Rencontre inopinée au cimetière (PV avec Severus Rogue)

Marianne sortie de chez elle, toute vêtue de cuir, en compagnie de son Mein Coon qui la suis au pas. Elle descendit jusqu’au garage afin de prendre sa moto. Une moto offerte par Sirius lors de son entrée chez les aurors, c’est une très belle Z750 aux lignes épurées et raffinée, qui, une fois bidouillée avec un peu de magie est plus performante que la voiture de James Bond.
Shall, le chaton, sauta sur la moto et se mit dans le petit coffre qui se trouvait à l’avant de la moto juste an amont de la selle.
Marianne attacha sa longue chevelure rousse bouclée et mit son casque. Elle enfourcha la moto, posa une partie de son buste sur le coffre contenant son familier et démarra.
Elle n’était pas sage en moto, et elle roulait bien au-delà de la limite de vitesse, mais elle s’en fichait car elle roulait essentiellement sur du terrain vague et s(il y avait des détecteur, elle lançait un sortilège de confusion.
Cette sortie, elle la faisait au minimum une fois par semaine, hors, elle avait délaissé ce rendez-vous depuis près d’un mois.
Elle arriva enfin. Le cimetière de Godric Hollow.
Marianne gara sa moto à l’entrée, l’entourant de sortilège de protections et d’invisibilités, sortie Shall en la mettant à terre pour qu’elle la suive.
Au bout de 5 minutes de marche, elles arrivèrent.

« Salut James, coucou Lily » dit Marianne.

S’asseyant, elle sortie de son sac une petite boite et un enveloppe.

« Je vous ai apporté des petites photos », dit elle en les sortant de l’enveloppe, « en voici une plutôt récente de Harry, il est avec ses acolytes Ron et Hermione, les inséparable… et aux dernières nouvelles ils vont bien »

En sortant la deuxième photo, pour la première fois depuis très longtemps, des larmes perlèrent aux coins de ses étranges yeux.
Sur cette photo, il y avait James, Lily et Sirius qui tenaient Marianne par l’épaule. Cette dernière se trouvait au premier plan, juste devant Lily. C’était lors de sa première année à Poudlard. Ils souriaient tous.

« J’ai aussi réussi à obtenir une photo de Séverus qui date d’un an…il est toujours aussi… enfin bref toujours est-il que ca va faire un bon bout de temps que je l’évite, et maintenant qu'il est considéré comme un traitre je le vois encore moins... pourtant je ne le perçois pas ainsi… Je sais que tu me dirais de faire preuve de hardiesse comme je sais si bien le faire… mais mon cœur souffre déjà tellement… je ne veux pas le crucifier d’avantage , et arrête de te moquer de moi James!.»

Elle mit les photos dans la boite, la verrouilla et la déposa sur la tombe en la scellant.

« Sinon au ministère c’est de la folie, on va finir par nous demander de traquer les né moldu et les sangs mêlés ; Je na sais pas vers quoi nous allons, mais en tout cas je leur dit clairement ce que je pense… c’est pour cela que l’on me surveille… Shallimare et moi pensons qu’on risque d’incendier l’appartement… ce qui ne m’étonnera pas dans le fond… mais une chose est sure : je ne me la fermerais pas et s’il le faut je tiendrais tête… je n’irais pas à l’encontre de mes principes Lily… je t’en fais le serment ».

Shalimare posa une patte sur la jambe de sa maîtresse en miaulant.

« Quelqu’un arrive dis-tu.. » traduisait Marianne ;

Elle se leva se tenant droite, sortant sa baguette prête à se battre.

[HJ : très beau RP Miss, vraiment ]


Une de ses rares escapades solitaires, une des rares fois, où dans un moment de désespoir abyssal et de besoin incompressible de solitude, il mettait tout en place pour échapper à la vigilance de ses "gardes du corps". Seul, il voulait être seul. Ce n'était pourtant pas si difficile à comprendre ? Et qu'importe ce qu'en penserait le Lord. Au mieux, il aurait droit à de simples récriminations sur cette attitude déinvolte et possiblement téméraire, au pire un ou deux doloris. Pas de quoi le changer des bonnes vieilles habitudes en somme, n'est-ce pas ?

Il n'avait guère eu de mal à se défaire des sbires mangemoresques qui étaient censés le chaperonner. Tous de scrétins ou presque. A quelques excpetions notables près, qui étaient si rares que Severus désespérait de plus en plus du monde sorcier. Il trouvait presque invraisemblable que tout l'univers des sorciers ait pu ainsi si facilement s'écrouler face à cette sombre mascarade et face surtout à des crétins congénitaux qu'étaient une grande majorité des mangemorts. Plus encore, il trouvait presque insultant qu'on lui attache de tesl crétins pour soit disant assurer sa sécurité, ou pour le seconder... Comme s'il n'était pas capable de se débrouiller seul. Il se trouvait bien souvent moins en danger quand il était seul, accompagné de sa seule conscience parfois bien torturée et de sa si sombre baguette, plutôt qu'encadré par des incapables nés qui, mis à part des impardonnables, ne savaient pas formuler le moindre sortilège sans se viser eu-mêmes. Et ne parlons même pas de subtilité, c'était sans doute là un mot inconnu de leur bien piètre vocabulaire. Bref, dire qu'il ne supportait pas ce qu'on appelait ses homologues seraient peu dire...

Seul. Enfin seul. Il pouvait ainsi penser librement, et parcourir les rues lugubres de Londres, se fondant comme il savait si bien le faire dans les ombres les plus ténébreuses et passant inaperçu aux yeux de tous ces mortels qui ne se doutaient certainement pas d'être si près du Faucheur d'âme qu'il pouvait être. Il pouvait maintenant errer là où il le désirait. Et dans son humeur nostalgique et déprimée du moment, il n'y avait qu'un endroit où il désirait aller. Ou plutôt il n'y avait qu'une personne qu'il aurait aimé retrouver. Elle, toujours elle. A Godric's Hollow. C'est ainsi qu'il se retrouva, dans une déferlante de sensations tourbillonantes si caractéristique du transplannage, au si célèbre cimetierre de la non moins célèbre ville de Godric's Hollow. Il prit soin de rabattre sa capuche, afin de cacher son visage des possibles inopportuns qui pourraient errer comme lui dans ce sinistre lieu, et s'avança silencieusement vers son objetif. Sa tombe. L'attendait-elle ? Ou ignorerait-elle sa présence comme parfois elle l'avait fait, crevant son coeur plus encore qu'il ne l'était ? Une sourde appréhension commençait étrangement à tambouriner dans sa poitrine. Pourquoi soudain ce malaise ? il n'aurait su dire... Mais il ne recula pas pour autant.

Un bruit sourd quelque part sur sa droite le fit s'arrêter un instant, alors qu'il se tournait rapidement dans la direction du bruit, le ramenant brutalement à la réalité, son coeur semblant pourtant toujours courir aussi vite, comme cherchant à s'échapper de son corps. Mais rien. Enfin, si, une ombre... mais si rapide, si vive, qu'il pensa l'avoir imaginée. Il n'y avait personne... N'est-ce pas ? Et surtout pas elle, pas Lily. Elle ne pouvait être là... n'est-ce pas ? Fou qu'il était d'ailleurs de seulement se poser la question. Bien sûr que non, elle ne pouvait être là. Ce ne devait être qu'une brume. Et mis à part son âme égarée et hantée par sa douce folie, il n'y avait personne... "Ou peut-être que si ?" Rectifia-t-il mentalement, alors qu'il fut obligé de s'arrêter abruptement à quelques pas à peine de sa destination finale.

