainé qu'elle!
La solution était pourtant évidente: changer de corps! Mais à aucun prix elle ne se priverait de l'effet mirroire produisait sur lui! Elle se concentra pendant une seconde pour ne changer l'apparence que de son corps, mais elle sentit immédiatement la pointe de la baguette de Rogue contre sa gorge!

" A quoi joues-tu donc Tonks?"
Cette fois, c'était sûr, il savait que c'était elle. Et il semblait savoir qu'elle n'avait pas plus de force que lui, elle avait toujours compté sur ses pouvoirs de sorcières, sa maladresse ne lui permettant que rarement de se sortir de combats moldus!

Elle hesita à reprendre son vrai visage, car si les mangemorts débarquaient, elle serait une cible facile, alors que si elle gardait cette apparence, elle pourait leurs embrouiller l'esprit : deux Severus Rogue qui se battaient, voilà de quoi rendre perplexe le plus magnianime des mangemorts!

"Je te retourne la question! On ne te demandait pas d'envoyer une carte postale, mais un minimum d'explication c'est la moindre des choses non?"
Sa voix était cassé, déformée à cause de la baguette plaquée sur sa gorge, mais aussi par la rage, celle qu'elle nourissait contre lui, mais aussi contre elle-même de s'être laissée prendre aussi bêtement à la suite d'un plan aussi stupide qu'irréfléchit!

Invité

"Je te retourne la question! On ne te demandait pas d'envoyer une carte postale, mais un minimum d'explication c'est la moindre des choses non ? "

Drôle de question. N'en voyait-elle donc pas l'incongruité ? Donner des nouvelles, des explications ? Comme s'il aurait eu la moindre chance d'en donner. S'il était venu en personne, nul doute qu'on l'aurait avadakedavarisé avant même qu'il ait pu ouvrir la bouche. Et s'il avait envoyé une missive, nul doute aussi qu'elle aurait été envoyée au bûcher en étant à peine lu... Donc non aucune explication possible. Et de toute façon, il fallait que même l'Ordre croit en sa traitrise si on voulait que le plan de Dumbledore marche comme prévu non ? Du moins était-ce la conclusion qu'il en avait tiré.

- Ah oui, et comment donc ? Fit-il de sa voix glaciale, bien qu'un peu rauque.

De se voir ainsi confronté à soi-même le déstabilisait toujours, même s'il tentait de n'en rien montré. mais Tonks le connaissait suffisamment, un peu trop même à son goût à l'heure actuelle, pour déceler les quelques signes qui trahiraient son mal être.

- Avant ou après que l'un d'entre vous m'ait avadakedavarisé ? Comment crois-tu que vous auriez réagi, tous autant que vous êtes au sein de ce Saint Ordre ? Que ce soit en me voyant ou en lisant une possible missive venant de moi... Au mieux, vous auriez pris toute explication comme de pur mensonge et n'en aurait cru mot, au pire, vous m'auriez tué ou détruit ma missive sans me laisser aller jusqu'au bout. Alors comment, dis moi, comment aurais-je dû essayer de vous donner des nouvelles ?

Etait-ce soudain de la colère qui grondait dans sa voix ? Moui, dirait-on. Et elle n'était pas prête de s'arrêter. Depuis juin dernier, depuis ce geste fatal, il ne restait plus en lui que rancoeur, colère et rage. Et elle ne demandait qu'une occasion pour éclater.

- J'aurais pu essayer de vous dire que non, ce n'était pas ce que vous croyiez, que oui j'avais tué Dumbledore, mais que peut-être je ne l'avais pas trahi, continua-t-il sa voix se faisant toutefois plus sourde, en un murmure même si toujours grondant, afin que seuls eux deux puissent entendre ses paroles. J'aurais pu tenter de vous dire que peut-être je n'étais pas le traître que vous croyiez, mais à quoi bon ? Aucun ne m'aurait cru.

Il n'était pas même sûr de pouvoir se croire lui-même alors...

- Aucun, répéta-t-il d'un ton plus sourd encore.

Il s'empara alors de force de la baguette de Tonks, et s'écarta d'elle, la libérant enfin et de sa baguette qui menaçait de l'égorger sans autre forme de procès, et de son entrave qui la collait au mur. Il baissa légèrement sa baguette, restant toutefois sur ses gardes, prêt à répondre à toute attaque.

- Tu parlais de la moindre des choses. selon moi, la moindre des choses est de continuer ce que j'ai à faire. Avec ou sans vous.

Etait-ce une sentence qu'il venait de déclamer là ? Allez savoir. A cet instant précis, il était prêt à tout, capable de tout, du pire comme du meilleur. N'était-ce pas pour cela que Dumbledore lui avait demandé à lui et pas à eux ? Parce qu'il était capable de tout. De tout... Et eux n'étaient-ils donc capables de rien ?