En effet, alors qu'il venait de tourner à l'angle, derrière un petit batiment, petite mosolée familiale certainement, et qu'il pensait enfin pouvoir bénéficier d'un moment de paix, de calme devant le tombeau de sa chère et tendre Lily, dans ce cimetière a priori désert, il eut la désagréable surprise d'y trouver une jeune femme. Rousse, belle, attirante même, tout de cuir vétue... une jeune femme qu'il reconnut de suite, et qu'il n'aurait jamais pensé revoir de sitôt. Marianne... Marianne Dashwood, si ses souvenirs étaient bons. Il avait toujours tout fait pour l'ignorer, la rembarrant à chaque tentative de sa part... mais même s'il feignait l'indifférence totale, il ne l'avait pas oubliée pour autant.

Et maintenant, qu'allaient-ils donc faire ? Se retrouver ainsi face à face avec elle, à ce moment bien inopportun, qui aurait dû être un moment de paix, de nostalgie et de sérénité, n'était guère pour lui plaire. Mais maintenant qu'il était devant le fait accompli, qu'allait-il bien pouvoir faire ? Mis à part se défendre, si elle l'attaquait, ce qu'elle semblait bien apte à faire, sa baguette ainsi brandie contre lui. Et fuir très certainement, si les choses s'envenimaient de trop. Il n'allait quand même pas la tuer, n'est-ce pas ? Non, il ne la tuerait pas. Il ne le voulait pas et la situation ne l'exigerait pas... n'est-ce pas ? Du moins l'espérait-il. Et allez savoir, avec un peu de chance, peut-être ne le reconnaîtrait-elle pas ? Hum... C'était sûrement se faire de bien piètres illusions, sur ce dernier point.

- Bien le bonsoir... Marianne, fit-il alors de sa voix soyeuse, cachant sa surprise derrière sa capuche qui masquait si bien ses traits rudes et ingrats.

Puisqu'il lui semblait impossible qu'elle ne l'eût pas reconnu, autant attaquer de suite. Et voir de quoi il allait en retourner. Baguette à porter de main, cela allait de soi... au cas où.

Marianne entendit le bruit des pas qui se rapproche, Shall se tenait près de la jeune femme prête à bondir elle aussi si sa maîtresse était menacer. Soudain une ombre encapuchonnée avança, elle était trop éloigné pour que Marianne puisse emmètre une quelconque supposition sur son identité. Et pourtant, juste en sentant l’aura de cette personne son cœur fit un bon. Tout son corps se figea comme prisonnier dans un tourbillon de sensations mystérieuses et connues, mêlant le « déjà-vu », et cette chaleur qui inonde un cœur transi.
Plus l’inconnue approchait, plus elle sentait que c’était une personne connue, une personne pour laquelle elle éprouve un sentiment sourd, douloureux, source de joie et bien souvent de malheur. Un sentiment contenu depuis plus de vingt ans.
Est-toi Lily ? Est-toi qui la soumet encore à la torture ? Ne veux-tu pas reprendre ton cadeau empoisonné ? Mais elle savait que la défunte tenait à elle et que jamais elle n’aurait fait quoi que se soit qui aurait pu la faire souffrir. Elle se doutait que finalement le destin (ou Lily), voulait qu’elle face preuve de courage, qu’elle commence un peu à grandir en commençant par assumer ses sentiment et à cesser de fuir la souffrance.
Car cette souffrance fait partie intégrante de la passion, et elle plonge dans se désespoir tout ceux qui s’y abandonne de toute leurs force. Pourtant elle chérie ce malheur, cependant que les morales officielles et la raison la condamne.
Cette rencontre inopiné c’est le voile un instant déchiré, qui fait surgir de son âme tout ses sentiments qu’elle contenait depuis si longtemps.
L’inconnu s’arrêta et sembla l’observer pendant un instant. A quoi pensait-il ? Qui était-il vraiment pour la mettre dans un telle état intérieur, car rien de tout se tumulte ne transparaissait sur son physique, à l’exception de ses yeux félin, les même yeux que son familier.
Une voix s’éleva de la capuche qui cachait le visage.

- Bien le bonsoir... Marianne.

« Impossible ! »Pensa-t-elle, et pourtant son cœur l’avait reconnue des qu’elle le vu bien qu’il était cachait derrière sa capuche. Bien des souvenirs se bousculèrent dans sa tête. La première fois qu’elle le vit, depuis se jour là elle n’avait cessé de l’aimer. Et le temps qui passa, au lieu d’éteindre se feu, ne fit que le faire grandir. Toute les fois qu’elle tentait de nouer désespérément une amitié avec lui, et ou il ne faisait que l’ignorer et l’envoyer Paitre !
Il ne l’avait jamais regardait, elle le savait, bien qu’elle savait aussi qu’elle n’était pas perspicace quand les choses la concernait. Et là qu’il prononce son prénom, entendre son prénom sortir de sa bouche… Cela lui provoqua une immense joie… Il se rappelait d’elle… Il est vrai qu’elle avait bien changée mais il l’avait reconnue.
Que faire maintenant ? Sa baguette était toujours pointée vers lui… Elle savait qu’il avait tué Dumbledore, elle savait qu’il avait la marque des ténèbres sur son avant bras, elle savait qu’il était mangemort. Mais elle s’enfichait de tout cela ! La marque n’est qu’un symbole représentant une idée, elle n’est pas la personne qui la porte.
Elle croyait en lui, elle n’avait jamais cessé d’avoir foi en cet homme. « Un homme de velours, dans un gant de fer », voilà comment elle le décrivait dans ses songes.
Bien des personne trouvait son physique ingrat, et portant elle aimait son visage, elle le trouvait même harmonieux… peut être parce qu’elle à toujours vu au-delà des apparences ?

- Bien le bonsoir…Severus…

Elle prononça son nom dans un soupire, « Merci Lily » pensa-t-elle, elle était finalement heureuse de le revoir après tout ce temps. Enlèvera –t-il sa capuche ? Verra-t-elle son visage ?
Finalement ses doigts crispés sur sa baguette se délièrent, la laissant tomber à terre. Shall la ramassa avec sa gueule et alla la poser dans le sac de Marianne qui se trouver sur la tombe.
Non elle ne voulait pas se battre contre lui… Comment le pourrait-elle ? Mais elle ne savait comment agir réellement envers lui, car elle se rappelait que toutes ses tentatives d’approches étaient tombées à l’eau. Mais elle voulait faire un geste envers lui, lui montrer qu’elle se fichait du passé et du camp auquel il appartenait.

- Viens… je suis sûre qu’elle sera heureuse de te voir aussi… dit elle en penchant sa tête vers la tombe de celle qui fut et demeurera toujours sa sœur spirituelle.

Sa chevelure rousse et bouclé flotté au grès du vent. Elle n’en revenait toujours pas de le voir dans ce lieu, pile le jour ou elle y allait, comme une sorte de rendez-vous programmé, comme un peu le jour ou elle les avait rencontrés. L’air était un peu plus frai mais elle ne le sentait pas. Car, à cet instant même tout son corps baigner dans une agréable chaleur.
Et portant, elle savait qu'il ne l'aimerai jamais... Elle savait que son coeur était dédié à une autre, elle l'avait toujours su, ou plutot deviné... A une femme que le passée avait engloutie...

[HS] moi aussi j'aime beaucoups ton rp!

C'était bien elle. Il en était certes sûr, dès qu'il avait posé ses orbes de jais sur elle, mais l'entendre lui répondre, dans ce soupir à peine audible, lui en donnait confirmation. C'était bien elle. Marianne.... Cette étrange jeune fille qui avait collé aux basques de sa si chère Lily tant de fois, gâchant parfois d'ailleurs les moments d'intimité qu'il aurait pu avoir avec sa douce et tendre. Cette jeune fille étrange qui avait toujours semblé le dévorer des yeux de façon si troublante en le mettant souvent si mal à l'aise, même s'il s'était toujours fait un devoir de ne jamais rien lui en montrer... Et voilà que, d'entre tous, il tombait sur elle. Un rendez-vous étrange, pas totalement rendez-vous, certainement orchestré parce que les Moldus appelaient communément Destin ou Hasard selon leur croyance... Etrange rendez-vous qui troublait Severus plus qu'il ne voulait le laisser paraître. Non seulement parce qu'il n'était pas du tout dans des prédispositions pour tenir une quelconque conversation ou même tenir un duel, mais aussi parce que la revoir là, devant lui, faisait revenir du même coup son passé telle une gifle en plein visage.