Toujours enragé d'être coincé par son étreinte, Tonks ne put qu'écouter ce qu'il disait, tenter de lire entre les lignes, mais sans grand succés. Elle retint tout de même quelque chose de ces paroles singlantes : il y avait donc bien une explication, vu qu'il disait que les membres ne le croiraient pas! Etait-ce intentionnel? Encore une de ces ruses Roguienne? Et si il disait vrai, était-elle vraiment prête à croire tout ce qui sortirait de sa bouche?

Non, il y avait peu de chances! Même si elle se savait aveuglé par la haine, cela ne suffirait surement pas à l'aider pour deceler le vrai du faux. Mais ce n'était pas une escuse, il aurait pu tenter sa chance au moins, trouver une personne de l'ordre en qui il avait une confiance aveugle et qui pourrait l'aider à convaincre les autres. Mais non bien sûr, le Grand Severus Rogue n'a confiance en personne, aucune âme n'était digne de comprendre ce qui pouvait se passer dans les méandres de ces pensées! Le monde change, pas les hommes, c'est bien connus!

Elle l'écoutait deverser sa colère sur elle, comme si elle en était responsable, mais ce n'était pas elle qui l'avait mise dans cette position! Pas elle qui avait choisit ce double jeu, pas elle qui lui avait imposé cette existence, et enfin, ce n'était pas elle non plus qui avait tué Albus... Il semblait la prendre pour responsable, mais lui seul était fautif et il devait maintenant assumé ses actes et prendre position: il était avec eux, ou contre eux!
La mort de Dumbledore , suivit juste après de sa fuite et de l'absence de nouvelles, de sa fraîche promotion à la tête de Poudlard, voilà qui aurait du indiquer clairement à la jeune femme de quel côté penchait sa balance.
Mais elle voulait juste comprendre. Qu'il lui dise simplement qu'il les avait trahit, pour la bonne et simple raison qu'il n'avait jamais été de leur côté, simplement. Ainsi, elle pourrait l'attaquer l'esprit libre et en paix...

Mais en plein milieu de sa colère, il lui arracha sa baguette des mains, la laissant enfin respirer, mais sans défence. La jeune femme se sentit soudain comme désemparée, nue comme un vers sans sa baguette. Elle reprit alors sa veritable apparence. Après tout, si son résonnement était juste, ce n'était peut-être pas vraiment contre Tonks elle-même qu'il s'acharnait, mais contre lui-même, contre l'image qu'elle lui renvoyait de lui. Et il était inutile d'atiser cette haine plus longtemps, avant qu'il ne decide de suicider son propre reflet!

Son nez crochu laissa la place à un petit bout de nez, son visage s'affina pour reprendre une forme de coeur, ses cheveux s'envolérent pour reprendre leur coupe courte et traditionnelle, à la difference qu'ils ne prirent pas une teinte colorée comme à leurs habitudes, mais un rouge vif, presque sang. Le contour de ses yeux s'adoucir, ses cils s'allongèrent, mais son regard resta aussi noir, aussi dur...

Après avoir reprit une respiration normale sans baguette qui lui obstrué la trachée, elle plongea ses yeux dans les siens, un regard dur, reflet de la même colère qui les habitait tout deux. Elle répliqua aussitôt, sa rage emplissant sa voix:
"Tu n'as même pas essayer, tu ne t'es même pas donné la peine de tenter le coup de contacter ne serait-ce que l'un d'entre nous! Si j'avais voulu, je t'aurais attirer dans un piège et je t'aurais tué sans plus de sommation. Je veux juste comprendre... Je veux savoir!
Mais apparement, le grand Severus Rogue n'a pas besoin d'avoir l'ordre derrière lui, non bien sûr, il se debrouille seul avec sa fièrté! A quoi bon se justifié devant nous! Il sait tout par avance et maitrise son environnement aussi bien que son esprit!"

Elle savait que le provoquer ainsi n'était pas très malin, qu'il était actuellement en possession de leurs deux baguettes, et que, si il le voulait, il pouvait tout simplement l'abatre sur place. Il ne lui restait pas beaucoup d'option: partir en courant? Impossible, les mangemorts auraient tôt fait de la ratrapper, et puis, qu'est-ce qu'une sorcière sans baguette? Il lui restait son don de métamorphage, elle pouvait toujours changer soudainement d'apparence et profiter de l'effet de surprise pour lui sauter dessus, mais il en fallait beaucoup pour surprendre Severus et il s'était déjà fait avoir une fois pas plus tard qu'il y a 5 minutes...