Dire qu'il fut soulagé de la voir laisser tomber sa baguette serait alors un doux euphémisme. Il n'avait, pour tout dire, aucune envie de se battre contre elle. Il n'avait d'ailleurs aucune envie de se battre contre qui que ce soit tout court. Mais encore moins contre elle. Et la voir abandonner de suite les hostilités lui enlevait déjà une grande part de la tension qui l'habitait. Lui-même consentit alors à abaisser sa propre baguette, sans pour autant la lâcher comme elle. Il pensait qu'ils étaient seuls, ne sentant aucune autre présence, mais mieux valait rester sur le qui vive. Vigilance constante, comme disait si bien Maugrey ! Allez savoir, si tout ceci n'était pas, tout compte fait, un simple piège. Méfiant dîtes-vous ? Oui, peut-être. Sûrement à la limite de la paranoïa même, mais qu'importe. C'était grâce à ce côté surparanoïaque qu'il avait si bien réussi à survivre jusque-là. Il n'allait donc pas perdre ses si bonnes habitudes de sitôt. Donc non, il ne lâcha pas sa baguette, se contentant de l'abaisser légèrement, en signe de non hostilité.

Car non, il ne profiterait pas de cet instant de possible faiblesse de la part de la jeune femme pour la neutraliser ou autre. Il n'était pas de ce genre là, malgré tout ce qu'on pouvait dire sur lui. De toute façon, nombre de choses qu'on disait sur lui étaient tout simplement erronées...

Quelle ne fut sa surprise toutefois quand elle l'invita à avancer... vers la tombe de Lily. Marianne était loin d'être bête, il le savait depuis longtemps, et elle avait sans aucun doute compris la raison de sa présence ici : rendre visite à Lily. Heureusement pour la jeune femme, elle n'était ni présomptueuse ni insolence au point de pousser l'invitation vers la tombe de Potter. Elle se souvenait sans doute de la haine viscérale qui liait les deux hommes.... Mais quand bien même il savait tout cela, il ne pouvait s'empêcher de se trouver surpris par cette invitation. Après tout, elle aussi devait être venue ici pour rendre visite à son ancienne amie défunte. Elle aurait très certainement préféré rester seule, tranquille, pour parler à Lily.... sans lui, sans la présence honnie qu'il devait être devenue pour elle depuis... depuis vous savez quoi.

C'est donc avec une hésitation non feinte, un brin méfiante, mais surtout plus que troublée, qu'il s'avança quelque peu vers elle. Ou plutôt vers la tombe. Baissant la tête vers la pierre brute qui semblait subir les ravages du temps, il s'accorda un instant de silence. Avant de reprendre d'un regard en coin son observation de la jeune femme. Si quand elle était jeune, il l'aurait aisément qualifié de quelconque, il devait avouer que l'âge avait embellie la jeune femme. Ou était-ce parce que l'aura lumineuse de Lily n'était plus là pour faire de l'ombre à cette jeune rouquine ? Possible, concéda Severus. Possible... Il devait avouer en tout cas, que cette chevelure rousse ondoyante était des plus magnifiques et que ses doigts le démangeaient d'aller la caresser doucement, comme l'on apprivoiserait un animal sauvage...

Et non, il ne tombait pas sous le charme. Une seule femme pourrait se targuer de lui avoir ravi les sens au point de lui faire perdre toute raison. Et cette femme était présentement entre eux deux, même si à six pieds sous terre. Mais il devait avouer qu'il découvrait soudain un autre aspect de Marianne : un aspect plus... femme. Plus attirant donc. Plus... intéressant ? Hum... Peut-être. Même s'il ne l'avouerait jamais à haute voix.

- Je ne vais pas t'improtuner plus longuement, fit-il soudain, d'une voix basse, bien que cette fois dénuée de tout accent ironique ou blessant.

Et se disant, il se tournait déjà, prêt à repartir d'où il était venu. D'où il n'aurait peut-être jamais dû partir d'ailleurs...


[HJ : merci Miss. C'est aussi un plaisir de RP avec toi^^]

Elle était dans le fond toujours sous le choc. Severus ici… Et le voir baisser sa garde… Comment énoncer cela ? Non pas qu’elle se sentie soulagée, mais c’était tout comme. Il avança vers elle, acceptant de se fait l’invitation qu’elle lui avait faite. Marianne sentait les pulsations de son cœur se faire plus violents, tentant vainement de les faire taire. Comme si on pouvait donner des ordres au cœur. Le voir se recueillir ainsi sur la tombe de celle qu’il aime… Car elle le savait. Elle a toujours était des plus perspicaces quand il s’agissait de s’occuper des affaires des autres, et uniquement des affaires des autres. Elle ne pouvait que supposer la douleur qu’il devait avoir ici, en cet instant. Dans un souci d’empathie, elle s’hasarda à imaginer ce qu’elle ressentirait, si s’était Severus qui était six pieds sous terre. Elle ne le supporterait pas, son cœur serrait comme déchiqueté sous l’insupportable souffrance ressenti par celui qui survit. L’univers lui deviendrait complètement étranger, elle n’aurait plus l’air d’en faire parti, et seule une envie, une douce envie se rependrait dans ses veines, tel un poison salvateur, celle de le rejoindre. Le rejoindre, là serait la voie de la facilité, une voie qu’elle ne connait pas, et que jamais dans le fond elle se résoudrait à emprunter, non elle lui survivrait. Vivant ainsi avec une douleur ignoble qui lacèrerait son cœur continuellement, se réfugiant dans les maigres souvenirs qu’elle aurait de lui. Ciel qu’il devait souffrir ! Durant sa réflexion, elle osa un regard vers lui. Rêvait-elle ou il l’observait ? Oui c’est cela, elle rêvait, jamais il ne la regarderait, jamais il ne s’intéresserait à elle. Elle s’était faite une raison depuis tout ce temps passé si loin de lui.
« Tu en penses quoi Lily ? » songea-t-elle. Lily ne lui répondit pas, alors que d’habitude elle l’entendait comme si elle lui susurrait des conseils à l’oreille en la traitant comme à son habitude de « chat sauvage ». Peut- être voulait-t-elle que se débrouille seule ? Mais comment faire quand votre intelligence est anesthésiée lorsqu’il s’agit de vous ?
Elle ne s’abstint pas de regarder et essaya de le détailler. Elle l’avait toujours trouvé beau, mais avec l’âge son corps s’était développé, car elle les devinait ses longues jambes, sa musculature qui devait être plus importante qu’à l’époque de sa scolarité. Dans l’ensemble, il s’emblait élancé, il s’était de toute évidence embellit avec l’âge. Pouvoir ainsi le détailler à loisir, était un plaisir qu’elle savourait lentement, comme pour vérifier que tout cela n’appartenait au domaine des chimères qui s’évertuent à vous hanter, comme pour dessécher votre cœur et désenchanter votre âme, la laissant dans une sécheresse sans nom où domine le désespoir et la mélancolie. Mais non. Il était bien là, proche d’elle. Il l’a sortie cependant de ses spéculations.

- Je ne vais pas t'importuner plus longuement

Pour la première fois, sa voix envers elle n’était pas acerbe, ni même blessante. Pourquoi ?
Elle le voyait se détourner d’elle, commençant à s’en aller…
Non ! Pas maintenant ! Marianne ne voulait pas qu’il parte aussi vite, Elle aurait voulu parler un peu avec lui. Lui dire qu’elle croyait en lui, qu’elle avait toujours cru en lui, qu’elle savait qu’en réalité, il suivait la voie qu’on lui avait demandé d’emprunter, qu’il n’était tout simplement pas mauvais. Car il ne l’est pas, n’est-ce pas ?
Mince Marianne vas-y ! Fais nous une démonstration de ta si célèbre témérité suicidaire ! Alastor, Lily, Sirius, non pas toi James, enfin bref, tout les défunts qu’elle chérissait, aider la à le retenir encore un peu…

« Attends ! Ne part pas je t’en prie… » Dit-elle d’une voix faible, comme au sortir des bras de Morphée

Elle marqua une pause, sa voix était plus que troublait par tout ce qui venait de se produire, et la calmer n’était guère chose aisé. Comment le cela serait possible quand on parle à un homme que l’on chéri depuis toujours dont la pensé vous à imposé pendant plus de vingt ans une fidélité sans faille, et que vous le revoyez après plusieurs années de séparation volontaire et forcé ? Une telle chaleur émanait d’elle qu’elle se vit contrainte d’ôter son long manteau de cuir. Ce n’est pas parce qu’elle était en débardeur qu’elle était gênée, mais plutôt parce qu’elle n’aimait pas s’exposer au regard des autres. Non pas qu’elle avait honte d’elle, c’est juste qu’elle avait encore du mal à accepter le regard des autres, s différent de celui qu’on posait sur elle étant plus jeune. Elle se rappela alors de la rumeur qui circulait sur elle comme quoi elle sortait avec Sirius, cela était une chose bien absurde, certes elle aimait son ainé, mais comme un frère, et il est vrai qu’il lui a toujours fais des cadeaux quelque peu couteux, mais c’était uniquement parce qu’il se plaisait à la gâter comme une petite sœur. Toutes les frasques qu’elle avait pu faire avec lui, lui rappelèrent aussi l’adolescence de l’homme qui se trouvait face à elle, et oh combien il avait souffert des brimades…

« Severus… Je crois en toi, je sais que tu n’es pas ce que tu laisse transparaitre aux premiers abords… »

Une certaine douceur émanait de sa voix, mais comment en pourrait-il être autrement ? Elle venait de faire sortir des mots qui, pour elle, étaient bien durs à prononcer.
Le vent se levait, faisant onduler la lourde chevelure, des mèche se déposé sur son visage, génant sa vision, mais elle ne bougea pas un doigt pour les retirer, son visage étrangement détendu, ses bras blancs qui sentaient enfin le vent frai car, un mendiant passait par là et elle lui avait donné spontanément son manteau de cuir, ainsi que les billets moldus qui se trouvaient à l’intérieur. C’est vrai qu’elle allait peut-être attraper un rhume ou autre, mais cet homme en avait plus besoin qu’elle de toute façon, et la seule chose qui l’importait pour l’instant était que Severus reste encore… Comme pour faire durer, se rêve éveillé. Sa chatte, comme pour aider la jeune femme, s’avança et se mit devant Rogue, le regardant avec l’air de dire « C’est bon tu peux rester, tu n’as pas l’air aussi pourri qu’on pourrait le penser », et oui ce chat avait un franc parlé !

« J’ai foi en toi… Alors reste, ne serait-ce que quinze minutes encore… Et part pitié enlève ta capuche ! Je suis à visage découverts moi que je sache ! Et cesse un peu de dire que tu m’importunes car ce n’est vraiment, mais alors vraiment pas le ca. » Dit-elle avec maladresse, force, et une certaine pureté.

Oui pureté, une pureté mêlée à une force qui transparaissait dans ses yeux bleu profond, comme un félin sauvage. Sauvage en effet, car elle laissé peu de personne l’approcher, car il demeurait toujours en elle la peur d’être blessée, qu’on l’abandonne, comme l’avait fait ses parent dans le fond. Une lionne sauvage qui comprenait les tourments qui traversaient Severus que devait sans doute traverser Severus.

[hs] plaisir partagé! j'ai utilisé des traducteur en lignes pour certains mots^^

Severus sentait le regard insistant de la jeune femme sur lui. Ce n'était certes pas la première fois. Quand ils étaient plus jeunes, Severus avait surpris nombre des regards de la jeune femme le détailler, mais il avait choisi de les ignorer. Ces regards le gênaient-ils alors ? N'en avaient-ils eu que faire ? Non, pour être honnête, même s'il s'était acharné à l'époque de le faire croire, ces regards ne lui étaient pas si indifférents que ça. C'était même plutôt flatteur et lui avait donné une certaine assurance qu'il lui manquait. Il plaisait au moins à une fille, c'est qu'il n'était pas si repoussant ni si laid que ça, n'est-ce pas ? Sans le vouloir, Marianne par le bégain sans retour qu'elle avait éprouvé pour lui, l'avait aidé en quelque sorte. Quand bien même il ne l'avouerait jamais à haute voix. Et voir que malgré les années, ce regard n'avait pas changé était... revivifiant ? Plus que flatteur en tout cas.

Peut-être était-ce cela alors qui l'avait poussé à ne pas la rejeter, à accepter son offre et son invitation. Peut-être était-ce cela aussi qui l'avait poussé, pour une des rares fois de sa vie, à lui parler d'une voix moins cynique que d'habitude. Plus douce. Presque avec gentillesse. Un mot qu'il croyait pourtant ne pas connaitre, l'ayant rayé de son vocabulaire depuis sa plus tendre enfance...

Et alors qu'il s'apprêtait à partir, sur cette étrange pensée, une voix derrière lui le retint. Le retint plus fortement encore que ne l'aurait fait un bras ou un sortilège. Sans doute le "je t'en prie", qui paraissait plus supplique qu'autre chose, le fit obtempérer à cette demande troublante. Severus se retourna donc, faisant face à la jeune femme et lui lançant un regard curieux et plein de questionnements. Se pourrait-il... qu'elle veuille encore réellement rester en sa présence ? Etrange, non ? Et que dire quand il la vit enlever en plus son long manteau, la laissant en simple débardeur... par un temps qui était plutôt à vous glacer les os... Qu'est-ce qu'elle faisait soudain ? Qu'est-ce qui prenait encore à Marianne ?

Il n'eut toutefois pas le temps de poser la moindre question sur cet accoutrement, qu'elle lui coupa l'herbe sous le pied. En lui déclarant croire en lui. Croire en lui ? Comment pouvait-elle vraiment croir een lui, alors que totu l'Ordre devait le considérer comme un traître après le geste impardonnable qu'il avait commis envers Albus ? Certes, un geste impardonnable fait à la demande du vieillard, mais ça, personne ou si peu le savait. Alors comment pouvait-elle croire encore en lui ? Severus ne put que se taire face à tant d'aplomb. De foi, disait-elle. Foi... Que ce mot était désarçonnant. Surtout quand on disait avoir foi en vous, vous le traître, le vil serpentard, le mangemort...

Severus garda le silence, encore et toujours, bien trop troublé pour parvenir à dire quoique ce soit. Un rapide regard vers le félin lui assura que ce dernier ne semblait avoir aucune animosité envers lui, comme si l'animal sentait que sa maîtresse n'était pas en danger. Pour seule réponse, Severus fit glisser sa capuche vers l'arrière, dévoilant enfin son visage. Après tout, elle n'avait pas tort. De toute façon, ils s'étaient reconnus. Et ce n'était pas comme s'il risquait quoique ce soit avec elle, n'est-ce pas ? Elle avait toujours sa baguette à terre.

- Pourquoi souhaites-tu que je reste ? Demanda-t-il soudain.

Posant sans une hésitation la question qui le torturait depuis tout à l'heure.

- Pourquoi...

Mais il ne put finir sa question, qu'un bruit caractéristique de transplannage se fit entendre non loin de lui. Et qu'une aura que Severus ne connaissait que trop bien se faisait déjà sentir. IL était là. Merlin. Jamais il ne pourrait être en paix ne serait-ce que quelques minutes ? Il allait devoir reprendre son masque et peut-être même attaquer Marianne. Et il allait ruiner les derniers espoirs, les dernières croyances qu'elle pouvait avoir sur lui. Car il ne pouvait, pas même pour elle, faire tomber sa couverture si bêtement, n'est-ce pas ? Non, il ne pouvait pas....