Plaçant ses mains sur ses hanches, elle se fixa droit dans les yeux en levant un peu le menton:
"Et maintenant, que vas-tu faire? Tu vas me tuer moi aussi? Tu vas me prouver que tu es bien dans leur camps en ramenant mon corps à Bellatrix? Qu'est-ce que tu vas faire, DIS-MOI!!" finit-elle par crier.

Chose qu'elle regretta rapidement car elle aurait pu attirer l'attention d'autres passants, ou pire, de mangemorts! Et là, il n'y aurait pas photos, elle n'aurait aucune chance de survit, à moins qu'ils ne lui laissent un peu de temps, histoire de l'amener jusqu'à sa chère tante pour qu'elle ait la joie de la torturer elle-même...

Invité

C'était bien Tonks. Il avait donc vu juste, constata-t-il, avec une pointe de tristesse traitresse, quand la jeune femme daigna reprendre ses véritables traits. Etrangement d'ailleurs, quand le visage fin et en coeur de la jeune femme réapparut devant lui, sa colère sembla s'estomper comme un soufflet. Oh si, il était toujours en colère, ne vous détrompez pas, mais il était... moins enragé. Cette rage destructrice, qui aurait bien été capable de lui faire commettre encore l'irréparable, semblait prendre la fuite, aussi vite qu'elle était venue.

"Tu n'as même pas essayer, tu ne t'es même pas donné la peine de tenter le coup de contacter ne serait-ce que l'un d'entre nous! Si j'avais voulu, je t'aurais attirer dans un piège et je t'aurais tué sans plus de sommation. Je veux juste comprendre... Je veux savoir!
Mais apparement, le grand Severus Rogue n'a pas besoin d'avoir l'ordre derrière lui, non bien sûr, il se debrouille seul avec sa fièrté! A quoi bon se justifié devant nous! Il sait tout par avance et maitrise son environnement aussi bien que son esprit!"

Si elle savait combien ses mots le blessaient, combien ses mots lui transperçaient son âme, brisant le peu qu'il devait encore rester. Si elle savait comment ses mots le renvoyaient à sa solitude, éternelle solitude qu'il n'avait pas vraiment cherché, mais qu'il n'avait pas eu le courage de chasser non plus... Si elle savait... Elle voulait savoir, disait-elle. Mais que voulait-elle donc savoir ? Pourquoi il n'avait rien dit à l'Ordre ? Etait-ce si dur de le comprendre ? Personne ne l'aurait cru tout d'abord, il n'était après tout que peu estimé, voire détesté tout bonnement. Personne n'aurait voulu le croire et l'aider, personne n'aurait d'ailleurs voulu porter son fardeau avec lui. Et quand bien même aurait-il trouvé cette perle rare, personne ne devait vraiment savoir, n'est-ce pas ? Après tout, peut-être y avait-il aussi un traître au sein de l'Ordre. Si tel était le cas, c'en serait fait de tous ses efforts. Si tel était le cas, il aurait fait tout cela, tous ces sacrifices pour rien... en se faisant bêtement démasquer. N'est-ce pas ? Donc non, personne ne devait vraiment savoir. Pas maintenant du moins.

Pas encore.

Plus tard peut-être. Ou peut-être pas.

Il ne répondit donc rien. Puisqu'il ne voulait et ne pouvait rien dire. Rien lui dire.

"Et maintenant, que vas-tu faire? Tu vas me tuer moi aussi? Tu vas me prouver que tu es bien dans leur camps en ramenant mon corps à Bellatrix? Qu'est-ce que tu vas faire, DIS-MOI!!"

- Je ne vais pas te tuer, fut alors sa seule réponse.

Il eut toutefois un moment d'hésitation. Oui, son coeur crevait de le lui dire, de tout lui avouer. Mais sa raison lui soufflait de n'en rien faire. "Personne ne doit savoir, personne..." disait-elle, traitresse conseillère. Maudite raison.

Non, il ne lui dirait rien.

- Je ne vais pas te tuer. Tu devras te débrouiller toute seule pour aller saluer ta chère tante, fit-il dans un murmure ironique.

Oui, valait mieux reprendre l'ironie. C'était finalement tellement plus facile. Et faire taire ces maudits battements de coeur qui tendaient à le faire saigner.

Il recula alors, jusqu'à se fondre dans l'ombre, brandissant sa baguette vers Tonks, comme pour mieux l'intimer de ne pas bouger. Direction sortie de cette ruelle. Mais à reculons. Pas fou non plus. Il n'allait peut-être pas la tuer, mais il n'allait pas non plus lui donner une occasion de le tuer ou de l'attaquer par derrière. Bon d'accord, elle n'avait pas sa baguette, mais tout de même...