La seule chose qu'il put faire, histoire de donner la moindre chance à Marianne de s'en sortir, fut de lui éjecter sa baguette, qui gisait encore au sol, dans les mains.

- Fuis, souffla-t-il. Fuis, furent ces derniers mots avant qu'il ne fasse mine de brandir sa baguette vers elle.

Simulation et double jeu était de nouveau de la partie.

Du boulot il en avait, ça c'était clair et net. La recherche de la baguette ainée l'occupait énormément et il avait bien du mal à gérer en même temps les milliards de choses dont il devait s'occuper. Sans compter qu'il devait garder un œil sur ses mangemorts qui accumulaient les gaffes, pour ne rien changer.
Les excuses balbutiées par ceux qu'il avaient surprit en flagrant délit de désobéissance l'avait mit en fureur. Comment ces sales vermisseaux pouvaient ils oser retourner au manoir seuls alors qu'ils avaient l'ordre d'escorter Severus Rogue ?
Déjà de très mauvaise humeur, il avait passé ses nerfs sur les malheureux et avait pu comprendre entre deux hurlements que celui qu'ils devaient protéger leur avait faussé compagnie. Tiens tiens... Voilà qui était intéressant, ou Severus voulait-il aller et surtout, pourquoi voulait-il y aller seul ?

Impossible de le savoir puisque ces deux crétins n'avaient pas jugé utile de le suivre. Ces misérables ne méritaient pas de vivre.
Mauvaise pioche pour eux donc puisque l'échec de leur mission les envoyaient directement à la mort. Cette chose faite, il ordonna que qu'on le débarrasse des deux corps et s'installa pour mieux réfléchir.

Il était plongé dans ses réflexions quand un mangemort sollicita respectueusement une audience. Il avait plutôt intérêt à avoir quelque chose d'intéressant à dire celui là !
C'était le cas, loin d'être bête : l'homme n'était assuré que ses informations étaient justes avant de les confier à son maitre qu'il savait de si mauvaise humeur. Informations fort intéressante puisqu'elles touchaient à l'auror qui lui avait échappée de justesse il n'y avait pas si longtemps.
Elle ! Elle aurait été vu entrant dans le cimetière de Godric Hollow, qu'allait elle faire là bas ? Mystère mais il s'en fichait pas mal.
Enfin, il la retrouvait. Elle qui avait eut le culot de lui tenir tête et qui en plus, s'en était sortie vivante. Il savait qu'a un moment ou à un autre, il parviendrait à lui faire payer son affront, le moment était venu.
Le mangemort demanda l'autorisation de la lui ramener, autorisation qui fût aussitôt refusé d'un geste impérieux. Non, il irait lui même. Cette femme lui appartenait.
Il vérifia rapidement qu'il avait sa baguette sur lui et transplana rapidement, pressé d'aller faire déchanter la jeune femme. Ah elle avait cru lui échapper ? Elle allait être déçu...



Une brume tenace s'était installée sur le cimetière. Le silence des morts fût seulement troublé par le bruit de son apparition. Sombre silhouette vengeresse, il tenait sa baguette dans sa main gauche. Cette fois, il ne lui laisserait aucune chance.
Il ne se pressa pas, marchant d'un pas souple et foulant les tombes sans plus de regret. Il ne craignait pas les morts, la mort il l'avait vaincu.

Qu'avait-il prévu ? Rien d'inhabituel en fait. Il apparaitrait tout à coup devant sa victime et massacrerait son esprit grâce à son pouvoir de legilimens. Ensuite, il la torturerait jusqu'à ce que mort s'en suive, sans autre jugement. Il n'y avait rien d'autre à ajouter. Elle avait déjà refusé sa proposition et l'avait mit dans une fureur noire.
Une fureur qui ne pu qu'augmenter lorsqu'il arriva enfin à sa cible. Sa cible ? Ne devrait-il pas dire plutôt ses cibles ? Car il était là, Severus Rogue, pris lui aussi en flagrant délit de désobéissance.
Etait-ils tous suicidaires ses mangemorts ? Cela devenait lassant... Sa colère déjà culminante augmenta encore d'un coup, il était fou de rage et cela se lisait dans ses yeux.
Pourtant, cela ne l'empêcha pas de noter l'incongru de la scène. Marianne aimait Severus et comme par hasard, il les retrouvaient tout les deux au beau milieu d'un cimetière, troublant...

La coïncidence l'intrigua et c'est sans doute ce qui les sauva, elle d'une mort fulgurante et lui, d'un sort douloureux. Que fabriquaient-ils ici tout les deux ?
Il observa la scène, Severus menaçait l'auror de sa baguette, elle aussi tenait sa baguette mais ne semblait pas vouloir se défendre contre lui.
Question existentielle : Severus aimait-il cette femme ? Il ne ressentait aucun amour dans son esprit, pour tout dire : il ne ressentait pas grand chose.
Alors quoi ? Une rencontre imprévue ? Oui... Cela ne pouvait qu'être cela, et pourtant...

Dans le doute, il s'immobilisa, sans baisser sa baguette. Il la pointait sur la femme, s'en méfiant cette fois comme de la peste mais ne quittait pas non plus son mangemort du regard. Décidément, cet homme avait le don de le faire douter !
Sa voix semblait calme lorsqu'il parla mais personne ne s'y tromperait : la tempête était bien là, cachée sous une apparence trompeuse :


"Severus... Ce n'était pas toi que j'étais venu chercher... Mais tu tombe bien, tu va pouvoir m'expliquer pourquoi j'ai dû tuer deux de mes mangemorts il y a une heure. Et peut être aussi m'expliquer pourquoi je ne dois pas te tuer toi pour faire bonne mesure."

Le ton était donné. Rogue avait beau être dans ses bonnes grâces dernièrement, il n'empechait que le mage détestait qu'on lui désobéisse. Cela se payerait à un moment ou à un autre. Il s'adressa ensuite à la jeune femme :

"Ma chère Marianne... Si belle... Si... Fuyante...
Tu as été bien sotte de refuser mon offre, et bien plus sotte encore de croire pouvoir m'échapper. Mais peut être es-tu revenu à la raison ? Peut être implorera tu mon pardon à présent que nous pouvons continuer cette conversation ?"

S'adressant à nouveau à severus, il prit un ton ironique :

"Sais tu Severus que cette femme à bien faillit te couter la vie ? Je l'ai menacé de te tuer si elle n'obtempérait pas, ça n'a pas eu l'air de l'inquiéter puisqu'elle s'est enfuit..."

La remarque était blessante et pour l'un et pour l'autre. De cette façon, il blessait Marianne en insinuant qu'elle avait préféré sauver sa vie plutôt que celle de Rogue et il révélait à son mangemort qu'il avait joué avec sa vie sans la moindre considération, lui signalant du même coup que si important qu'il puisse se croire ; sa vie n'avait aucune valeur aux yeux de son maitre. Il sourit cruellement de sa propre réflexion.

"Mais vous ne m'avez apparemment pas attendu pour régler vos différents... Ou en étiez vous donc ?"

Il les observa d'un air rusé, attendant une explication plausible quand à leur présence à tout les deux. Il n'était pas un idiot et avait bien du mal à croire en une telle coïncidence...

Dire que les réponses de Marianne le surprirent seraient un doux euphémisme. Elle semblait soudain si déterminée, si convaincue de ce qu'elle disait. Voir quelqu'un si convaincu à son sujet lui faisait tout drôle. Depuis Albus, personne ne l'avait rendu un si beau hommage. Oui, hommage, pour lui ce qu'elle venait de dire ressemblait bien à un hommage. Un hommage un peu idéalisé sur les bords, surtout quand elle disait de lui qu'il était quelqu'un de bien. Là il devait avoir manqué un épisode. Lui quelqu'un de bien ? Hum... Si quelqu'un de bien était un ex-mangemort ayant tué pas mal de monde de façon directe ou indirecte, espion de son état actuel, alors là, c'est que le monde avait tourné pendant la nuit... Impossible autrement. Ou alors Marianne était complètement aveugle à son sujet, ce qui était une autre explication plausible. Un peu plus plausible que la précédente en tout cas, même si elle plaisait soudain beaucoup moins à Severus. C'était agréable parfois de s'illusionner sur soi et que les autres s'illusionnent pour vous à votre sujet...

Il n'eut toutefois guère le temps de lui répondre quoique ce soit, ni de lui dire qu'il ne la haïssait pas, qu'ils furent interrompus par une arrivée des plus impromptues. Et des plus indésirables. Voldemort. En personne. Il était seul visiblement, mais Il n'en était pas moins dangereux. Et Severus avait un rôle à jouer, encore et toujours. Il n'avait pas accompli tout cela pour perdre bêtement sa couverture, là, maintenant, simplement pour les beaux yeux d'une femme aussi magnifique et désirable soit-elle.

Il se contenta de la fusiller du regard quand elle lui ne pas vouloir fuir, faisant à peine attention à la suite de la phrase. «Quand on cherche des réponses, on revient sur le lieu ou tout à commencé… » Une phrase bien énigmatique, il devait en convenir. Mais il y réfléchirait plus tard, ce n'était ni le lieu ni le moment de jouer aux devinettes. Il était là, Il venait d'arriver et déjà une brume opressante accompagnait son sillage, tandis qu'Il susurrait déjà Ses menaces. Sa fureur était plus que palpable, et Severus dut faire appel à toute sa maitrise et à toutes ses capacités d'occlumens pour fermer son esprit et rester impassible. Ne pas ciller, ne pas montrer sa peur, même si celle-ci devait tout de même être palpable.

Severus s'attendait à ce que le doloris fuse dans sa direction sans qu'une question n'est été posée ou sans qu'il n'ait eu le temps de s'expliquer un minima, mais au lieu de cela, à sa plus grande surprise qu'il peina à masquer, le Lord l'interrogea. D'une voix étonnamment calme même si une colère sourde la teintait. Et non ne pas répondre à l'énonciation des deux mangemorts décédés. Pas la peine non plus de culpabiliser pour cela, ces deux là n'étaient que des idiots finis de toute façon, tenta-t-il de se convaincre silencieusement. En vain. Il avait, encore, envoyé à la mort deux autres hommes. Des Mangemorts certes, mais des mangemorts de bas étage, qui au final ne méritaient peut-être pas un tel sort.

Il ne répondit pas tout de suite toutefois, laissant le Lord finir son discours, alors qu'il s'attaquait à Marianne. Il avait besoin d'un petit laps de temps pour réfléchir à une explication plausible. Pas la peine de lui dire qu'il était venu pour Lily, ou lui en faire part en dernier recours, le Lord serait plus que furieux, à coup sûr. Mieux valait trouver une bonne excuse. Et cette excuse lui fut rapidement fournie par le Lord lui-même. Il semblait en vouloir à Marianne et même la rechercher depuis quelques temps. A tout bien y penser, il est vrai qu'il avait entendu des bruits de couloirs à ce sujet, mais trop préoccupé par ses propres problèmes il n'y avait pas prêté réellement attention. Mais oui, le nom de Dashwood était revenu plusieurs fois à ses oreilles ces derniers temps. Il fallait peut-être sauter sur cette occasion inattendue et en faire l'excuse rêvée.

- Je ne savais pas Maitre, commença-t-il alors quand le Lord lui parla d'avoir été menacé de mort sans même le savoir et que Marianne avait fuit.

Personnellement, il ne lui en voulait nullement. Lui-même aurait fait de même. Quand bien même il savait Voldemort parfaitement capable d'accomplir ses menaces ensuite.

- Par contre je savais que vous la recherchiez, fit-il d'une voix neutre, chassant toute inflexion traitresse qui pourrait trahir son pieux mensonge.

Il attendit savamment quelques secondes que le regard pourpre se tourne vers lui, et reprit, d'un ton tout aussi calme et sûr de lui. Ce qu'il était loin d'être intérieurement, mais ça, c'était une tout autre histoire.

- J'ai réussi à rentrer en contact avec elle, la connaissant assez bien depuis mon enfance. Je lui ai ainsi donné rendez-vous ici, aujourd'hui, à cette heure-ci. Il me fallait toutefois être seul, pour ne pas l'effrayer et être sûr, qu'elle viendrait. Et ensuite je comptais vous l'amener, pour votre bon plaisir.

Qu'il se haïssait à cet instant pour cette duperie et cette supercherie qui, si elle pourrait le sauver lui et sauver son rôle d'espion tel que le voudrait feu Albus, risquait de coûter la vie de Marianne. A moins qu'il ne puisse se permettre de pousser l'audace jusqu'à demander une faveur au Lord en lui accordant et la vie et la jouissance de la jeune femme ? Il pourrait ainsi espérer la protéger des autres Mangemorts et de tortures innommables...

- J'en étais justement à tenter soit de la convaincre de me suivre, soit de lui jeter un mauvais sort pour la conduire à vos pieds, mon Maître, fit-il en baissant respectueusement la tête.

Sans toutefois baisser sa baguette. Même s'il savait ne rien craindre de Marianne, il devait faire mine de rester sur ses gardes envers elle, histoire que son mensonge reste crédible jusqu'au bout.

Il se concentra consciencieusement à l'explication de Rogue. Cherchant le mensonge dans les paroles et dans les prunelles mais rien. Rien ne filtrait si ce n'était le désir de bien faire et une loyauté à toute épreuve. Alors ? Façade ?
Il hésita un instant , brûlant d'envie d'aller chercher les réponses au fin fond de l'esprit qui semblait lui résister. Après tout, il n'avait jamais vraiment pesé de toutes ses forces sur cet esprit. En s'y mettant pour de bon, il pourrait sans doute avoir le dernier mot.
Mais encore une fois, il renonça. Erreur ? Le diable seul le savait mais toujours était-il que notre mage noir avait pour le moment autre chose à penser. Sa colère contre l'auror atteignait son paroxysme.
D'ailleurs, la ferait-il un jour cette tentative ? Tentative ultime qui pourrait se révéler fort intéressante pour peu qu'il s'y acharne un peu. Mais non, il était le maitre. Il était le plus grand, personne ne pouvait lui résister. Comment pouvait-il songer un instant qu'un homme pourrait être plus fort que son pouvoir de legilimengie ? Ridicule. Erreur ou pas, son orgueil était bien trop démesuré pour qu'il prenne le temps de vérifier ses certitudes.

Lâchant donc pour un instant le regard sombre de son mangemort, il se réinteressa à la femme.
Le regard noir qu'elle lança à Rogue aurait pu tromper n'importe qui, mais le Seigneur des Ténèbres n'était pas n'importe qui et il pouvait sentir les mensonges flagrants sans même avoir à pénétrer son esprit ! Elle ne pensait pas un mot de ce qu'elle lui disait...
Aussi immobile qu'une statue, il inspira avec délectation l'air chargée de tension et de peur. Jamais il ne se sentait mieux que dans ce genre de situation, lorsqu'il avait le contrôle et surtout la main mise sur la vie de ses interlocuteurs. Il était libre de décider de leur vie ou de leur mort, rien que cela...
La suite le laissa de marbre. Des excuse hein ? Ben voyons... Le fait déjà qu'il ressente le mensonge dans son esprit gâchaient bien des choses et puis de toute façon, il n'acceptait pas les excuses. Même si ce n'était pas désagréable qu'on flatte ainsi son égo.
C'est donc d'une voix emplie de jubilation qu'il répondit :

"Oh mais le problème n'est plus Marianne. Il n'est plus pour la simple et bonne raison qu'il est trop tard. Vois-tu, je ne fais pas ce genre d'offres deux fois et un refus à une de mes offres à souvent des conséquences... Fâcheuses, Severus peut en témoigner je pense..."