D'ailleurs en parlant de baguette... ce ne fut que quand il fut à distance plus que raisonnable, à quelques pas à peine de la lumière de la grande rue, qu'il daigna ressortir la baguette de la métamorphomage et qu'il lui lança à terre, à quelques mètres d'elle. Le temps qu'elle la rattrape, il serait déjà loin... Et elle ne commettrait pas la folie d'aller l'attaquer dans la grande rue avec les autres mangemorts qui l'escorteraient à nouveau...

- Peut-être une autre fois, Tonks, susurra-t-il d'un ton faussement mesquin, cette fois en se détournant rapidement.

[HJ : désolé du temps de réponse. Sad

Si quoique ce soit ne te convenait pas, n'hésite pas^^ ]

La colére... C'est tout ce qu'elle ressentait en ce moment. Elle lui en voulait de ne pas pouvoir le comprendre. Elle était énervée de le voir se ballader si impunément avec une bande de mangemorts dans les rues mêmes du chemin de traverse. Il y a peu, on aurait prit un grand filet à poisson et on les aurait attrapé pour les envoyer directement à Azkaban. Aujourd'hui, ils arpentaient les rues et les villes comme des conquerants, des mercenaires qui passaient de l'ombre à la lumière. Mais sous les feux des projecteurs , leurs comportements semblait encore plus horribles et leur actions plus inhumaines les unes que les autres. Alors, comment Rogue pouvait-il prétendre avoir la confiance de qui que ce soit en se pavanant à leur côtés?

La rage... Le dédain dont il faisait preuve pour lui répondre donnait envie à Tonks de lui sauter dessus sans plus de cérémonie. "Je ne vais pas te tuer...." C'était tout ce qu'il avait à dire pour sa défense? Pensait-il lui faire comprendre qu'il était de son côté en lui laissant la vie alors qu'il était responsable de plus en plus de massacre? Depuis qu'il était Directeur de Poudlard, le seul endroit où tous les sorciers pouvait se croire en securité venait de dispâraitre. Des centaines de gens étaient poursuivit, de 10 à 70 ans. Epargner une seule vie ne prouvé rien du tout, ...
Alors qu'il s'éloignait d'elle en reculant, elle réfléchissait encore à quel moyen lui restait-il pour le coincer dans une ruelle. C'est alors qu'il lui renvoya sa baguette non loin d'elle. Comme si il n'imaginait pas une seconde qu'elle pourrait lui faire quoi que ce soit, même avec sa baguette! C'était même insultant pour la jeune auror!

La déception... Cette sensation vint la frapper comme un boomrang alors qu'elle le voyait s'éloigner vers la lumière de l'avenue principale. Non pas qu'elle était déçut qu'ils ne se soient pas entre-tuer, non. Mais elle était déçut de sa réaction. Après tout, à quoi s'attendait-elle? A ce qu'il tue un moldu innocent devant ses yeux, ou qu'il se lance dans un discours émouvant sur la manière dont il s'était fait embobiner jusqu'à present et que la seule vue de Tonks lui avait fait comprendre qu'il était sur la mauvaise voie? Non vraiment, c'était trop irréél et pitoyable! Elle s'était vraiment imaginait n'importe quoi. A quoi avait-elle pensée en réagissant ainsi?
Elle avait pourtant beaucoup de travail entre le Ministère et l'Ordre. Mais pour bien faire son travail, il fallait qu'elle ait l'esprit et les idées claires. Il avait choisit son camps, à elle d'en faire autant.

La tristesse... Ca y est, c'était finit, leurs routes se séparaient. Sans qu'il ait même chercher à dissiper les doutes qui la rongeaient. Pas un effort, c'est donc qu'il tenait si peu à eux, à elle... Sans esquisser un mouvement, elle le regarda s'éloigner sans même chercher à récupérer sa baguette. "Peut-être une autre fois Tonks"...
"Non désolé, il n'y aura pas de prochaine fois..."
Ils ne se reverraient plus, car le Severus qu'elle connaissait venait de mourir definitivement dans cette ruelle.

Rien... Elle ne ressentait plus aucune émotion. Comme si un detraqueur était passé par là pour lui ôter toute perseption de l'exterieur. De loin, on aurait pu croire qu'elle était sous imperium. Le regard vide et sans aucune expression sur le visage. Seul ses cheveux semblaient communiquer encore avec l'exterieur, d'un gris neutre. Elle se pencha simplement pour rammasser sa baguette et fit une sorte de revérence en ajoutant:
"Monsieur le Directeur...." puis transplanna , laissant la ruelle aussi deserte et calme que lorsqu'elle était arrivée.