Severus... Elle était là la pièce maitresse, la peur qu'il ressentait dans l'esprit de l'auror n'était pas simplement la peur de mourir non, elle avait peur pour lui. L'amour... La pire des faiblesses à son propre avis et encore une fois, il pouvait s'en servir. Mais pourquoi faire en fait ? Puisqu'il venait de dire qu'il ne voulait plus des services de cette femme. La voir souffrir oui et finalement mourir après l'avoir vainement imploré. Voilà ce qu'il voulait et voilà ce à quoi Rogue allait pouvoir lui servir. Son excuse était plausible mais une faille existait, une faille de taille.
N'avait-il pas dit que la femme lui appartenait ? N'avait il pas spécifié à ses mangemorts qu'il voulait qu'on l'appelle aussitôt qu'elle serait repérée ? Ou bien qu'on vienne le chercher comme l'avait fait si intelligemment ce mangemort dont il avait oublié l'insignifiant nom.
Lui amener avait-il dit... Oui... Mais... Toutefois... Etait-ce ce qu'il avait vraiment demandé ? Mot pour mot ? Et puis surtout... Est ce que cela pouvait justifier le fait qu'il y soit allé seul ? N'aurait-il pas eut plus de facilité à kidnapper cette auror si il avait été accompagné de ses acolytes ? Et cela excusait-il la flagrante désobéissance ?
Bien sur que non...

De toute façon, il était de mauvaise humeur. Et lorsqu'on est de mauvaise humeur et que l'on s'appelle Lord Voldemort, on trouve une victime pour passer ses nerfs.
Il enchaina donc sur lui :

"Malgré tout, il ne semble pas avoir encore véritablement assimilé mes leçons. La preuve est qu'il est ici et seul.
Que m'importe tes intentions Severus ? Mes ordres étaient clairs il me semble, et je ne me souvient pas t'avoir demandé de t'occuper de cette personne."

Son aura se fit plus sombre, plus menaçant si c'était possible. Non, il ne pardonnerait pas ni à l'un, ni à l'autre et ils souffriraient ensemble, peut être ainsi apprendraient ils à ne plus tenter ce genre d'entourloupes.
S'en était fini des discours. Il punirait son mangemort d'abords et de façon exemple, ainsi il infligerait en même temps sa punition à Marianne, puis il la tuerait. Sans remord, il leva sa baguette vers le maitre des potions, s'attendant toutefois à une réaction de l'auror et l'attendant avec une certaine impatience : qu'avait-il à craindre ?

Quelle drôle de situation encore que celle-ci. Severus s'était retrouvé maintes fois en situation délicate, mais jamais encore dans une de ce genre. C'en aurait presque été amusant, si leur vie n'étaient pas en danger. Et voir Marianne, d'ordinaire si... si... téméraire, si Gryffondor, se courber presque de cette façon, du moins se contraindre à une certaine diplomatie, à maîtriser ses mots.... cela ne ressemblait pas à la jeune femme. Vraiment pas. Et elle mentait si mal...

Et Voldemort semblait lui aussi avoir senti le mensonge. Or on ne mentait pas impunément au Lord Noir. Severus se contenta toutefois de regarder la scène et d'attendre ce qui allait se passer. Ne pas se trahir, psalmodiait-il presque intérieurement au fin fond de son esprit, alors inaccessible. Ne pas se trahir, même pour elle. Il ne l'avait pas fait, ni pour Lily, ni pour Dumbledore. Alors pourquoi pour elle, n'est-ce pas ? Il attendrait donc de voir ce qui allait arriver. Et ensuite... Et bien ensuite, il aviserait.

- J'en suis désolé mon Maître. Pour être onnête, vous ne m'avez jamais parlé de cette femme, j'ai simplement entendu dire que vous la recherchiez.

Et là, il ne mentait pas. Jamais Voldemort ne lui avait parlé de Marianne et encore moins de ses projets pour elle. Severus avait juste de bonnes oreilles et une excellente faculté de se fondre dans l'ombre pour surprendre des conversations.

- Quand j'ai entendu le nom de Dashwood, j'ai de suite su que je pouvais, peut-être encore, vous être utile, continua-t-il d'une voix sourde et faussement humble, parfaitement audible. Je l'ai donc contacté en cachette. Mais il me fallait être seul, pour qu'elle daigne venir et ne s'enfuie pas. J'en étais à tenter de la convaincre de me suivre... de son propre chef...

Severus mentait là par contre. Mais qu'importe. N'avait-il pas déjà menti par le passé ? Et le Lord n'y avait vu que du feu alors.. Pourquoi serait-ce différent maintenant ? Severus s'inclina alors humblement, et reprit, toujours sur le même ton de fausse humilité :

- Je suis désolé si ma démarche vous a déplu. Je cherchais simplement à bien vous servir. N'ayant pas reçu d'instructions précises à ce sujet, je pensais bien faire.

Après tout, pour Dumbledore non plus, il n'était pas censé avoir reçu d'instructions précises du Lord, n'est-ce pas ?

Severus vit parfaitement la baguette se lever sur lui, il était sûr que le doloris allait partir incessamment sous peu, mais il ne se déroba pas. Il enciasserait, comme d'habitude, et attendrait que cela se passe.... Que faire d'autre de toute façon ? Arg, si seulement elle l'avait écouté et avait fui... Il n'en serait pas là, maintenant !

Il s'attendait à un sort. Un sort ridicule sans doute comparé à sa puissance mais tout de même une attaque et le plaisir pour lui d'y répliquer avec d'autant plus de cruauté mais cette fille ne semblait pas du genre à réagir comme les autres.
Cela l'agaça prodigieusement. Il aimait la confrontation, il aimait confronter la puissance de ses pouvoirs à ceux des autres et s'apercevoir qu'encore et toujours, il était le plus fort. Il aimait aussi qu'on lui résiste pour le simple plaisir de pouvoir briser cette résistance et transformer le courage en peur, souffrance et pour finir en supplications. Mais elle ne lui offrirait pas ce plaisir.
Au lieu de ça, elle jouait les madones et les martyres. Il haussa les sourcils lorsqu'elle se plaça devant le mangemort, plein de mépris pour la bêtise des Hommes. N'apprendraient-ils jamais ?
On ne pouvait devenir fort qu'en étant seul, chaque once de sentiment étant une faiblesse. N'avaient-ils donc aucune ambition ? En quoi le fait de mourir plus vite pourrait-il sauver un homme qui de toute façon recevrait tôt ou tard son châtiment ? Sottise.

La suite le laissa pantois. Décidément, elle tenait absolument à mourir. Encore une fois, ce genre de réaction était pour le moins surprenante. Qu'on s'oppose à lui par la force, qu'on le supplie, qu'on s'écroule en larme, ça c'étaient des réactions communes mais ce genre d'insolences et d'insultes à peine déguisées n'étaient pas courantes. Sottise, encore une fois. A quoi bon l'agacer encore plus ? Bien sur, elle savait qu'elle allait mourir mais tant qu'a faire autant éviter une mort affreusement douloureuse non ? Et le mettre plus en colère qu'il ne l'était déjà n'était pas vraiment une bonne stratégie pour arriver à cette fin.

Sa colère pouvait elle monter encore ? Sans doute pas, elle était à son paroxysme et il ne devait qu'a sa grande maitrise de ne pas avoir encore explosé. De plus, la situation était si incongrue qu'il ne pouvait s'empêcher de faire durer les choses afin de voir jusqu'où elle pourrait pousser sa folie. Vraiment, cette fille était un cas intéressant bien que complètement timbré.
Se contrôlant donc encore à grande peine, il prit la peine de lui répondre :

"Tu ne peux me permettre ? Amusant..."

Aucun amusement ne filtrait pourtant de sa personne. Ses yeux brillaient d'une lueur inquiétante, ses lèvres s'étaient retroussées sur un rictus mauvais, l'aura de puissance à peine retenue assombrissaient encore les ténèbres autour de lui. La baguette ne tremblait pas et ce n'était pas peu dire face à la colère vibrante qui grondait, le contrôle dont il faisait preuve était aussi admirable que serait terrible le moment du déchainement.

L'horrible trêve durait, et durait encore. Les paroles de l'auror déchirait le silence de plomb et chaque syllabe prononcée semblait l'enfoncer douloureusement dans un avenir aussi proche que sombre et sanglant. Elle n'avait pas seulement signé son arrêt de mort ce soir mais bel et bien son entrée sur le chemin terrible qui mène de la souffrance à la folie. Comment pourrait-il lui accorder le repos après ce qu'elle venait de proférer ? La mort serait douce pour elle lorsqu'il en aurait fini.

Il ne s'intéressa même pas à la suite et aux ridicules arguments qu'elle tentait de lui trouver pour sauver son cher aimé. La déclaration d'amour le laissa tout autant de marbre, comment aurait il pu en être autrement ? Croyait elle vraiment que c'était le moment ?

"J'imagine que tu as terminé ?"

Et tout explosa. En quelques secondes, l'auror armée qui se trouvait devant le mangemort se retrouva propulsé contre une pierre tombale et maintenue à terre par un sortilège de fer, loin de sa baguette. Devait-il doloriser les deux à la fois ? C'était assez tentant mais il était assez malin pour savoir qu'il ferait bien plus souffrir Marianne en s'attaquant uniquement à Rogue. Rogue qui au passage, n'y était pour rien mais cela n'entrait pas en ligne de compte, le mage était bien trop enragé pour y faire attention. Le tuerait-il ? Bonne question. Pour tout dire il en était bien capable au vu de sa colère monumentale. Bien sur, le maitre du potion était précieux mais en cette seconde précise, il n'en avait cure.
Il ne s'arrêtait pas, renforçant encore et encore ses doloris sans prendre la peine de surveiller l'état de sa victime. Sans doute le rendrait-il fou, tant pis.
Sa colère ne s'apaisait pas, il fit tout de même une pause pour déclarer d'une voix froide :

"Décidement mon pauvre Severus, tu n'as jamais eu de chance. J'espère que tu remercieras cette pauvre garce pour le traitement que tu subis. A supposer que tu en sois encore capable. Qu'en penses tu Marianne ?"

Il raffermit son sort sur la jeune femme, la plaquant complètement contre le sol humide.

"Laisse moi deviner... Tu veux le même traitement ? A sa place si possible... Et bien non. Je vais te détruire Marianne, je vais m'attaquer à tout ce que tu aimes et lorsque tu n'auras plus rien je reviendrais pour te prendre le peu de raison qu'il te restera."

Un nouveau doloris vint s'ajouter à la liste déjà fort longue de ceux qu'il avait déjà assené à cet homme. Non vraiment, il n'avait pas de chance.
Il observa un instant l'effet de son sortilège avant de s'approcher à nouveau de l'auror, murmurant à peine :

"N'espère plus rien Marianne, ne te lie plus à personne. Je massacrerais quiconque s'approchera trop de toi, je les rendrais fou, je les rendrais mauvais. Et si tu t'approche de ton cher Severus, si j'apprends, et je le saurais, qu'un seul mot, qu'un seul regard à été échangé entre vous : alors je le tuerais. Je t'en fais le serment."

Avec un rire mauvais, il apprécia lentement la cruauté de sa sentence : elle n'oserait plus avoir le moindre rapport avec personne, elle ne pourrait qu'être seule et finirait sans doute par devenir folle. C'était bien pire que la mort, il en avait fait une morte-vivante.

"Adieu Marianne, ou peut être au revoir. N'oublie pas surtout : quiconque développera le moindre lien affectif avec toi sera condamnée, Severus le premier."

Il rehaussa la voix pour terminer :

"Mais dans ma grande miséricorde, je vous accorde le plaisir de vous parler une dernière fois. Sans doute voudra tu remercier la cause de tes tourments, n'est ce pas Severus ? Elle le mérite bien... "

Curieux, il observa son mangemort, sa raison avait-elle résisté ? Apparemment oui... Il le savait solide et c'était tant mieux, il pourrait encore servir.

Sur cette pensée, il transplana, les laissant s'expliquer pour la toute dernière fois.

Douleur. A cet instant précis, c'était bien le seul mot cohérent qui lui venait encore à l'esprit. Mal. Il avait mal. Et encore ces mots n'étaient rien par rapport aux cris qu'hurlait son corps martyrisé. Douleur. Douleur. Et encore douleur. Il l'aurait pu, il aurait hurlé ce mot comme en tentative d'exorcisé ce qui le paralysait pour le moment sur ce sol humide et dur. Ses oreilles bourdonnaient encore même si les sons commençaient à se faire plus précis. Ses yeux ne filtraient qu'une lumière encore trouble, mais commençaient à discerner quelques ombres de plus en plus précises. Son corps semblait osciller entre tremblement et raideur presque cadavérique, sueur et moiteur froide, mais les sensations semblaient enfin daigner revenir à ses nerfs encore endolorisés. Peut-être aurait-il mieux valu qu'elle ne revienne pas, toutefois, ne put-il s'empêcher de penser, quand une autre décharge de douleur déferla en lui, alors qu'il tentait de se redresser dans une position plus... digne.

Un sourd gémissement lui échappa, le laissant mortifié au fond de lui de manquer autant de contrôle. Ce ne fut que la voix apaisante qu'il entendit murmurer auprès de lui qui le tira de ses sombres pensées. Il connaissait cette voix. S'il n'en comprenait pas les mots, pas tout à fait du moins, il en reconnaissait au moins les accents. Marianne. Marianne qui était finalement revenu à son chevet. Cela voulait dire que... que le lord était parti ? Qu'il les avait laissé en vie ? Tous deux ? hum... Voilà qui était bien étrange.

Il n'eut toutefois pas le temps de s'apesantir plus longuement sur la question, que déjà une autre décharge l'enveloppait dans son manteau de douleur, alors qu'il avait tenté de nouveau de se relever. En vain. Il resta donc un moment haletant, au sol, misérable et dans son corps et dans son âme, espérant que la nausée qui commençait à lui monter à la gorge ne rende pas le spectacle plus déplorable encore...

« je te fais confiance. Je te ferais confiance jusqu'à mon dernier souffle. » entendit-il alors.

Les mots semblaient enfin reprendre leur sens. S'il n'avait rien compris à ce qu'elle avait dit auparavant, il pouvait le deviner aisément, au vu du ton plus que troublant sur lequel elle venait de proclamer sa confiance. Une confiance visiblement aveugle en lui. Une confiance qui lui rappelait amèrement celle qu'un autre lui avait offert il y a longtemps... même si d'une tout autre nature.

Severus dut faire appel alors à toutes les maigres forces qu'il lui restait pour se rouler sur le dos et obligé son corps à se détendre, et non à rester en position foetale comme il l'était. Un énième gémissement, ultime effort pour rouvrir ses yeux, et ses orbes noirs se plantèrent dans les perles si douces et si pleines d'amour et de remords de la jeune femme.

Il avait eu, l'espace d'un instant, envie de lui épondre qu'il n'en avait que faire de sa confiance et qu'elle pouvait l'emporter au diable, mais... Mais face à ce regard, ses sarcasmes restèrent soudain muets. Comme si face à cela, la décende leur imposait de se taire à tout jamais. Le souffle encore haletant, il resta un long moment ainsi, se contentant d'observer Marianne, sublime Marianne il devait en convenir, ignorant complètement le félin qui l'accompagnait.

- Je ne pense pas pouvoir rentrer seul, fut alors la seule réponse qu'il offrit, d'une voix particulièrement rauque, après avoir tant crié.

Message limpide : "tu veux m'aider ? Alors aide-moi et fais-moi rentrer chez moi". Bien entendu, pour le coup, par chez moi, il entendait cette fois-ci à Spinner's End.